Voici une situation qui est sans doute familière aux parents de préadolescents et d’adolescents : votre enfant de 12 ans veut acheter une nouvelle console de jeux vidéo avec l’argent qu’il ou elle a économisé à grand-peine lors de ses anniversaires et de ses contrats de gardiennage.
Ce moment est propice à l’apprentissage en matière d’argent, croit Angelika Hogan, gestionnaire de programme pour JA Northern Alberta, une filiale d’un organisme à but non lucratif d’envergure nationale dont la mission est d’aider à inspirer la prochaine génération afin qu’elle atteigne tout son potentiel.
La question n’est pas simplement d’accepter ou de refuser l’achat d’une console de jeux vidéo. Après tout, c’est son argent qui a été précieusement économisé.
Angelika Hogan, qui participe à la gestion du programme Bien plus que de l’argent, ajoute qu’avec quelques conseils, cet achat peut être une occasion pour l’enfant d’apprendre la différence entre les besoins et les désirs, et de bien saisir les conséquences d’utiliser tout son argent pour acheter un seul article. Le programme est soutenu par La promesse TD Prêts à agir, la plateforme d’entreprise citoyenne mondiale de la Banque.
Le programme Bien plus que de l’argent a pour but d’enseigner aux élèves de la 1re secondaire (7e année) à la 3e secondaire (9e année) de partout au Canada comment acquérir de bonnes habitudes financières qui les aideront à être financièrement à l’aise à l’âge adulte.
« Beaucoup d’élèves du premier cycle du secondaire ne savent pas comment interagir avec l’argent », déclare Angelika Hogan.
« Ils utilisent de l’argent, sous forme de débit ou d’argent reçu pendant la période des fêtes ou les anniversaires, mais ils ne savent pas comment appliquer des compétences financières élémentaires pour faire travailler l’argent pour eux. »
Dans le cadre du programme, les élèves apprennent à établir un budget, à éviter les achats impulsifs, à évaluer les avantages et les risques des achats en ligne et à calculer le coût du crédit, des compétences que leurs parents n’ont peut-être pas le temps ou la possibilité de leur enseigner à la maison.
Un enseignant du secondaire a confié à Angelika Hogan que certains élèves sont surpris de constater que l’argent gagné grâce à leur emploi d’été ne suffira pas à couvrir toutes leurs dépenses.
Les parents s’inquiètent de l’avenir financier de leurs enfants
La façon dont leurs enfants se débrouilleront financièrement dans le futur est une préoccupation croissante pour les parents dans une économie difficile.
Selon un nouveau sondage réalisé pour le compte de la TD, trois parents canadiens interrogés sur cinq affirment que la conjoncture économique a modifié la façon dont ils parlent de finances avec leurs enfants.
De plus, 61 % des parents canadiens interrogés mentionnent maintenant s’inquiéter souvent de l’avenir financier de leurs enfants, soit une hausse par rapport au sondage de l’année dernière (58 %).
Les parents se disent préoccupés par la capacité de leurs enfants à payer leur épicerie et leur loyer, ce qui pourrait avoir des répercussions sur leur capacité à acheter une propriété. Ils ne veulent pas non plus que leurs enfants soient surendettés.
La majorité des parents interrogés – soit 57 % – s’attendent à devoir soutenir financièrement leurs enfants à l’âge adulte, mais 61 % d’entre eux pensent ne pas être en mesure d’y arriver.
Malgré cela, le sondage révèle une tendance encourageante : il y a davantage de conversations sur l’argent avec les enfants à la maison.
Plus des trois quarts des parents canadiens interrogés disent parler de finances avec leurs enfants au moins une fois par mois, soit une augmentation par rapport à l’an dernier. Cependant, seuls 36 % des parents interrogés croient que leurs enfants ont de très bonnes connaissances financières.
Des outils pour approfondir les connaissances financières
Pour Janice Farrell Jones, première vice-présidente, Services bancaires courants et Épargne et placements à la TD, les préoccupations des parents concernant l’avenir financier de leurs enfants sont fondées et répandues.
