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• 31 janv. 2024

Tamar Huggins est une entrepreneure technologique primée et la fondatrice de Tech Spark AI, une entreprise de technologie de l’éducation, et de Spark Plug, un agent conversationnel d’IA générative qui traduit la littérature classique en un langage culturellement adapté qui peut trouver un écho auprès des jeunes de la génération Z. En 2021, Tech Spark a reçu une subvention d’un million de dollars du défi TD Prêts à agir pour lancer Spark Plug. À l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs 2024, Tamar revient sur sa carrière et sur l’importance de l’éducation inclusive et de la responsabilité culturelle dans le secteur des technologies.

Témoignage recueilli par Actualités TD.

Mon retour dans la salle de classe n’a pas été linéaire.

Je suis surprise de voir où je suis rendue aujourd’hui. Mais mon rôle actuel de dirigeante d’une entreprise de technologie de l’éducation – qui allie données, intelligence artificielle et culture hip-hop – me correspond parfaitement.

Après un passage en publicité créative, j’ai lancé ma propre entreprise axée sur la création d’occasions pour les femmes entrepreneures et les entrepreneurs noirs et de couleur. Plus tard, je me suis tournée vers le domaine de l’éducation et j’ai fondé l’organisme à but non lucratif Tech Spark, au sein duquel mon équipe et moi nous efforçons de soutenir les élèves noirs et ceux issus de groupes méritant l’équité, dans la classe et à l’extérieur de celle-ci.

Aujourd’hui, notre principal projet est Spark Plug, un nouvel agent conversationnel alimenté par l’intelligence artificielle (IA) générative qui traduit la littérature classique en un langage culturellement adapté qui peut trouver un écho auprès des jeunes de la génération Z.

Nous avons entraîné notre agent conversationnel d’IA générative au moyen de données ouvertes (dont des lettres et des discours) portant surtout sur le mouvement des droits civiques et la Renaissance de Harlem. Nous avons entraîné le modèle de langage en utilisant ce que j’aime appeler « les données de nos ancêtres » et nous l’avons perfectionné en utilisant ce que j’appelle « la voix de leurs descendants », à savoir ma fille et les jeunes de la génération à laquelle elle appartient. La voix de Spark Plug, ou la façon dont l’agent conversationnel répond aux élèves, a été conçue de façon réfléchie pour refléter la voix et la tonalité des élèves noirs et de ceux issus de groupes méritant l’équité.

Alors comment ai-je lancé cette jeune entreprise de technologie de l’éducation, obtenu une subvention d’un million de dollars du défi TD Prêts à agir pour créer une nouvelle plateforme d’IA, et formé des milliers d’élèves et d’enseignants dans la foulée?

Tout a commencé lorsque j’ai été licenciée.

Création de ma première entreprise

J’ai étudié en publicité au Centennial College de Toronto et, peu après l’obtention de mon diplôme, j’ai eu la chance de trouver un emploi dans mon domaine. Cependant, lors de la récession de 2008, j’ai perdu mon emploi. Cette expérience m’a forcée à revoir ma trajectoire.

Après avoir été licenciée, j’étais certaine d’une chose : je ne voulais plus jamais dépendre de quelqu’un d’autre pour mon emploi; je voulais être mon propre patron.

À la fin des années 2000 et au début des années 2010, les grandes entreprises technologiques omniprésentes qui dominent toujours nos écrans n’en étaient qu’à leurs débuts. Facebook a été lancé en 2005, Twitter (maintenant appelé X) a suivi en 2006, puis Instagram a fait son entrée sur le marché en 2010. La culture entrepreneuriale devenait monnaie courante et la technologie semblait être un secteur aux possibilités illimitées.

Les accélérateurs technologiques, à savoir les programmes qui aident à se lancer dans l’entrepreneuriat, souvent en échange d’une participation dans l’entreprise, constituaient un élément important de l’écosystème des entreprises en démarrage. J’avais remarqué qu’à Toronto, il n’y avait pas d’accélérateurs destinés aux fondateurs sous-représentés dans le secteur des technologies – notamment les Noirs, les femmes et les personnes de couleur – et j’ai voulu y remédier.

En 2012, j’ai créé DRIVEN, un accélérateur technologique destiné spécifiquement à ces fondateurs. Notre mission, en tant que groupe à but non lucratif, n’était pas d’obtenir une participation dans les entreprises en démarrage, mais de fournir à ces dernières une formation avancée, un mentorat et un accès au capital qu’elles n’obtenaient pas des autres accélérateurs de l’époque, afin de les aider à lancer et à financer leurs entreprises.

DRIVEN a été une réussite. Le programme, qui s’est déroulé de 2012 à 2014, a eu quatre cohortes différentes de participants. De ces cohortes, plusieurs entreprises en démarrage ont réussi à recueillir plus de 20 millions de dollars. Nous avons toutefois réalisé que nous étions un peu en avance sur le marché. Il n’y avait pas autant de femmes et de personnes noires qui présentaient une demande que nous l’espérions. Beaucoup d’entre elles avaient de bonnes idées d’entreprise qui avaient besoin d’être incubées, mais elles n’étaient pas nécessairement prêtes à recevoir des investissements extérieurs après avoir participé à notre accélérateur de 12 semaines.

