Dans la petite ville du centre de l’Ontario où j’ai grandi, les femmes et les filles n’avaient pas beaucoup d’occasions de faire du sport. L’opinion dominante dans la collectivité était que les filles ne voulaient pas être des joueuses de hockey. Elles préféraient sortir avec des hockeyeurs ou devenir patineuses artistiques.
Cette façon de penser a limité le contact des jeunes filles de ma génération avec les sports de compétition, les privant du même coup de l’occasion d’acquérir très tôt des compétences fondamentales qui leur seraient utiles plus tard pour s’exprimer au sein d’une équipe, jouer un rôle de leader ou se distinguer sur le marché du travail.
Heureusement, nous avons fait d’énormes progrès depuis. Les femmes et les jeunes filles ont désormais accès à plus de programmes sportifs que jamais. Selon un rapport de Statistique Canada, près de la moitié des Canadiennes (49 %) âgées de plus de 15 ans pratiquent aujourd’hui un sport.
Aux Jeux olympiques de Paris, ce sera la première fois à l’échelle mondiale que la parité numérique entre les hommes et les femmes sera atteinte à des Olympiques. Selon un rapport du Forum économique mondial, la dernière fois que les Jeux olympiques ont eu lieu à Paris en 1924, seuls 4,4 % des athlètes étaient des femmes.
Il reste cependant encore un long chemin à parcourir. En effet, même si le taux de participation des filles dans les sports est resté stable pendant la pandémie de COVID-19, il reste inférieur à celui des garçons, puisque près de la moitié des filles ne pratiquent plus de sport à partir de l’adolescence, selon un rapport de Femmes et sport au Canada.
Je sais par expérience à quel point il peut être bénéfique pour les femmes de participer à des activités sportives pendant leurs années de développement. Ma fille a grandi en jouant au hockey de compétition et j’ai pu constater l’incidence positive que le sport peut avoir sur le développement d’une personne. J’ai vu comment ses coéquipières et elle ont appris les valeurs du travail d’équipe, de la confiance, de la communication et de la responsabilité bien des années avant que moi je les apprenne. Et j’ai aussi constaté les occasions qu’elles ont eues grâce à cela.
Cette fin de semaine, le monde entier aura les yeux rivés sur Paris, et tout ça me fait réfléchir à la manière dont le sport, ainsi que les compétences et les traits de caractère qu’il inculque, contribue à former les femmes dirigeantes dans le monde professionnel. Si nous n’avons pas toutes besoin d’être des athlètes pour réussir – je suis moi-même bien plus à l’aise dans les gradins lors d’un événement sportif –, il y a de précieuses leçons à tirer du sport féminin qui peuvent être utiles à chacune d’entre nous dans son travail.
À l’aube des Jeux olympiques, trois femmes talentueuses de la TD qui ont fait du sport au niveau international nous parlent de leur parcours sportif. Voilà qui peut nous inspirer à continuer de favoriser l’égalité des chances pour les femmes sur le terrain et ailleurs.
Marianne Internicola
partenaire d’affaires RH
Valeurs Mobilières TD, Marchés mondiaux
Marianne Internicola a plongé ses pagaies dans l’eau pour la première fois il y a près de 25 ans, lorsqu’elle a rejoint une équipe de bateau-dragon commanditée par la TD.
Avant de se joindre à l’équipe de la TD, Marianne souffrait du syndrome de l’imposteur depuis l’école primaire, où elle se considérait comme une « non-athlète » peu confiante dans sa capacité à se mettre en avant pour gagner. Mais après avoir vu une amie pagayer pour l’équipe, elle a décidé de tenter sa chance.
« Cette décision a complètement changé ma vie », dit-elle.
Le fait de faire partie de l’équipe de bateau-dragon l’a incitée à apporter des changements dans d’autres sphères de sa vie. Elle a commencé à s’entraîner davantage. Elle a cessé de fumer, et elle s’est mise à mieux manger et dormir.
« Pendant de nombreuses années, je n’ai pas su faire ces changements pour moi-même, mais j’ai constaté que je le ferais pour l’équipe puisque je savais que d’autres comptaient sur moi », déclare-t-elle.
Cet engagement envers son équipe a mené Marianne jusqu’aux championnats du monde de courses de bateaux-dragons de l’IDBF (fédération internationale de bateau-dragon) à Pattaya, en Thaïlande, en 2023 [INSERT timeframe]. Elle y a participé au sein de l’équipe canadienne, qui s’est classée première au classement général.
Aujourd’hui, Marianne reconnaît que son expérience sportive lui a non seulement appris l’importance du travail d’équipe, de l’équité et du mentorat, mais l’a également aidée à surmonter son syndrome de l’imposteur. Elle a maintenant une plus grande confiance en elle au travail.
« Le syndrome de l’imposteur est un phénomène assez courant au travail, dit-elle. Nous avons parfois l’impression qu’il faut cocher toutes les cases pour saisir une occasion, que ce soit pour diriger un projet ou pour obtenir une promotion. »
Marianne affirme qu’elle ne serait pas là où elle est aujourd’hui sans les membres de l’équipe qui l’ont prise sous leur aile. « Je leur dois beaucoup; ces personnes m’ont poussée à aller au-delà de ce que je croyais être possible. »
Sarah Miller
directrice, Communications
Affaires internes et publiques
Frigorifiée, trempée et seule au sommet d’un tremplin de 10 mètres, Sarah Miller a découvert qui elle était.
