Malgré la fin de la récession mondiale, la reprise s'annonce mouvementée
<< - TD estime que la Grande récession est terminée et que l'économie mondiale affichera un taux de croissance de 3,8 % en 2010. - La reprise est alimentée par la consolidation des marchés financiers ainsi que par une reprise du marché de l'habitation, de la production industrielle et des dépenses des consommateurs. - Toutefois, la reprise ne sera ni rapide ni facile. - Les risques pouvant compromettre la reprise demeurent en effet nombreux, et l'incertitude prédomine au sein de l'économie mondiale. Les analystes et investisseurs doivent demeurer à l'affût afin de pouvoir s'ajuster à l'évolution de la situation et des risques. >>
TORONTO, le 17 déc. /CNW/ - Selon une étude publiée aujourd'hui par les Services économiques TD, de puissants signaux indiquent que la Grande récession est bel et bien terminée et que l'économie mondiale affichera un taux de croissance de 3,8 % en 2010. Cependant, la reprise ne sera probablement ni rapide ni facile, et nul ne peut affirmer avec certitude comment évoluera la situation. "L'économie mondiale et la reprise demeurent confrontées à une multitude de risques", constate le vice-président principal et économiste en chef de la Banque TD, M. Don Drummond.
Multiplication des signaux annonçant la fin de la récession
Après l'Asie, la France et l'Allemagne au deuxième trimestre, les économies nord-américaines ont aussi pris de l'expansion au troisième trimestre, confirmant que le monde émerge peu à peu de la récession. Au Canada, malgré une croissance infime au troisième trimestre, la reprise sera beaucoup plus nette au quatrième trimestre avec un taux de croissance avoisinant les 4 %.
"Jusqu'à maintenant, la reprise mondiale s'explique par la consolidation des marchés financiers ainsi que par la reprise des marchés de l'habitation, de la production industrielle et des dépenses des consommateurs, poursuit M. Drummond. Jusqu'à maintenant, le synchronisme semble bon."
Une reprise fragile
Les auteurs de l'étude estiment que si une reprise est bien en cours, celle-ci n'affichera pas la "vigueur" des reprises du passé. En règle générale, au cours de la première année d'une reprise, la croissance véritable de la production économique est généralement de deux à trois fois supérieure à la baisse de production subie au cours de la récession qui a précédé. Toutefois, lorsqu'une récession est provoquée par une crise bancaire, comme dans le cas de la récession mondiale récente, la production croît plus lentement pendant un certain nombre d'années après le début de la reprise.
Un certain nombre de facteurs expliquent la lenteur de la reprise, particulièrement aux États-Unis. Mentionnons les pertes d'emplois prolongées, l'importante diminution du revenu et de la valeur des ménages, la destruction des flux de crédit et l'aversion pour le risque au sein des institutions financières. Compte tenu de tous ces facteurs, les Services économiques TD prévoient une croissance de 2,7 % aux États-Unis en 2010. Au Canada, la croissance devrait atteindre 2,7 % l'année prochaine.
Ces prévisions se concrétiseront à un certain nombre de conditions. Les progrès pourront être lents, mais devront être constants sur le marché américain de l'habitation, nécessitant une consolidation simultanée de la situation financière des ménages, et par conséquent une augmentation de l'épargne au sein des économies développées.
"La reprise ne sera pas exempte d'entraves et de nouveaux problèmes pour le système financier mondial, affirme M. Drummond, mais au bout du compte, l'économie devrait être en mesure d'absorber ces chocs additionnels." Ainsi, le marché immobilier commercial américain se contractera tout au long de 2010, ce qui causera d'importantes difficultés à un certain nombre de petites institutions financières. Toutefois, il n'y aura pas vraiment dans ce cas d'effet en cascade dans les grandes institutions financières mondiales, et les conséquences de ces problèmes seront beaucoup plus limitées que celles de la débâcle précédente sur le marché des hypothèques résidentielles.
Risques compromettant la reprise
Un certain nombre de risques pourraient compromettre la reprise. Les banques centrales devront notamment agir avec une précision chirurgicale lorsqu'elles mettront progressivement fin aux mesures de stimulation monétaire, car à défaut, elles pourraient ralentir la croissance, voire provoquer de nouveaux reculs. Heureusement, la mollesse relative de l'économie mondiale procurera aux banques centrales la marge de manœuvre nécessaire pour prendre, le cas échéant, des mesures correctives sans pour autant risquer de freiner la reprise.
Les mesures que les autorités publiques devront prendre pour s'attaquer de manière crédible aux déficits budgétaires et à l'explosion de la dette publique constituent un autre risque important. Les décideurs devront éviter les mesures trop radicales afin de ne pas tuer leur économie nationale ni nuire à la reprise mondiale. La forme exacte que prendra la future réglementation internationale des marchés financiers reste encore à définir, tout comme le moment auquel cette réforme surviendra et la nature exacte de ses conséquences pour l'économie et le système financier. L'étude de TD tient pour acquis que les organismes de réglementation financière prendront les bonnes décisions.
"À maints égards, l'enclenchement d'une reprise économique réussie constitue un scénario presque idyllique, selon M. Drummond. Il faut éviter d'en faire trop ou pas assez. Le dosage des mesures devra être parfait. Il serait téméraire de négliger les risques qui pèsent sur l'économie. Les analystes et les investisseurs devront donc demeurer à l'affût afin de pouvoir s'ajuster à l'évolution de la situation et des risques."
On peut consulter les Prévisions économiques trimestrielles des Services économiques TD à l'adresse www.td.com/economics.