Lorsque le poids du monde semble un peu trop lourd, Stuart Keeler trouve du réconfort dans l’art.
Pour le conservateur d’art principal à la TD, l’art n’est pas seulement un moyen de comprendre le monde qui nous entoure, mais il nous aide à donner un sens à l’époque dans laquelle nous vivons.
Ces jours-ci, le fil d’actualités personnel de M. Keeler est rempli d’histoires sur les changements climatiques, l’injustice et d’autres enjeux existentiels, qu’il a souvent du mal à digérer et à comprendre.
Selon lui, l’art peut être une forme d’éducation. En nous y intéressant, nous pouvons commencer à interpréter notre monde et des problèmes particuliers d’une nouvelle façon. « Je célèbre et regarde les voix des artistes qui peuvent nous aider à voir, sentir et interpréter le monde et les répercussions de ce moment précis », dit-il.
Depuis 2017, M. Keeler et son équipe ont mis sur pied une collection d’entreprise alignée sur les quatre vecteurs de La promesse TD Prêts à agir (c’est-à-dire Sécurité financière, Meilleure santé, Collectivités incluses et Planète dynamique), en se concentrant sur la présentation des histoires d’artistes sous-représentés et en mettant à l’avant-plan les enjeux relatifs à la diaspora, à la race, au genre et à l’identité.
« Notre objectif n’est pas seulement d’avoir une incidence sociale, mais aussi d’engager un dialogue sur ce qui se passe à ce moment précis, indique M. Keeler.
Il est important pour nous d’avoir une collection d’art qui reflète nos communautés et les problèmes auxquels nous faisons face en tant que société. »
Dans le prolongement de cette mission, la collection d’art de la TD vise à acquérir et à exposer publiquement des œuvres afin de susciter des conversations, d’inspirer des idées et, espérons-le, de sensibiliser les gens à des enjeux importants qui sont prioritaires pour beaucoup de gens, notamment les changements climatiques.
C’est pourquoi la collection d’art de la TD est une collection « de travail », explique M. Keeler.
Capturer un moment dans le temps
La collection d’art de la TD remonte à 1963, année de la construction des deux tours TD originales qui servent de siège social pour la Banque au centre-ville de Toronto et qui ont été conçues par le célèbre architecte moderne Ludwig Mies van der Rohe.
Dès le départ, l’art a été un élément clé du projet. Ludwig Mies Van der Rohe a encouragé les hauts dirigeants de la Banque à créer une collection d’importance internationale, avec des œuvres d’Alberto Giacometti, Pablo Picasso et Joan Miró. Toutefois, Allen Lambert, alors chef de la direction et président du conseil, a pris la position audacieuse que la Banque ne collectionnerait que des œuvres d’artistes canadiens, représentatifs de toutes les régions du pays. Lorsque la TD a décidé d’installer de nouveaux bureaux aux États-Unis, la collection s’est agrandie pour inclure des œuvres d’artistes américains.
M. Keeler et son équipe font maintenant croître la collection en tenant compte des quatre vecteurs de La promesse TD Prêts à agir – la plateforme d’entreprise citoyenne à l’échelle mondiale de la Banque – en faisant de leur mieux pour trouver des œuvres qui reflètent les voix des régions. M. Keeler explique que le mandat de l’équipe Art TD consiste à « amplifier les voix diverses et à faire connaître les artistes dont les œuvres ne sont pas souvent présentées dans les musées et les collections d’entreprise ».
Cela comprend celles créées par des femmes, des Noirs, des Autochtones, des personnes panasiatiques, des Latino-Américains, des membres de la communauté LGBTQ2+, ainsi que par des personnes âgées et des artistes handicapés.
Pendant la majeure partie des 60 dernières années, la collection s’est concentrée sur des œuvres qui peuvent être exposées dans des musées. Aujourd’hui, elle compte plus de 6 000 œuvres – dont des peintures, des sculptures, des dessins, des photographies et des gravures – réparties dans plus de 1 000 emplacements uniques au Canada et aux États-Unis, notamment dans les succursales et les centres d’appels de la TD.
En 1965, la Banque a commencé à collectionner de l’art autochtone en mettant l’accent sur les Inuits de l’Arctique canadien. En 1986, la Galerie d’art inuit de la TD a été inaugurée et, en 2019, la Banque a réalisé que pour avoir une approche inclusive et socialement réfléchie, elle devait modifier le nom et la stratégie de collection afin de les rendre équitables, ce qui a donné lieu au changement de nom : « Galerie d’art autochtone de la TD ». Elle voulait ainsi créer une collection qui reflète les communautés autochtones et les territoires traditionnels.
Maintenant, alors que la collection d’art de la TD élargit son objectif, le mandat existant restera essentiel, mais l’équipe ajoute une autre dimension.