Sarah a été une athlète de haut niveau toute sa vie. Elle a d’abord été gymnaste, puis plongeuse représentant le Canada sur la scène internationale. Malgré cela, elle a dû faire face à des difficultés personnelles qui ont menacé de faire dérailler sa carrière sportive, alors qu’elle représentait le pays dans des compétitions internationales et qu’elle bénéficiait d’une bourse de la division 1 de la National Collegiate Athletic Association à la Penn State.
« Honnêtement, la gymnastique n’a pas été une expérience entièrement positive. Mon parcours de gymnase a été marqué par la dysmorphie corporelle et une lutte permanente contre les troubles alimentaires », déclare-t-elle.
« Mais c’est grâce à ces épreuves que j’ai appris à regarder l’adversité en face. J’ai aussi compris que nous ne sommes jamais définis par ce que les autres pensent de nous. C’est une leçon que je transmets maintenant à mes enfants. »
Sa formation de gymnaste l’a finalement amenée à se tourner vers le plongeon à la fin de son adolescence. En plus d’être nommée dans une équipe nationale dans un deuxième sport, Sarah affirme que le plongeon lui a permis de s’accepter.
« J’ai enfin fait la paix avec mon corps, dit-elle. Le sport vous donne l’espace et le temps de faire le tri. Les plateformes en béton sont à 10 mètres de hauteur, ce qui vous permet d’apprendre assez rapidement à déterminer ce qui est prioritaire et ce qui doit être laissé de côté. Cette mentalité peut également s’avérer cruciale dans un contexte de travail au rythme effréné. »
Aujourd’hui, Sarah, qui s’entraîne en vue d’un triathlon, est convaincue que le sport joue un rôle essentiel dans la lutte contre le stress et l’anxiété. Elle estime que ces problèmes sont fréquents chez les athlètes de haut niveau et les personnes ayant une personnalité de type A qui se surpassent au travail.
Pour Sarah, l’entraînement sportif l’a préparée au monde professionnel et l’a aidée dans sa lutte contre le cancer.
« Je dirais que les leçons de vie que j’ai tirées du sport sont celles qui m’ont été le plus utiles lorsque j’ai eu des problèmes de santé, ajoute-t-elle. Le sport m’a appris l’importance d’être présente, de pratiquer la pleine conscience et d’utiliser des techniques de visualisation pour m’assurer d’obtenir le résultat final souhaité. J’ai utilisé ces mêmes techniques pour lutter contre mes deux cancers. »
Jessica Adamietz
directrice spécialisée, RH
Programmes d’avantages sociaux pour les collègues
Le sport a permis à Jessica Adamietz d’apprendre à « pivoter ».
Jessica a commencé à pratiquer l’aviron à l’école secondaire et a intégré l’équipe d’aviron junior des États-Unis, qui s’entraînait à Lake Placid, dans l’État de New York. Par la suite, elle a été recrutée pour rejoindre l’équipe d’aviron de l’Université de Californie, à Berkeley, grâce à une bourse d’études complète.
Jessica estime que l’aviron est le sport d’équipe par excellence, dans lequel la réussite est définie par la manière dont le groupe parvient à atteindre un objectif. Mais le sport lui a aussi appris à échouer et à tirer les leçons de la déception. Au cours de ses premières années d’aviron, Jessica gagnait toutes les épreuves. Puis, au fil de sa progression, elle s’est retrouvée en compétition avec des athlètes d’élite et a gagné de moins en moins d’épreuves à mesure que la concurrence s’intensifiait.
« Il faut être capable d’apprendre, déclare Jessica. Il faut être capable de faire pivoter sa stratégie. »
Ça n’a pas été le seul pivot de Jessica. Pendant qu’elle pratiquait l’aviron à l’université, elle s’est déchiré les muscles intercostaux, le groupe de muscles qui relie les poumons à la cage thoracique. Chaque fois qu’elle inspirait profondément, elle risquait de se fracturer les côtes. Jessica se sentait forte dans ses bras, ses jambes et sa tête, mais elle était limitée par le rythme de respiration lié à l’exercice physique.
En raison de cette blessure, elle a changé de sport pour intégrer l’équipe de ski acrobatique de Berkeley.
C’est d’ailleurs cette volonté de changement qui a permis à Jessica de décrocher son poste actuel à la TD. Avant d’accepter un emploi dans le secteur financier, elle avait passé 10 ans dans le secteur de l’hôtellerie, à titre d’agente de réception et de gestionnaire de bureau pour un hôtel de luxe à Napa, en Californie. Lorsqu’elle a posé sa candidature à la TD, elle savait qu’elle ne correspondait pas vraiment au profil recherché, mais elle savait aussi que le poste serait parfait pour elle.
Le fait qu’elle soit habituée à modifier son plan de match sportif lui a permis de mieux gérer les changements dans d’autres sphères de la vie. « Le changement fait partie intégrante de la vie. Même si un plan est fantastique, il y a toujours des obstacles imprévus ou des surprises. La capacité de pivoter rapidement, de rester positif et de ne pas perdre de vue l’objectif final est quelque chose que j’ai appris à faire dans le sport et que j’utilise tout le temps. »
Elle est convaincue que son parcours sportif l’a poussée à se demander si son hésitation à présenter sa candidature était réelle ou s’il s’agissait d’une barrière qu’elle s’imposait à elle-même.
« Vous devez vous demander : est-ce une occasion dans laquelle je peux exceller et puis-je en faire la preuve? », conclut-elle.