Les besoins en éducation

Nous nous sommes rendu compte que de nombreuses personnes issues de communautés méritant l’équité que nous espérions cibler étaient moins susceptibles de poursuivre des carrières dans le domaine des STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques). En effet, elles ne recevaient pas la formation ou les outils nécessaires pour qu’elles aient envie d’amorcer une carrière dans le domaine des technologies. Mon équipe et moi avons réfléchi à la façon dont nous pourrions travailler avec des fondateurs prêts à investir afin de combler ce vide. Nous avons décidé de miser sur la formation des jeunes et de les exposer au monde des technologies et de l’entrepreneuriat afin de faire naître en eux une passion pour la technologie. L’idée derrière Tech Spark était née et nous avons lancé des programmes axés sur les technologies pour les élèves en 2015.

Nous avons commencé à organiser des programmes de type « camp d’entraînement » pour les élèves du secondaire dans les domaines du codage, des jeux et de la conception de l’expérience utilisateur. Le but était d’enseigner aux jeunes qui sont généralement privés de cours de technologie et de stimuler leur esprit d’entrepreneuriat. Nous avons eu l’occasion d’aider un réfugié nouvellement arrivé au pays dans notre première cohorte d’élèves.

Il a pu développer ses compétences grâce à la formation de Tech Spark, créer un portfolio et être admis au programme de développement Web du Humber College à Toronto. Une autre élève était une mère célibataire qui travaillait dans les arts, en tant que réalisatrice de films. Elle a pu créer son propre site Web pour promouvoir son travail, qui a été récompensé à plusieurs reprises. Ces premières victoires nous ont encouragés à continuer.

Cependant, il était difficile de retenir les élèves plus âgés, qui pouvaient s’inscrire à nos programmes et les quitter comme bon leur semblait. Nous avons donc décidé de nous concentrer sur les cours pour les jeunes de 9 à 12 ans. Une rencontre fortuite avec un superintendant du conseil scolaire du district de Durham (à l’est de Toronto) m’a permis de présenter Tech Spark lors d’une réunion du conseil et, par la suite, nous avons commencé à lancer des programmes dans les écoles de la région de Durham.

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À la même époque, nous avons créé le premier cours d’entrepreneuriat technologique pour les élèves de la 11e année. Ce cours, qui fait partie du programme menant au diplôme d’études secondaires de l’Ontario, est actuellement donné dans plusieurs écoles de la région du Grand Toronto. Pour moi, c’est l’une de nos plus belles réussites. Nous sommes passés des camps d’entraînement et des ateliers à des cours intégrés au système scolaire et à la formation des éducateurs sur la manière de donner les cours que nous concevons.

Attiser cette première étincelle

Notre grand projet suivant était, et continue d’être, Spark Plug.

En ce moment, vous pouvez aller sur la plateforme, choisir une scène de Shakespeare et demander, par exemple, « explique-moi ce que ça veut dire de façon que je puisse comprendre avec des mots modernes ». La réponse sera une traduction modernisée. Ce qui rend Spark Plug unique, c’est sa voix. Nous avons entraîné le modèle d’IA avec ma fille de 13 ans pour qu’il réponde d’une manière appropriée à son groupe d’âge.

Et c’est exactement à eux que s’adresse Spark Plug : les élèves des niveaux intermédiaires et secondaires. Il était important que nous tenions compte du public pour lequel nous concevions le produit et du problème que nous voulions résoudre, à savoir les questions liées à la participation, à la perte d’apprentissage, à la mémorisation du contenu et à la discipline en classe. Il y a eu un recul considérable dans ces domaines depuis la pandémie, en particulier chez les élèves qui étaient déjà en difficulté. Nous nous sommes demandé : comment utiliser la technologie pour résoudre ce problème de manière inédite? D’une manière qui ne donne pas l’impression aux enseignants qu’on leur rajoute du travail?

Spark Plug a été la réponse. La subvention d’un million de dollars du défi TD Prêts à agir en 2021 nous a permis de concevoir la plateforme et d’étendre notre portée et notre visibilité partout en Amérique du Nord.

Au départ, Spark Plug servait à personnaliser les expériences d’apprentissage en lecture et en mathématiques pour les élèves des écoles intermédiaires noirs et issus de groupes méritant l’équité. Grâce aux progrès constants de l’IA générative, nous avons pu développer Spark Plug en tant qu’agent conversationnel afin qu’il réponde aux questions des élèves dans un langage adapté à leur culture, quel que soit l’endroit où ils vivent.

Les jeunes en sont très emballés. Jusqu’à présent, personne ne pouvait imaginer qu’un outil technologique puisse vous répondre de la même façon que vous parlez à vos amis. À l’heure où nous nous efforçons d’étendre la portée de Spark Plug en l’intégrant dans davantage d’écoles et de plateformes technologiques éducatives en Amérique du Nord, j’ai hâte de voir ce que l’avenir nous réserve à mesure que l’IA continue de se répandre.

Ce n’était peut-être pas la voie que je m’étais tracée, mais aujourd’hui, je ne peux pas imaginer emprunter un autre chemin.

Pour en savoir plus sur la façon dont la TD soutient les communautés noires, rendez-vous à td.com/allonsdelavant. Pour en savoir plus sur la façon dont nous aidons à créer un avenir plus inclusif et durable, rendez-vous sur la page de La promesse TD Prêts à agir.

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