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• 1 janv. 2018

Transcription en français :

Grant McDonald:

Aujourd’hui, dans Investir dans l’IA, on reçoit Kirsti Racine, vice-présidente et responsable technologique, IA à la TD. Elle va nous parler de son parcours professionnel unique en tant que pionnière dans le domaine de l’IA et de l’importance du leadership féminin dans ce secteur. Kirsti, merci beaucoup d’être avec nous aujourd’hui. Je suis ravi de pouvoir discuter avec vous.

Vous possédez une grande expérience dans ce domaine, et j’aimerais en savoir plus sur l’IA et la technologie en général. Merci beaucoup de vous joindre à nous.

Kirsti Racine:

De rien. Je suis ravie d’être ici.

Grant McDonald:

Commençons par vos débuts. Votre parcours doit être riche en anecdotes. J’aimerais savoir où tout a commencé pour vous. On n’a pas besoin de tout détailler jusqu’à aujourd’hui, mais j’aimerais savoir d’où c’est parti.

D’après ce que j’ai lu, je sais que vous avez connu des débuts assez singuliers en termes d’objectifs et de difficultés que vous avez pu rencontrer en cours de route.

Kirsti Racine:

Tout à fait. Mon parcours a commencé très tôt. Mon père était professeur de neurosciences à l’Université McMaster. Il s’intéressait à ce que l’IA pouvait lui apporter. Comme premier emploi d’été à l’âge de 16 ans, j’ai donc créé un réseau neuronal pour mon père, qui tentait de prédire l’apparition de crises d’épilepsie chez les personnes et modélisait l’activité cérébrale qui se produisait juste avant la crise, afin de voir s’il y avait un moyen de prédire et de prévenir ces crises.

C’est là que mon amour de l’IA est né, quand j’ai réalisé qu’une adolescente de 16 ans pouvait créer une application susceptible d’avoir un gros impact sur le monde. Je voulais juste faire ça pour le reste de ma vie. J’ai donc opté pour l’IA à l’université. C’était pendant l’hiver de l’IA.

Je crois que c’est comme ça qu’on l’appelait. Personne ne le faisait, on me répétait sans cesse que je ne ferais jamais carrière dans l’intelligence artificielle, que je devrais me réorienter vers une autre discipline. Mais j’ai persévéré. Une fois à l’Université Simon Fraser, on a travaillé avec Shaw Rogers Cable. C’était l’époque où les nouveaux systèmes de jeux étaient déployés.

Aujourd’hui, c’est très simple. Vous achetez une PlayStation, vous la branchez au téléviseur, et c’est parti. Quand ces premiers systèmes sont sortis, il fallait un doctorat en électricité pour comprendre comment et où brancher les fils pour que la console fonctionne. Le nombre d’appels au centre de contact a donc explosé.

Je crois que les appels ont augmenté de 300 % en six mois. C’était de la folie. Il fallait donc trouver le meilleur moyen de fournir aux agents les renseignements nécessaires pour répondre aux questions des clients. Quand le client a un téléviseur qui a 40 ans, il faut acheter toutes sortes de nouveaux adaptateurs et de nouveaux câbles pour pouvoir brancher cette console de jeu géniale.

Pour enfin pouvoir jouer à Legend of Zelda. On a utilisé le raisonnement par cas, qui était un domaine de l’intelligence artificielle assez populaire à l’époque, appelé « système expert ». Ça a été rejeté depuis et plus personne ne l’utilise. Mais ça part du principe que le meilleur indicateur d’un comportement futur, c’est un comportement passé.

Grant McDonald:

Oh, intéressant.

Kirsti Racine:

Oui. Si on peut constituer une base de cas, une base de connaissances regroupant tous les événements passés et leur résolution, on a de bonnes chances de pouvoir résoudre le prochain problème qui se présentera. On a donc conçu une application appelée Case Advisor pour permettre aux agents des centres de contact d’effectuer une recherche IA à partir de données non structurées.

Grant McDonald:

À cette époque, ça n’existait pas. Non. Vous le créez.