Nous nous posons la question suivante : « Comment pouvons-nous regarder une œuvre d’art à la TD afin de la présenter de manière à ce qu’elle puisse éventuellement aider nos clients et nos collègues à mieux comprendre certains de ces enjeux complexes? » déclare M. Keeler.
Selon M. Keeler, les artistes utilisent leurs œuvres pour raconter des histoires depuis la nuit des temps. Aujourd’hui, alors que les clients et les collègues passent du temps dans les locaux de la TD, il espère que la collection d’art de la TD pourra servir de catalyseur pour aider les gens à réfléchir et à parler d’événements écologiques et environnementaux complexes. Il croit que l’art peut jouer un rôle éducatif essentiel alors que nous sommes confrontés à ces enjeux.
L’approche muséale
L’équipe Art TD espère susciter des conversations en exposant les œuvres de manière originale. Par exemple, M. Keeler et son équipe pourraient placer une peinture de paysage réalisée par un peintre du Groupe des Sept en l’associant à une photographie du Canadien Edward Burtynsky, dont les magnifiques photos illustrent la façon dont les humains ont irrévocablement changé la planète.
Ou peut-être son équipe placera-t-elle une peinture représentant une forêt réalisée par Emily Carr à côté d’une œuvre d’un artiste qui décrit ce qui arrive aux terres boisées à l’heure actuelle.
« Si vous voulez regarder les œuvres uniquement pour leur beauté saisissante, vous pouvez le faire. Mais par la manière dont nous choisissons de les présenter, nous nous efforçons également d’offrir aux visiteurs un message muséal sous-jacent à cette composition et à cette exposition. Par exemple, une œuvre d’art peut permettre de lancer une conversation sur la pollution, l’extraction des ressources, les conséquences de la colonisation et la perte de la nature », explique M. Keeler.
Plusieurs pièces sont considérées comme de l’art contemporain, un terme qui fait référence à des œuvres d’art d’aujourd’hui ou d’un passé récent. M. Keeler sait que pour beaucoup, cette forme d’art peut être difficile à comprendre, car la plupart du temps, il ne se conforme pas aux conceptions traditionnelles. (Pensez-y : l’art fait à partir de matériaux trouvés ou recyclés, l’art qui n’est pas considéré comme beau au sens conventionnel, ou les œuvres d’art multimédia).
« De cette façon, les conservateurs d’art peuvent utiliser les œuvres artistiques comme un outil pour aider les autres à discerner les enjeux, les problèmes ou les idées contemporains », explique-t-il.
L’art ne peut pas résoudre les problèmes du monde, mais il est un moyen de se voir et de voir les autres dans ce moment que nous partageons. L’important n’est pas que nous aimons l’œuvre, mais qu’elle suscite une conversation. Cela signifie que l’artiste et son travail ont atteint leur objectif. L’art peut aider à visualiser les changements climatiques et offrir un moment de réflexion ».
Une pièce contemporaine qui suscite des conversations sur l’eau et sa conservation est Nibi, de Rebecca Belmore. Cette œuvre multimédia est exposée sur un écran dans une succursale TD à l’angle des rues Queen et Bay, en plein cœur du centre-ville de Toronto.
(Vous pouvez en apprendre plus sur l’artiste et son œuvre sur le site Actualités TD ici.)
« J’explore des thèmes comme l’eau, la liberté culturelle, l’itinérance et la violence envers les hommes, les femmes et les communautés autochtones », a indiqué Belmore à Actualités TD en 2018.
Pour cette création en particulier, je pensais au fait que l’eau est une ressource précieuse pour nous tous, et j’ai voulu attirer l’attention sur cet enjeu. »
Pour M. Keeler, l’incidence de l’art vient de la façon dont un spectateur peut interagir avec une œuvre dans un espace accessible aux clients, comme dans une succursale de la TD. Le fait d’être exposé à l’art là où l’on s’y attend le moins peut être l’occasion de visualiser un enjeu écologique ou social particulier auquel nous sommes confrontés.
Amorcer des conversations
Au fur et à mesure que la collection d’art de la TD se développe et évolue, M. Keeler croit qu’elle permettra de refléter les conversations sur les enjeux environnementaux et sociaux qui marquent la société, dans l’espoir de faciliter un dialogue productif entre les collègues et les clients.
« Je suis de ceux qui croient que l’art peut changer la façon dont les gens pensent. L’art peut modifier les dialogues et la façon dont les gens se perçoivent dans le monde. »
Pour en savoir plus sur la collection d’art de la TD et sur la façon dont elle vise à amplifier les voix diverses et à susciter des conversations, visitez le site de La promesse TD Prêts à agir et lisez le plus récent bulletin trimestriel sur la responsabilité sociale de la TD.