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• 25 juin 2020

Dans les meilleures conditions, le secondaire est une période exigeante de découverte de soi-même au cours de laquelle les élèves peuvent se faire de nouveaux amis, créer des liens avec des enseignants dévoués et apprendre des concepts qui les poussent à la réflexion et élargissent leur vision du monde.

Pour bien des jeunes LGBTQ2+, le secondaire peut toutefois être une expérience de solitude et d’isolement, particulièrement si ces jeunes n’ont pas accès à des programmes, à des ressources ou à une culture d’inclusion pour les aider à se sentir soutenus et guidés au fil de leurs années d’adolescence.

C’est pour cette raison que les membres d’un groupe émergent de jeunes leaders LGBTQ2+ passent à l’action et sont une source d’inspiration pour aider à transformer leurs collectivités en espaces accueillants et sûrs, à la fois pour leurs pairs et pour les générations futures.

Trois de ces leaders sont parmi les récipiendaires 2020 des Bourses d’études TD pour le leadership communautaire, un programme qui fournit du financement à des élèves favorisant le progrès et contribuant à améliorer leur collectivité. Chaque année, les récipiendaires sont choisis parmi plus de 80 finalistes de partout au Canada et obtiennent jusqu’à 70 000 $ par bourse sur une période de quatre ans.

Cette année, nous avons discuté avec trois récipiendaires d’une Bourse TD 2020 afin d’en savoir plus sur leur travail remarquable pour aider à accroître la visibilité de la communauté LGBTQ2+ et à augmenter le soutien à celle-ci. Voici leur témoignage.Quand Jessie Lawrence, qui étudiait en neuvième année à Corner Brook, à Terre-Neuve, et deux de ses camarades ont voulu donner un atelier LGBTQ2+ de leur création à des élèves de onzième et douzième année, les trois camarades ont découvert que certains parents avaient gardé leurs enfants à la maison ce jour-là pour éviter qu’ils assistent à la présentation.

Jessie Lawrence reconnaît que de nombreuses communautés rurales sont plutôt « traditionnelles », et qu’elles ne fournissent donc pas de ressources de santé et d’information pour les jeunes LGBTQ2+. C’est à cause d’obstacles comme ceux-ci que tant de personnes LGBTQ2+, particulièrement celles qui vivent dans des petites villes, peuvent avoir de la difficulté à développer un sentiment d’appartenance.

Même si la présentation ne s’est pas passée comme Jessie Lawrence l’espérait, elle a eu une conséquence positive. À la suite de la présentation, Jessie Lawrence a rencontré quelques personnes qui y avaient assisté et, après avoir discuté du manque de ressources, a décidé de créer un camp afin d’offrir un environnement sûr pour les jeunes LGBTQ2+ de la collectivité.

Le Camp Ohana était né.

Sans trop savoir par où commencer, Jessie Lawrence a entrepris de travailler à la mission du camp.

« Nous n’avions pas un sou et nous avions besoin de 20 000 $, explique Jessie Lawrence. Nous avons commencé à amasser des fonds grâce à des foires artisanales, nous avons reçu des dons, puis des bourses plus importantes ».

Jessie Lawrence a obtenu les permis nécessaires, recruté des bénévoles, créé un conseil et est présentement en voie d’incorporer le camp.

Au cours des deux dernières années, le Camp Ohana a reçu plus de 50 campeurs et campeuses enthousiastes de 14 à 18 ans, ainsi que 26 bénévoles, pour un séjour de quatre jours et trois nuits.

« Nous en sommes à notre troisième année, et le but ultime serait d’atteindre un point où l’existence d’un tel camp n’est plus nécessaire », affirme Jessie Lawrence.

Jessie Lawrence prévoit étudier les notions de race, de genre et de justice sociale à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard (UPEI).

« Quand j’ai soumis ma candidature [pour la bourse], j’ai pensé que ce serait bien d’avoir de la reconnaissance pour tout le travail que j’ai accompli », ajoute Jessie Lawrence.