Kirsti Racine:

Absolument. À l’époque, la seule chose qui existait était la recherche par mots-clés. Il fallait absolument utiliser les mots-clés présents dans le contenu pour obtenir le bon résultat. On a donc fait quelque chose de très novateur à ce moment-là, mais qui est désormais courant, appelé la recherche sémantique, qui permet de rechercher par signification plutôt que d’utiliser le mot-clé explicite nécessaire pour obtenir le bon résultat.

C’était très amusant. Et je regrette un peu de ne pas avoir continué, parce que quand on voit l’arrivée de ChatGPT qui bouleverse le monde entier, on se dit : « Ça aurait pu être moi ».

Grant McDonald:

C’est révolutionnaire à ce moment-là. Dites-moi ce qui vous venait à l’esprit, à vous et à votre équipe, quand vous essayiez d’expliquer aux gens qui ne comprennent pas de quoi vous parlez ce que vous essayiez d’accomplir. Comment entamiez-vous cette conversation?

Kirsti Racine:

C’était très difficile. Je plaisantais toujours en disant qu’il n’y avait que six personnes au monde qui comprenaient nos recherches, et que malheureusement, il n’y avait que six personnes qui s’y intéressaient. C’était difficile d’expliquer que cette chose à laquelle personne ne croyait à l’époque, et dont personne ne pensait qu’elle pouvait faire autre chose que des prédictions très approximatives, pouvait avoir un tel impact et apporter de tels avantages concrets aux clients, au public, pour l’entreprise. On avait un commanditaire, Ebco/Epic Scholarships, qui avait compris notre projet. Il a financé toutes nos recherches et la plateforme qu’on a créée. On a fini par la vendre à Rogers et Shaw Cable.

On n’a pas fait beaucoup d’argent, mais on a fini par la vendre. J’étais fière de moi, parce que c’était la première fois que je gagnais de l’argent au lieu d’être une étudiante fauchée. Mais, c’était très difficile. Ça a toujours été très difficile d’expliquer l’IA aux gens. C’est pourquoi ChatGPT m’impressionne tant, parce que ça a démocratisé l’IA.

Oui. Ce n’est pas une IA qui fait quelque chose sans qu’on comprenne vraiment ce qu’elle fait ni pourquoi elle le fait. On peut maintenant voir concrètement comment l’IA prend ses décisions et donne ses résultats. On ne se demande plus pourquoi Amazon nous recommande d’acheter tel aspirateur. Pourquoi Amazon a-t-il sélectionné cet aspirateur en particulier sur la base de nos achats précédents?

On peut maintenant voir les étapes et le contenu que l’IA a parcourus pour comprendre comment elle est arrivée au résultat final. Un milliard de personnes ont utilisé ChatGPT en 11 mois. Tout à fait. Chacune de ces personnes peut désormais ressentir, toucher et comprendre l’IA, ainsi que ce qu’elle peut lui apporter.

C’est vraiment passionnant pour les dinosaures comme moi qui travaillent dans ce domaine depuis très longtemps et que personne ne comprenait.

Grant McDonald:

Parlons maintenant un peu de votre expérience dans le domaine des technologies et de l’IA de nos jours et des dernières statistiques qui s’y rapportent. Selon une étude publiée en 2023, seulement 30 % de l’effectif dans le secteur de l’IA est des femmes. C’était en 2023 et plus récemment. Les données ont peut-être changé depuis, mais c’est le pourcentage qu’on a.

Revenons à l’époque où vous avez fait votre entrée dans ce monde, où vous étiez pionnière et leader. Les choses devaient être bien différentes. Quels ont été les défis? Non seulement quand vous deviez expliquer ce que vous faisiez, mais aussi quand vous deviez travailler avec des gens qui n’avaient peut-être pas l’habitude de travailler avec des personnes comme vous.

