Si vous surveillez le marché de l’habitation au Canada, vous avez probablement remarqué que, plus tôt cette année, le prix des propriétés et la demande ont diminué dans plusieurs régions du pays.
En mars, la vente de propriétés à l’échelle nationale a baissé de 4,8 % par rapport à février, selon l’Association canadienne de l’immobilier (ACI). L’Indice des prix des propriétés MLS, qui fait le suivi des prix et des tendances des propriétés par quartier, a aussi enregistré une diminution de 1 % pour la même période de référence.
Les choses semblent toutefois changer tranquillement.
Que nous réserve donc le reste de 2025? Pour savoir à quoi peut s’attendre la population canadienne, nous avons discuté avec Rishi Sondhi, économiste à la TD.
Un marché du logement légèrement plus dynamique au second semestre de 2025
Le printemps a connu une légère hausse des ventes immobilières, une tendance qui pourrait se poursuivre pour le reste de l’année. En mai, les ventes de propriétés ont connu une hausse de 4 % par rapport au mois précédent, après avoir légèrement progressé en avril. Ce rendement a été suivi d’une hausse de 3 % en juin. Malgré tout, l’incertitude économique demeure, selon Rishi Sondhi. En raison des droits de douane, les exportations vers les États-Unis ont chuté de 14 % en mai par rapport à l’année dernière. Les consommateurs sont réticents à faire des achats importants, car ils craignent de perdre leur emploi ou de voir leurs revenus baisser, selon les Services économiques TD.
« Les tensions commerciales entre les États-Unis et le Canada ainsi que le marché de l’emploi sont des facteurs déterminants pouvant influer sur la demande et le prix des propriétés, dit Rishi Sondhi. Par conséquent, même si les ventes de propriétés augmentent, elles devraient rester modérées comparativement aux niveaux atteints au plus fort de la pandémie, en particulier en Colombie-Britannique et en Ontario. »
Le ralentissement pourrait persister en Ontario et en Colombie-Britannique
Poursuivant sur le thème de la modération, la vigueur du marché immobilier ne sera probablement pas uniforme dans tout le Canada pour le reste de l’année.
Même si les Services économiques TD ont revu légèrement à la hausse leurs prévisions de croissance du prix moyen des propriétés pour la deuxième moitié de 2025, Rishi Sondhi estime que la croissance trimestrielle sera plus forte dans les Prairies. En effet, il explique que le marché y est plus « restreint », ce qui signifie que l’offre et la demande favorisent les vendeurs.
En revanche, les marchés de l’Ontario et de la Colombie-Britannique devraient rester faibles.
« En Ontario et en Colombie-Britannique, la demande est trop faible par rapport à l’offre. Quand les acheteurs ont beaucoup de choix, les prix ont tendance à être négociés à la baisse », explique Rishi Sondhi.
Selon lui, le prix des condos dans la région du Grand Toronto (RGT) a chuté plus tôt cette année, une tendance qui se poursuivra probablement jusqu’à la fin de l’année. Un rapport récent des Services économiques TD prévoit que les prix des condos de la RGT continueront à baisser en 2025, de sorte qu’une fois l’année terminée, ils auront chuté de 15 % à 20 % par rapport à leur sommet de 2023.
Baisses de taux de la Banque du Canada
Depuis le début de 2025, la Banque du Canada (BdC) a réduit son taux de financement deux fois, chaque réduction correspondant à une diminution de 25 points de base.
Les Services économiques TD prévoient que la faiblesse actuelle du marché de l’emploi devrait donner à la BdC la marge de manœuvre nécessaire pour réduire son taux encore cette année.
Une réduction du taux de financement pourrait être bénéfique pour le marché de l’habitation canadien.
« Si la Banque du Canada réduit à nouveau son taux de financement cette année, cette décision aura, à tout le moins, des répercussions sur les prêts hypothécaires à taux variable, dit Rishi Sondhi. Une partie du marché pourrait donc profiter d’une légère relance. »
Un marché de l’habitation plus fort en 2026
Rishi Sondhi s’attend à une croissance plus robuste des ventes et des prix moyens des propriétés en 2026. Cette croissance serait possible si elle est appuyée par une conjoncture économique plus favorable et une réduction de l’incertitude économique.
« Un climat d’incertitude a contribué au sentiment négatif des acheteurs, qui à son tour a pesé sur marché de l’habitation, explique Rishi Sondhi. Les Services économiques TD croient qu’une partie de l’incertitude devrait s’estomper au cours du second semestre de cette année et se dissiper encore plus en 2026. »
Il ajoute cependant que l’ampleur du rebond du prix moyen des propriétés au Canada sera probablement limitée par la piètre abordabilité dans des marchés clés, comme la Colombie-Britannique et l’Ontario.
Les condos dans la RGT pourraient toutefois devenir plus abordables, ce qui favoriserait les ventes.
« L’abordabilité des condos de la RGT s’est améliorée, car nous constatons une baisse des prix depuis le troisième trimestre de 2023, dit-il. Cette baisse de prix s’est accompagnée d’une amélioration de l’abordabilité, ce qui pourrait aider ce marché à prendre un peu plus de vitesse en 2026. »
En définitive, même si le marché de l’habitation canadien ne retrouvera probablement pas les niveaux atteints pendant la pandémie, quand les propriétés se vendaient à des prix record, il devrait revenir lentement à une situation plus équilibrée dans la deuxième moitié de 2025 et au début de 2026.
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