Principaux points à retenir
- La Banque du Canada (BdC) doit faire sa première annonce du taux directeur de l’année le 29 janvier.
- Les Canadiens sont impatients de savoir si la banque centrale continuera sur sa lancée de baisses de 2024 ou si elle maintiendra son taux directeur.
- James Orlando, économiste à la TD, affirme que les Services économiques TD prévoient que la BdC réduira son taux directeur de 25 points de base, soit une baisse moindre que celle de 50 points de base en décembre.
- Chaque fois que la BdC réduit son taux directeur, il peut être plus abordable d’emprunter de l’argent pour les Canadiens.
Alors que les Canadiens amorcent 2025, la Banque du Canada (BdC) se prépare à faire sa première annonce de l’année sur le taux directeur.
Le 29 janvier, la banque centrale révélera si elle réduit ou maintient son taux directeur qui est actuellement de 3,25 %.
Selon James Orlando, économiste à la TD, les données actuelles laissent présager une baisse de 25 points de base, soit 0,25 %, ce qui est inférieur à la réduction de 50 points de base de décembre 2024.
Si la banque centrale réduit son taux de 0,25 % en janvier, le taux du financement à un jour s’établira à 3,00 %.
« Compte tenu de l’état actuel des taux d’intérêt au Canada, nous pensons que la BdC peut ralentir ses baisses, affirme James Orlando, en mentionnant que la banque centrale a également abaissé le taux de 50 points de base en octobre. Nous nous trouvons dans une sorte de fourchette “neutre” qui ne freine ni ne stimule la croissance économique. »
Selon James Orlando, des facteurs tels que la hausse des dépenses de consommation et le dernier rapport sur l’emploi de Statistique Canada qui révèle une hausse de 91 000 emplois en décembre 2024 révèlent que l’économie montre des signes de résilience.
« Les consommateurs ont été freinés par des taux d’intérêt élevés au cours des deux dernières années, et lorsque ces taux ont baissé, nous avons commencé à constater une plus grande volonté de dépenser, que ce soit pour aller au restaurant, payer des services ou acheter des biens physiques », dit James Orlando.
Répercussions possibles de la baisse du taux sur les Canadiens
Le taux directeur de la banque centrale influence les taux d’intérêt que les institutions financières appliquent sur des produits comme les prêts hypothécaires et les autres types de prêts. Par conséquent, quand le taux directeur de la BdC augmente, emprunter de l’argent peut coûter plus cher aux Canadiens. Chaque fois que la BdC réduit son taux directeur, l’emprunt peut être plus abordable.
Pour les Canadiens qui ont des prêts hypothécaires à taux variable, les réductions de taux peuvent signifier qu’une plus grande partie de leurs paiements hypothécaires sera affectée au remboursement du capital plutôt qu’aux intérêts.
Pour ceux qui ont des prêts hypothécaires à taux fixe, une baisse du taux de la BdC n’a pas d’incidence immédiate. Comme l’explique James Orlando, les prêts hypothécaires à taux fixe sont généralement établis en fonction des taux obligataires sur cinq ans.
Répercussions possibles du maintien du taux sur les Canadiens
Bien que James Orlando ait affirmé que les Services économiques TD prévoient que la BdC annoncera une baisse du taux en janvier, il est toujours possible que la banque centrale décide de le maintenir. La résilience actuelle de l’économie canadienne justifie le maintien des taux, ajoute-t-il.
Si la BdC maintient son taux directeur à 3,25 %, peu de choses changeront pour le Canadien moyen.
« Les Services économiques TD croient que la Banque du Canada commencera bientôt à annoncer un maintien du taux aux réunions, dit James Orlando. La question est de savoir si elle le fera en janvier ou en mars. »
Facteurs à surveiller à court terme
L’annonce de la BdC se fera dans une « période très précaire », affirme James Orlando, soit neuf jours après l’investiture du président des États-Unis. Le président élu Donald Trump menace d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur les exportations canadiennes, ce qui pourrait avoir des répercussions importantes sur l’économie du pays.
« On craint que le président Trump ne mette en place un ensemble de tarifs douaniers ou de mesures qui affecteront négativement la croissance de l’économie canadienne, explique James Orlando. Si une telle chose se produit, les perspectives de croissance en 2025 en souffriront, et la Banque du Canada pourrait vouloir faire preuve d’un peu plus d’assurance et procéder à une baisse des taux. »
Le rapport sur l’inflation de décembre 2024 de Statistique Canada devrait également être publié le 21 janvier, environ une semaine avant l’annonce sur le taux directeur de la BdC. Au cours des dernières années, l’inflation a été supérieure à l’objectif de 2 % visé par la BdC et c’est la raison pour laquelle cette dernière a commencé à relever ses taux en mars 2022.
La bonne nouvelle, selon James Orlando, c’est que l’inflation s’est stabilisée autour de 2 %, ce qui est exactement ce que souhaite la banque centrale. Par conséquent, le prochain rapport montrera fort probablement que l’inflation n’est pas un problème, croit-il, et celle-ci ne devrait pas être un facteur déterminant dans la décision sur le taux directeur.
James Orlando mentionne que les Services économiques TD prévoient que la BdC réduira le taux directeur de 100 points de base supplémentaires d’ici la fin de l’année 2025. Le taux directeur de la BdC pourrait alors s’établir à environ 2 % avant la nouvelle année.
« Lorsque le taux était à 5 %, cela exerçait une forte pression sur le pays. Maintenant que le taux se situe autour de 3 %, la pression sur l’économie est moins forte, explique James Orlando. Nous pensons que la banque centrale établira le taux autour de 2 %. »