Kirsti Racine:

Je me souviens qu’une fois, mon patron m’a dit de ne pas m’asseoir à côté de lui avec un bloc-notes et un stylo, car les gens pourraient penser que j’étais sa secrétaire. Et je me suis dit : « D’accord ». Quand j’ai commencé l’université, j’étais la seule femme dans ma classe à Simon Fraser. Dans mes études de premier cycle en informatique, sur 84 étudiants, il y avait trois femmes. Je suis donc habituée à être la seule femme. Mais cette statistique de 30 % dans le domaine de l’IA me terrifie, de même que celle dans le domaine des STIM. Je crois fermement qu’il faut aller dans les écoles secondaires et sensibiliser les filles dès leur plus jeune âge. On doit aussi mieux faire connaître les carrières en TI, parce qu’on a l’impression que c’est un domaine isolé où on passe son temps devant un clavier et où on fait tout tout seul. On pense que c’est un travail très indépendant, mais ce n’est pas le cas. C’est un travail très collaboratif.

La communication est essentielle. Il faut collaborer avec de nombreuses parties prenantes. Je pense que l’on ne met pas suffisamment l’accent sur la camaraderie qui doit régner pour pouvoir concevoir des applications informatiques. Un autre élément de l’IA qui me terrifie est lié à l’élaboration des modèles. Un modèle va être le reflet des gens qui l’ont construit.

Je vous donne un exemple. On est allés voir cette entreprise à Toronto, qui fait beaucoup de création de contenu. On est entrés dans une pièce où il y avait plein d’images incroyables générées par l’IA sur les murs, il y en avait partout. Toutes les personnes sur ces images étaient des hommes blancs.

Grant McDonald:

L’IA générait des images à partir de son entraînement.

Kirsti Racine:

C’est exact. Non seulement seulement 30 % des effectifs en IA sont des femmes, mais malheureusement, si l’on examine aussi l’utilisation de l’IA, les statistiques sont tout aussi décevantes. Je crois que la Harvard Business Review vient de publier une étude selon laquelle 27 % des personnes qui ont téléchargé ChatGPT sur leur téléphone sont des femmes. 27 %.

Si l’on réfléchit à la manière dont ces modèles sont entraînés et apprennent, on constate qu’ils apprennent en grande partie par la manière dont on les utilise, dont on formule nos demandes. Mais seulement 27 % de ces demandes proviennent de femmes. Les biais sont donc aggravés au sein des modèles, ce qui est très alarmant.

On doit donc faire un excellent travail pour informer les enfants dès leur plus jeune âge et rendre l’éducation à l’IA obligatoire pour tous.

Grant McDonald:

La formation obligatoire est un point très intéressant. C’est comme apprendre l’anglais, les mathématiques ou les sciences : il faut acquérir assez de connaissances pour les comprendre, puis se concentrer sur les obstacles que vous avez déjà décrits. Quels autres obstacles voyez-vous pour les femmes en technologies?

Ou pour continuer sur ce que vous venez de dire à propos des étudiantes, des filles en technologie, comment peut-on lever les obstacles? Suffit-il d’en parler plus tôt? Est-ce une combinaison de différentes politiques en matière de main-d’œuvre? Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit pour essayer de résoudre le problème? Ce n’est pas évident.

Kirsti Racine:

Non, vraiment pas. Si j’avais pu le résoudre, je l’aurais fait il y a très longtemps. Mais, je crois sincèrement que l’éducation obligatoire dès le plus jeune âge est indispensable. Je crois aussi qu’on doit faire quelque chose pour donner confiance aux femmes en général. Je vous donne un exemple.

Plusieurs études montrent que les femmes s’auto-excluent des offres d’emploi. Comme vous le savez, quand on publie des offres d’emploi, c’est une liste de souhaits. Voici les 20 compétences que doit posséder mon candidat idéal.

Grant McDonald:

On espère qu’une personne va en avoir quelques-unes.

Kirsti Racine:

En général, les hommes vont lire l’offre et se dire : « J’ai fait trois de ces choses, je vais postuler ». Mais les femmes vont se dire : « Je n’ai que 19 compétences sur 20 ».

Grant McDonald:

Oui. Ça va les arrêter.

Kirsti Racine:

Elles vont s’exclure. Tout à fait. On a donc changé la façon de rédiger nos offres d’emploi pour qu’elles soient plus inclusives et qu’on ait plus de candidatures féminines. Mais c’est une question de confiance. J’ai fait une présentation pour des femmes en technologie plus tôt cette année, et il y avait un homme de Google, un allié masculin.

