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• 25 sept. 2018

Grâce à l’intelligence artificielle (IA), humains et machines feront de plus en plus alliance pour permettre la résolution de problèmes sociaux et, par le fait même, faire de ce monde un endroit plus inclusif.

En tant qu’ingénieur logiciel et responsable technique pour l’application Seeing AI à Microsoft, Saqib Shaikh fait partie d’une équipe d’ingénieurs chargés d’améliorer le quotidien au moyen de l’IA. Avant sa présentation à la conférence Elevate AI prévue cette semaine à Toronto, nous nous sommes entretenus avec Saqib Shaikh au sujet de son travail qui consiste à recourir à l’IA pour éliminer les barrières auxquelles font face les gens aux prises avec des problèmes de vision, de l’utilisation de l’IA pour le bien commun, ainsi que de ce à quoi nous pouvons nous attendre de la conférence.

Q : En quoi l’IA vous a-t-elle aidé à améliorer votre vie?

R : J’ai toujours vu la technologie comme un stabilisateur. Atteint de cécité depuis l’enfance, je n’oublierai jamais la première fois où j’ai utilisé un ordinateur qui a lu quelque chose pour moi, ou encore, la capacité d’écrire par moi-même un document imprimé que d’autres pouvaient lire. Certes, la définition de l’IA a changé au fil des ans. Néanmoins, je vois la technologie comme un élément stabilisateur parce que lorsque je navigue dans Internet ou que je me trouve derrière le clavier, personne ne saurait distinguer mon travail de celui produit par une personne voyante.

Et cette tendance fait depuis partie de ma vie. Le travail que produit mon équipe sur l’appli Seeing AI tire parti de l’apprentissage profond pour interpréter les images et fournir les descriptions destinées à la communauté des non-voyants. L’appli Seeing AI se veut une appli de caméra parlante pour les iPhone, conçue à l’intention des gens aux prises avec une déficience visuelle. Elle leur décrit un texte, les gens et les objets qui les entourent.

Q : Comment expliqueriez-vous l’« IA pour le bien commun » à quelqu’un qui n’en aurait jamais entendu parler?

R : Tout réside dans la façon dont l’IA peut éliminer les barrières et faire de ce monde un endroit plus inclusif. Il peut s’agir de traduire des langues que vous ne comprenez pas ou encore, des détails relatifs à des sons en conférant à ces derniers un format visuel que vous destineriez à un malentendant. Pensons par exemple à un autiste : l’IA peut l’aider à mieux comprendre les indicateurs sociaux.

Pour ces exemples, il reste encore du chemin à faire, mais chaque année, nous nous rapprochons du but : c’est un défi des plus passionnants!

Q : En tant qu’ingénieur, vous avez travaillé sur des solutions d’IA qui visent à autonomiser les non-voyants et la communauté des handicapés visuels. Y a-t-il d’autres applications d’IA qui sont appelées à améliorer la vie des gens ou à résoudre des problématiques sociales et que vous jugez particulièrement prometteuses?

R : Difficile de choisir une réponse en particulier. Je ne suis pas un expert dans ces domaines. Pensons à l’agriculture, par exemple, où se déroulent des travaux intéressants pour assurer un approvisionnement alimentaire bonifié à une population en pleine croissance. Des capteurs, voire des drones, pourraient nous informer de la santé des sols, tandis que l’apprentissage machine pourrait nous permettre d’augmenter les rendements et de réduire le recours aux pesticides. Il existe également des projets qui se penchent sur la façon dont les médecins pourraient prendre des décisions mieux éclairées et offrir de meilleurs diagnostics, en recourant à des ordinateurs leur permettant de détecter des modèles à partir de grandes quantités de données historiques.

L’éducation représente un autre domaine. En ce moment, notre système est fondé sur un enseignement uniforme, identique pour tous, et offrant très peu d’avenues à des programmes adaptés ou personnalisés en fonction des styles d’apprentissages et des aptitudes. L’IA peut personnaliser la façon dont l’information est communiquée aux élèves.

Q : Parlons de ce point où IA et empathie se croisent. Pour être en mesure de concevoir des solutions utiles à l’humanité, l’IA pour le bien commun est fondée sur l’empathie, mais en soi, l’empathie est un phénomène humain. À quels défis devons-nous nous attaquer pour intégrer une réponse typiquement humaine à un processus robotisé ou fondé sur les données?

R : Humains et machines sont obligatoirement appelés à travailler ensemble : la résolution de problèmes ne pourra que bénéficier de la puissance de leur collaboration.

Dans le cadre de mes propres travaux avec Seeing AI, un des principes fondamentaux consiste à fournir de l’information supplémentaire aux gens. Ce n’est pas dans notre mandat de dire aux utilisateurs ce qu’ils doivent faire : ils sont parfaitement capables d’y arriver en plus d’être autonomes. Ce concept de bonification des aptitudes, plus que celui du remplacement de ces dernières par l’IA, est appelé à devenir une pierre angulaire.

Q : Avez-vous des inquiétudes ou des préoccupations quant aux applications de l’IA ou à la façon dont évolue ce secteur?

R : Comme l’apprentissage machine repose sur les données que nous lui donnons, le risque d’assimilation de biais humains par le système reste bien présent. Les systèmes de reconnaissance faciale illustrent bien de tels biais : ainsi, ils offrent de meilleurs résultats avec les visages au teint clair, tout simplement parce que les données d’apprentissage dont nous les avons alimentés comportaient plus d’exemples de ce type que si nous leur avions fourni un échantillonnage exhaustif représentatif de la réalité mondiale. Nous consacrons beaucoup d’efforts aux répercussions sociales de l’IA et à la façon dont nous pouvons éliminer de tels biais pour faire en sorte de créer des systèmes qui sont équitables pour tous. C’est au groupe FATE (« Fairness » [équité], « Accountability » [responsabilité], « Transparency » [transparence] et « Ethics » [éthique]) à Microsoft de s’attaquer à ce défi.

Q : Quel rôle joue l’IA dans vos rêves pour l’humanité?

R : Trouver des remèdes aux maladies, accroître la production et la distribution de nourriture, autonomiser les personnes handicapées au moyen de nouvelles solutions et prodiguer une éducation personnalisée qui puisse s’adapter à tous les styles d’apprentissages. Oh, et pourquoi pas, faire en sorte qu’un robot nous sorte un Coke Diète du frigo?

Q : De quoi parlerez-vous à la conférence Elevate? Et si les gens ne devaient retenir qu’une chose de votre présentation, quelle serait-elle?

R : Je parlerai de la façon dont l’IA peut contribuer à autonomiser chacun d’entre nous. Toute ma vie, en tant que non-voyant, j’ai pu profiter des avancées de la technologie qui m’ont permis d’être un membre à part entière de la société, que ce soit à l’école, au travail ou à la maison. Nous sommes maintenant à l’aube d’une nouvelle génération de technologies fondées sur l’IA, et sommes à jauger toutes les applications qui pourraient en découler.

Je crois que les meilleures solutions se concrétisent lorsque les scientifiques et les ingénieurs travaillent main dans la main avec les personnes qui connaissent des difficultés. Jamais nous ne devons faire abstraction du facteur purement humain dans toutes nos conceptions. Dès lors, les possibilités de solutions sont infinies.

La conférence sur l’IA présentée dans le cadre du festival Elevate et parrainée par la TD se veut une vitrine des meilleurs talents en IA au Canada et vise à doter les étudiants qui seront les futurs leaders de ce secteur des compétences indispensables pour relever avec brio les emplois de demain.

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