« Mais la raison principale pour faire ce travail, c’est simplement qu’il doit être fait. »Theodore Collins, de Scotland, en Ontario, a cofondé l’organisme Queers United for Education in Small Towns (QUEST) avec une autre personne quand il était en onzième année. Durant le Mois de la Fierté l’an dernier, l’organisme a tenu une cérémonie à son école à l’occasion de laquelle le maire, David Bailey, a pris la parole.

D’un point de vue personnel, Theodore Collins a senti que la participation de David Bailey, le premier maire ouvertement gay au Canada, qui a parlé des expériences qu’il a vécues en tant que membre de la communauté LGBTQ2+, revêtait une signification particulière.

Theodore Collins croit que les jeunes LGBTQ2+ ne se reconnaissent pas dans la collectivité, particulièrement dans les petites villes.

« À ce que je sache, l’histoire du mouvement LGBTQ2+ n’est pas enseignée dans les écoles, et il n’y a pas de modèles visibles parmi les membres plus âgés de la collectivité; plusieurs choisissent de cacher cette partie de leur identité », explique Theodore Collins.

Par l’entremise de QUEST, Theodore Collins a tenu des Journées du chandail rose, a organisé des campagnes de sensibilisation à l’occasion de la Journée nationale d’affirmation de son identité et a fait des pressions afin d’obtenir des ressources pour les jeunes transgenres, y compris par l’ajout d’un plus grand nombre de toilettes non genrées à son école secondaire. Selon lui, la direction de son école a appuyé QUEST, et les élèves étaient très impliqués.

« Grâce à cette bourse, je veux que les membres de la communauté LGBTQ2+ sachent que leurs réussites sont importantes et qu’ils n’ont pas à sacrifier leur bonheur ou la chance de vivre une vie positive en affirmant leur identité et en étant eux-mêmes », affirme-t-il.Quand la personne qui animait le club de la Fierté de son école de Victoria, en Colombie-Britannique, est partie, Charlotte Brady a été déçue. Sachant qu’il y avait encore des élèves qui avaient besoin de ressources pour les soutenir, elle a approché la direction de l’école pour rétablir le club.

À la même école, il y avait aussi un groupe de trois élèves – le club Égalité – qui s’occupait d’enjeux comme la justice sociale, la pauvreté, les droits des femmes et le racisme. Charlotte Brady a aidé à fusionner les deux groupes pour former un club de la Fierté et de l’Égalité.

Ce nouveau club a augmenté sa visibilité en organisant des événements de la Fierté et en s’attaquant à des considérations pratiques telles que les toilettes non genrées, l’utilisation des pronoms et la façon de discuter avec des camarades qui se posent des questions sur leur identité.

« Les gens se sentent à l’aise de venir nous parler de ces questions, car ils savent que nous allons les appuyer, explique Charlotte Brady. Heureusement, c’est une contribution comme celle-là que je vais léguer. »

Charlotte Brady caressait le rêve d’aller à l’Université de Toronto pour devenir avocate criminaliste pour des causes de justice sociale, et la bourse aide à faire de son rêve une réalité.

« Mon but dans la vie est de combattre l’injustice, et je suis enthousiaste à l’idée de faire tout ce que je peux pour favoriser non seulement la tolérance, mais l’acceptation pure et simple », affirme-t-elle.

À propos des Bourses d’études TD pour le leadership communautaire

Grâce aux Bourses d’études TD pour le leadership communautaire, ces trois récipiendaires pourront se concentrer sur leurs études tout en poursuivant leurs activités de bénévolat et leurs activités en faveur de la justice sociale dans leur collectivité, sans la pression supplémentaire de devoir faire un travail rémunéré pour payer leurs droits de scolarité.

Cette année marque un jalon important pour le programme de Bourses d’études TD pour le leadership communautaire avec l’octroi d’une 500e bourse d’études à un élève récipiendaire, pour un montant total de 25 millions de dollars depuis 1995.

Avez-vous fait preuve d’une initiative exceptionnelle pour apporter des changements importants et durables dans votre collectivité? Alors nous voulons apprendre à vous connaître, puisque vous pourriez être admissible à l’une de nos Bourses d’études pour le leadership communautaire. Pour en savoir plus, allez sur le site Web des Bourses d’études TD.

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