Il a soulevé un point très intéressant. Il a dit : « Je n’ai jamais eu de mauvaise entrevue avec une femme. » Au début, je me suis dit : « Oui, bravo les filles! C’est génial! » Puis j’y ai réfléchi et j’ai réalisé que c’était une mauvaise chose, car cela signifie qu’aucune femme n’a pris le risque de postuler à un emploi pour lequel elle n’était pas vraiment qualifiée.

Les seules femmes auxquelles il fait référence sont celles qui occupaient déjà un poste similaire ou qui étaient exceptionnellement qualifiées pour l’occuper.

Grant McDonald:

Elles avaient le 20 sur 20. Ce sont elles qui postulent.

Kirsti Racine:

Ce sont les seules personnes dont il entend parler. Je ne sais pas comment inculquer ce sentiment de confiance, mais je pense qu’il est important de commencer l’éducation très tôt. Il faut aussi veiller à développer des applications d’IA qui ne soient pas spécifiques à un genre, car on doit créer quelque chose que les femmes auront envie d’utiliser.

Kirsti Racine:

Et elles doivent se sentir en sécurité de le faire. Ce sont des choses auxquelles je pense beaucoup. Je donne parfois des conférences dans différentes universités. C’est trop tard à mon avis, mais je veux quand même être là juste pour montrer aux gens qu’il est possible d’avoir une personnalité et de travailler dans les TI.

Je crois que c’est important. Ce n’est pas une carrière solitaire. C’est une carrière comme une autre, où l’on se fait des amis. On ne passe pas son temps seul dans un sous-sol ou un garage, devant un clavier. Et je pense qu’il est vraiment important de le faire savoir.

Grant McDonald:

Vous savez, vous êtes un exemple unique de ce que vous faisiez à 16 ans. Il n’y a pas beaucoup de jeunes qui faisaient cela à 16 ans. J’aimerais que vous me racontiez la suite, parce que j’ai entendu des histoires de votre parcours vraiment unique, où vous avez essayé de créer des cartes perforées pour certaines choses ou de convaincre des logiciels de faire des choses qu’ils ne savaient pas faire.

Parlez-moi un peu de tout ça. Parlez-moi aussi de la situation actuelle et d’où on s’en va. Comment les femmes peuvent-elles être à l’avant-garde de ce mouvement?

Kirsti Racine:

Ma mère a un diplôme en informatique et, comme je l’ai dit, mon père est professeur en neurosciences. Je reconnais que je n’ai pas eu une éducation traditionnelle, comme la plupart des gens. À l’époque, les ordinateurs étaient très récents et personne n’en avait.

On avait cinq à la maison. Mon père me demandait si je voulais démonter un ordinateur avec lui, et j’étais ravie de le faire. Et je suis consciente que c’est une expérience assez unique. Avant, il fallait vraiment savoir comment fonctionnait un ordinateur pour lui faire faire ce que l’on voulait.

Je plaisante toujours en disant que ma thèse de maîtrise comptait 6 millions de lignes de code, alors qu’aujourd’hui, 6 lignes suffisent avec TensorFlow. Il fallait 16 heures pour exécuter le modèle et lancer l’entraînement. Je crois qu’aujourd’hui, il faudrait environ six millisecondes. La puissance de calcul a changé.

Ce que l’IA générative a permis, c’est qu’on peut désormais décrire des choses en langage naturel et générer du code. Il y a de nombreuses écoles de pensée sur la programmation intuitive : est-ce une bonne chose ou une mauvaise chose? L’IA peut-elle prendre le dessus? La réponse est non. Je pense que le génie logiciel reste une discipline très importante, mais il est certainement plus facile de se lancer dans ce domaine que d’écrire 6 millions de lignes de code pour réaliser une tâche très simple.

Il faut donc également promouvoir le fait qu’il y a un cheminement plus facile vers cette discipline de nos jours. Auparavant, il fallait avoir des connaissances approfondies en mathématiques et en sciences. Il fallait avoir un esprit très méthodique. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Vous pouvez être très expressif et créer des applications d’IA ou des applications informatiques en général qui font des choses magnifiques.