« Les résultats du sondage nous indiquent que les parents veulent que leurs enfants réussissent, mais qu’ils estiment qu’il sera inévitable de devoir les soutenir financièrement à l’âge adulte », déclare Janice Farrell Jones.
« Aider les enfants à acquérir les compétences financières dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées peut contribuer à atténuer certaines des inquiétudes des parents », ajoute-t-elle.
« Pour faciliter l’enseignement des aspects pratiques d’une planification financière efficace, j’encourage les parents à envisager des mesures simples, comme des discussions ouvertes et honnêtes sur l’argent, l’établissement d’objectifs financiers réalistes et adaptés à l’âge de l’enfant que vous pouvez travailler à atteindre ensemble, la préparation d’un budget de base, y compris les avantages du suivi des dépenses, et peut-être même une rencontre avec un professionnel des finances dans votre succursale locale. »
« Les compétences financières de vos enfants se développent au fil des années, avec leur premier emploi, leurs études, leur déménagement et leur entrée sur le marché du travail. Chaque personne est gagnante lorsqu’elle a accès à des connaissances qui lui permettent de prendre des décisions financières judicieuses. »
Ces connaissances accompagneront les jeunes tout au long de leur vie, alors qu’ils passeront de l’achat de jeux vidéo et de chaussures à celui de meubles, de véhicules et de maisons, et que leur emploi passera d’un temps partiel à un temps plein.
Apprendre à faire des achats judicieux
Pour renforcer le sens des finances, il existe également des programmes conçus spécialement pour aider les jeunes et les élèves à acquérir une plus grande confiance en eux et à prendre des décisions en matière de finances. Angelika Hogan explique que les élèves apprennent à faire des achats judicieux dans le cadre des modules du programme Bien plus que de l’argent.
Une grande partie du travail consiste à comprendre ce qui les pousse à acheter quelque chose. Dans le programme, les exemples sont pertinents à leur vie de tous les jours, comme le fait de dépenser de l’argent pour le dîner.
« Je veux qu’ils se demandent : est-ce que je vais vraiment chez Taco Bell aujourd’hui parce que j’ai envie de manger du Taco Bell? Ou est-ce parce que mon amie Sarah y va? », déclare Angelika Hogan.
« Nous les encourageons à faire des liens avec la vraie vie. »
Angelika Hogan a d’ailleurs demandé à son fils de 10 ans de se prêter à un exercice semblable il y a quelques semaines, lorsqu’il lui a dit qu’il voulait utiliser l’argent reçu à son anniversaire et celui que sa grand-mère lui avait donné pour commander en ligne des chaussures de 250 $. Il avait tout l’argent nécessaire dans son compte bancaire.
Elle l’a accompagné dans l’un des modules du programme Bien plus que de l’argent, qui lui a montré comment élaborer un plan, se poser des questions et agir avant d’effectuer un achat. Il devait passer par chaque étape avant de pouvoir cliquer sur Acheter maintenant sur un site Web.
« Je lui ai demandé si c’était la décision la plus judicieuse à prendre », dit-elle.
En fin de compte, son fils a décidé de se rendre au magasin pour voir les chaussures et les essayer. Il a également décidé d’attendre la fin de l’hiver pour acheter les chaussures, étant donné qu’elles seraient sans doute devenues trop petites pour lui avant que la neige ne fonde à Edmonton au printemps.
De plus, le modèle le plus récent des chaussures qu’il souhaite acheter sera également en vente au printemps.
« Il n’a fallu que 15 minutes à la maison pour faire l’exercice, souligne Angelika Hogan. Ce genre d’exercice permet de construire une base solide pour le moment où les enfants auront un plus grand pouvoir d’achat. »
L’importance de l’investissement est la dernière partie du programme. Le pouvoir des intérêts composés y est expliqué.
« À l’aide de calculatrices, les jeunes découvrent ce qu’il faut pour atteindre un million de dollars. Ils sont étonnés de voir que le fait de mettre de l’argent de côté dès leur plus jeune âge peut leur permettre de préparer leur avenir. Et qu’il n’est pas nécessaire de mettre beaucoup d’argent de côté chaque mois. Ils peuvent commencer avec 5 $ », conclut Angelika Hogan.