Il a fallu 17 ans pour que Tim Thompson sorte du placard au travail.
Aujourd’hui premier vice-président de Stratégie et Transformation des Services bancaires personnels au Canada à la TD, Tim Thompson s’est joint à la Banque en 1990 à une époque où des membres de la communauté LGBT étaient encore emprisonnés dans de nombreux pays dans le monde. Quatre ans après son arrivée, la TD est devenue la première banque en Amérique du Nord à offrir à ses employés des avantages sociaux pour les conjoints de même sexe. Mais même si la nouvelle politique de la TD était une avancée, Tim Thompson ne se sentait pas assez à l'aise pour affirmer son identité auprès de ses collègues.
Il n’était sans doute pas seul. Dix ans après la mise en place de la politique, seulement 55 personnes sur 55 000 employés de la TD se sont senties assez à l’aise, à l’époque, de s’inscrire au programme d’avantages sociaux.
« Je ne voyais pas vraiment de bon côté à révéler mon orientation sexuelle au travail, explique Tim Thompson. Selon moi, ça pouvait plutôt nuire à ma carrière. Je craignais qu’on ne m’aime pas, ou que ça rende mes relations difficiles. C’était différent à l’époque, tant en entreprise que dans l’ensemble de la société. »
Commencer à affirmer son identité
Comprenant la nécessité au niveau humanitaire et organisationnel de favoriser la diversité et l’inclusion, la Banque a créé en 2005 le Conseil de la diversité de la direction ainsi que le groupe de travail LGBTA. Peu après, les premières publicités axées sur la communauté LGBT, incluant le logo de la TD sur le drapeau arc-en-ciel de la Fierté, ont été lancées sur le marché, et la TD est devenue la première grande banque au Canada à commanditer un festival de la Fierté.
Pendant que ces changements se produisaient au travail, Tim Thompson a observé et attendu. C’est seulement lorsqu’il a obtenu un nouveau poste qu’il a été exposé à des conversations de membres de la direction portant sur des sujets qui le touchaient personnellement, sans que ses collègues en soient conscients.
« J’ai pu voir directement la façon dont les hauts dirigeants parlaient de certains sujets, et avoir une idée de la façon dont ils se sentaient réellement. Je ne le réalisais pas vraiment à l’époque, mais avec le recul, ces conversations ont progressivement créé un environnement sécuritaire pour moi. »
En 2007, Tim Thompson a décidé de commencer à affirmer son identité à ses collègues.
« Cette décision a été le fruit d’un ensemble de facteurs : je sentais que je travaillais dans un environnement sûr, je participais à des conversations avec la direction et je voyais des démonstrations de soutien authentiques pour ma communauté », explique Tim Thomson, qui s’est d’abord confié à son gestionnaire.
« Ça a eu un effet d’entraînement. C’est comme si on m’avait enlevé un poids énorme des épaules. Ça prend beaucoup d’énergie émotionnelle pour taire une partie de nous-même au travail, se surveiller constamment et garder une façade. »
Valoriser notre propre diversité
Pour Tim Thompson, affirmer son identité lui a donné la liberté de s’engager pleinement au travail au-delà de son emploi et l’a poussé à s’impliquer dans des initiatives liées à la diversité de la Banque. Aujourd’hui président du comité directeur LGBTQ2+, il aide à favoriser l’inclusion pour les collègues, les clients et les collectivités au moyen de différentes activités, dont celles touchant l’expérience employé, l’acquisition et le perfectionnement de talents et les programmes destinés aux clients. Tim Thompson affirme qu’il est très fier de la récente évolution du sigle utilisé par la TD, qui inclut maintenant Q (queer), 2 (bispirituel) et +.
« Selon moi, ça illustre la volonté de la TD d’apprendre et de s’adapter avec le temps et ça envoie le message à la communauté dont je fais partie que nous comprenons et reconnaissons la complexité et la diversité de la communauté. »
Tim Thompson rappelle que tous les membres de la communauté ont une expérience différente, y compris les femmes, les personnes transgenres, non binaires, bisexuelles, queer et bispirituelles, les personnes issues de minorités visibles et les membres de la communauté vivant en dehors des grands marchés urbains. Il affirme qu’il faut redoubler d’efforts pour s’assurer que tous les membres de la communauté LGBTQ2+ se sentent accueillis.
« À la TD, nous croyons que si 10 personnes se rassemblent pour résoudre un problème, et que s’il s’agit d’un groupe diversifié – la diversité dans toute sa beauté et sa complexité –, la solution sera encore meilleure. La réalité, c’est que ce sont les actions que posent les gens qui font que les choses changent. Et si personne n’agit, rien ne va changer. Quand on comprend ça, les progrès qu’on peut faire sont infinis. »
28 ans après sa première journée à la TD, à une époque où il ne pouvait pas être lui-même, Tim Thompson a été nommé dans le palmarès du Financial Times des 100 meilleurs modèles de la communauté LGBT+. Il est reconnaissant de l’engagement de la haute direction de la TD à l’égard d’une culture inclusive, et ses collègues passionnés qui lui ont permis de diriger et de collaborer pour créer des collectivités qui font preuve d’empathie et des milieux de travail favorisant le dialogue ouvert et la reconnaissance.
Aujourd’hui, Tim Thompson entend régulièrement des histoires de personnes qui ont révélé leur orientation sexuelle à la TD avant d’en parler à leur propre famille, car elles se sentaient en sécurité et valorisées dans leur milieu de travail.
« Une des raisons pour lesquelles j’ai retardé le moment d’affirmer mon identité au travail est que j’ai grandi dans une petite ville. J’ai appris à un jeune âge comment agir – et ne pas agir – et comment être la personne que la société s’attend à ce que je sois, explique-t-il. Quand j’y repense aujourd’hui, je n’aurais jamais imaginé travailler un jour dans une entreprise où je serais en mesure d’aider à changer les perceptions. C’est vraiment remarquable. »
Tim Thompson, premier vice-président, Stratégie et Transformation, Services bancaires personnels au Canada, a récemment été nommé dans le palmarès OUTstanding de 2018 du Financial Times des modèles de la communauté LGBT+. Cette liste reconnaît et célèbre la contribution de dirigeants faisant partie de la communauté LGBT+ de partout dans le monde, qui créent des entreprises et des collectivités plus inclusives.