Grant McDonald:

Il y a des gens qui envisagent de se lancer dans ce domaine, qui travaillent déjà à la TD ou qui sont peut-être curieux de savoir comment ça fonctionne dans le monde d’une grande banque. Le mentorat occupe une place importante dans notre culture. Je me demande donc comment font les gens comme vous, qui possèdent tant de connaissances du secteur et de son histoire, ainsi qu’une expérience de travail dans le monde dans lequel on vit actuellement. Quelle est votre approche de mentorat et d’accompagnement des femmes qui ont un intérêt pour ce domaine?

Kirsti Racine:

Je travaille beaucoup. J’ai beaucoup de réunions. J’ai beaucoup de cafés-causeries. Je ne pense pas avoir jamais eu autant de cafés-causeries dans toute ma carrière. Tout à coup, l’IA est redevenue cool et les gens veulent prendre un café avec moi pour en parler.

Il y a un cercle de mentorat pour les femmes à la TD. Je crois qu’il y a environ 350 femmes dans ce cercle. On leur propose des formations très spécifiques. On est là pour répondre à leurs questions. On est là pour les aider sur tout.

Mais ma première recommandation à la plupart des femmes qui viennent me parler est la suivante : lorsque vous voyez un emploi qui vous intéresse, postulez-y. Parce que vous n’aurez jamais un emploi pour lequel vous n’avez pas postulé. Beaucoup de femmes viennent me voir et disent qu’elles ont vu une offre d’emploi

et qu’elle semblait vraiment intéressante. Quand je leur demande si elles ont posé leur candidature, Vous ne me laissez pas beaucoup de marge. Une situation qui s’est produite souvent dans ma carrière, c’est que j’ai eu des gens qui ont postulé pour un emploi, et ils ne correspondaient pas au profil recherché.

Je comprends. Mais le courant passe bien ou on se dit que cette personne serait parfaite pour un autre poste. Et on lui en parle. Ou vous parlez de cette personne à un collègue, vous lui dites avoir fait passer une entrevue à une femme formidable et qu’elle serait parfaite dans son équipe. Puis, vous les présentez. Élargir notre réseau est tellement important.

Il est important d’acquérir cette richesse d’expériences et de faire connaître votre profil et votre marque à un large éventail de personnes. Sortez de votre zone de confort. J’ai deux femmes qui travaillent directement pour moi. Elles ont aussi beaucoup de cafés-causeries et participent à d’autres événements.

Mais on est là pour discuter avec vous et vous aider dans votre parcours. Une autre chose sur laquelle on essaie de travailler, pour tout le monde à la TD, pas seulement pour les femmes, c’est une formation obligatoire en IA. Voici les bases. Peu importe que vous travailliez en technologie ou non.

Vous devez comprendre ces notions, car l’IA va influencer presque tous les emplois à l’avenir. Je pense que les personnes qui apprendront à travailler avec l’IA auront plus de succès que celles qui refuseront de le faire.

Grant McDonald:

Ce sont de très bonnes observations. C’est la réalité dans laquelle on vit. C’est un excellent message sur le mentorat. C’est vraiment bien pour l’état d’esprit général des collègues et pour savoir qu’il faut essayer de comprendre certaines choses. J’aime toujours avoir l’avis de personnes comme vous. Les gens doivent toujours vous demander à quoi ressemblera l’avenir.

Je sais qu’il n’est pas facile de répondre à cette question. Disons que lors d’une soirée, quelqu’un vous demande de lui raconter quelque chose d’intéressant sur l’IA qu’il ignorerait complètement. Y a-t-il une histoire que vous aimez toujours raconter où vous savez précisément à quel moment les gens seront stupéfaits en l’écoutant, ou qui illustre le potentiel de l’IA?

J’aimerais que vous me la racontiez, mais restons réalistes. N’allons pas trop loin.

