Imaginez la scène : un soir, tard, votre téléphone sonne. La personne au bout du fil prétend être votre petit-fils. Il vous annonce que quelque chose d’épouvantable vient d’arriver et qu’il a besoin d’aide. Et d’argent.
Si vous recevez un appel comme celui-ci, vous pourriez être la cible de ce qu’on appelle « l’arnaque des grands-parents ». Il est important de bien comprendre la situation et de vérifier tout ce qu’on vous dit avant d’envoyer le moindre cent.
« Grand-maman, ne le dis surtout pas à maman... elle va s’inquiéter. »
Voici le scénario habituel de cette arnaque : le téléphone sonne, et la personne au bout du fil prétend être le petit-fils (ou la petite-fille) de la personne qui répond. En panique (suffisamment pour que sa voix ne soit pas reconnaissable), elle dit être blessée, victime d’un accident ou dans le pétrin, et avoir besoin d’argent. Elle supplie également le « grand-parent » ou la victime potentielle de ne souffler mot de la situation à personne.
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Pour venir en aide à celui ou celle qu’elle croit être son petit-fils ou sa petite-fille, la victime procède alors à un envoi d’argent, souvent sous forme de virement de fonds (virement interbancaire ou électronique, par exemple), de cartes-cadeaux ou d’envoi d’espèces par la poste ou par service de messagerie. Comme la victime a juré de garder le silence, elle ignore qu’elle vient de tomber dans un piège. Lorsqu’elle s’en rend compte, il est trop tard : l’argent a disparu.
Les fraudeurs peuvent piéger leurs victimes par téléphone, par courriel et par messagerie texte, et ils sont nombreux à se servir de renseignements trouvés sur les médias sociaux pour rendre leur histoire plus crédible.
Un problème grandissant
En 2022, le Centre antifraude du Canada (CAFC) a reçu des signalements de fraude totalisant 530 millions de dollars de pertes, une augmentation de près de 40 % par rapport aux données de 2021. Selon le CAFC, l’an dernier seulement, les pertes dues à l’arnaque des grands-parents et à la fraude liée au besoin urgent d’argent se sont élevées à plus de 9,2 millions de dollars. Le CAFC estime par ailleurs que ces chiffres sont bien en deçà de la réalité, car les victimes ont honte de dire qu’elles ont été bernées.
Comme elle mise sur la vulnérabilité humaine et le désir de prendre soin de ses proches et de ses amis, cette arnaque est souvent fructueuse pour les fraudeurs.
Comment éviter de tomber dans le panneau
1. Vérifiez l’identité de l’appelant
Si vous recevez un appel de ce genre, posez quelques questions (oui, même à trois heures du matin) auxquelles seule la vraie personne pourrait répondre. Demandez-lui par exemple quand vous vous êtes vus pour la dernière fois ou quel surnom vous lui donnez. Vous devriez aussi appeler ou texter un des proches de la personne qu’elle prétend être pour vérifier ses dires.
2. Posez des questions
Mais ne répondez pas aux leurs! Ces appels frauduleux tendent des pièges à la victime en vue de lui soutirer de l’information. Et c’est à partir de cette information que le fraudeur parviendra à ses fins. Ne mentionnez aucun nom et ne donnez pas les renseignements qu’on vous demande. Si la personne au bout du fil est vraiment celle qu’elle prétend être, elle sera en mesure de répondre à vos questions.
3. Si vous êtes victime, signalez-le
Si vous pensez avoir été victime de cette arnaque ou d’un autre type de fraude financière, la GRC vous recommande de communiquer immédiatement avec votre institution financière, de signaler l’incident à la police de votre région et de remplir un rapport auprès du Centre antifraude du Canada.
4. Parlez-en
Si vous avez été victime de cette arnaque, ou simplement reçu un appel de ce type et raccroché dans la foulée, parlez-en. Plus il y aura de gens informés, moins il y aura de risques que des gens se fassent détrousser par les fraudeurs. Même si vous avez honte, vous êtes loin d’être la première victime de ce genre de fraude. En témoignant, vous pourrez aider d’autres personnes à ne pas se faire avoir.