Kirsti Racine:

C’est drôle. Quand j’étais architecte chez IBM, on avait l’habitude d’élaborer des stratégies sur dix ans. On s’est ensuite dit que le monde des TI évoluait rapidement. Alors, on a opté pour des stratégies sur cinq ans. Aujourd’hui, j’hésite à faire une stratégie sur cinq minutes, car ça évolue tellement vite. Je ne sais pas si j’ai quelque chose à dire aux gens pour les épater. Je pense à un exemple : la mère de mon amie, âgée de 83 ans, utilise ChatGPT pour créer ses listes d’épicerie, concevoir ses programmes d’exercice physique, obtenir des recommandations de livres, créer son emploi du temps pour la semaine, pour s’assurer qu’elle n’est pas trop occupée, mais qu’elle ait des interactions avec quelqu’un tous les jours.

Elle continue à demander de plus en plus de choses, et ChatGPT gère littéralement sa vie. C’est la mère de mon amie, qui a 83 ans. Si elle a trouvé le moyen de rendre l’IA aussi pratique pour elle, on peut sûrement tous en faire autant, non? C’est incroyable! Elle dit qu’elle mange beaucoup plus sainement maintenant et que son épicerie a diminué parce qu’elle demande à l’IA quel est le meilleur rapport qualité-prix.

Et l’IA lui répond : « Oh, vous ne devriez pas acheter cette conserve à 99 sous. Vous devriez acheter celle-ci à 69 sous. D’accord. Elle planifie littéralement son itinéraire pour aller à l’épicerie pour obtenir le meilleur prix sur la sauce tomate. Mais, elle fait de l’exercice en même temps, alors bravo à elle. Absolument. Et puis mon neveu de neuf ans s’intéresse à la programmation.

Je crois que je vous ai déjà raconté cette histoire, mais je me disais que c’était parfait, que j’allais utiliser DeepSeek pour la première fois pour la première fois pour lui créer un jeu. J’ai grandi en jouant à Tetris et c’était le jeu le plus cool qui soit.

Je pourrais lui montrer comment programmer Tetris. J’ai littéralement saisi une seule commande dans DeepSeek et il a généré le jeu en entier. Et il m’a demandé si je voulais qu’il l’installe pour moi. Je lui ai dit oui. Ensuite, il m’a demandé si je voulais qu’il lance le jeu.

Et je lui ai répondu oui. On a donc eu un super jeu de Tetris, mais mon neveu n’a rien appris. À l’origine, ça demandait des millions et millions de lignes de codes. Aujourd’hui, on peut générer ce jeu tout seul en utilisant le langage naturel.

Grant McDonald:

C’est fantastique! Vous avez été témoin de véritables montagnes russes d’informations et de changements, et il y a tellement de choses qui arrivent en même temps. J’aime beaucoup vos exemples : 83 ans ou 9 ans, l’âge n’a pas d’importance. Et cela nous ramène à votre argument selon lequel on peut désormais voir ce que c’est. C’est logique.

Une liste d’épicerie, c’est logique. J’adore cette histoire. L’avenir comporte beaucoup d’inconnues. Il se passe beaucoup de choses vraiment intéressantes en ce moment. Qu’est-ce qui vous emballe le plus, aujourd’hui et potentiellement pour l’avenir, dans ce monde que vous contribuez à diriger?

Kirsti Racine:

Je suis enthousiaste à l’idée que la TD ait adopté l’IA de manière si globale. Tous nos secteurs d’activité explorent des cas d’utilisation de l’IA.

Et pour l’avenir, j’ai hâte de voir ce qui va se passer dans le domaine du physique. On y est presque. Meta va sortir des lunettes qui traduisent automatiquement pour vous. Vous pourrez aller en Italie et discuter avec une personne qui parle en italien et lui répondre en anglais. Je pense que le monde du physique est la prochaine étape. Il y a énormément de recherches en cours qui sont très prometteuses.

Ce sera fascinant de voir ce qui va se passer.

Grant McDonald:

Kirsti, merci beaucoup d’avoir accepté cette entretenue aujourd’hui et d’avoir fait part de vos réflexions sur votre parcours professionnel unique. Ça a été un immense plaisir.

Kirsti Racine:

Merci beaucoup pour l’invitation.

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