Sarah Charlton-Galle menait une brillante carrière en communications depuis plusieurs décennies quand un rêve de jeunesse a refait surface.
À la fin de l’adolescence et au début de la vingtaine, cette Torontoise travaillait pour un fleuriste de la ville. « C’était formidable, se remémore-t-elle. J’ai suivi une formation individuelle avec le fleuriste et j’ai adoré l’expérience. »
Elle a continué ses études en littérature anglaise et en relations internationales à l’Université de Toronto, puis a fait carrière en communications et en consultation. Elle était douée dans ce domaine dont l’effervescence lui plaisait.
Quand la pandémie a frappé, elle a eu une envie de changement. Le travail prenait un rythme effréné, et elle venait d’avoir 50 ans. Comme elle n’avait jamais oublié son rêve d’avoir sa boutique de fleuriste, elle a senti que c’était le moment de se lancer.
« Si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais, s’est-elle dit alors. La pandémie a fait changer les priorités de beaucoup de gens. Pour moi, c’était un rêve que j’ai toujours voulu réaliser et je craignais de ne jamais sauter le pas si j’attendais la retraite pour m’y mettre. »
En 2022, elle a donc changé de carrière. Elle a quitté son poste en communications et a ouvert sa boutique, Cherry Bomb Mercantile, dans son quartier, à l’extrémité est de Toronto. Cherry Bomb Mercantile vend non seulement des fleurs, mais aussi des articles d’artistes et d’artisans locaux.
Après deux ans, Sarah dit que son entreprise est en pleine croissance et que le temps des fêtes lui rappelle pourquoi elle a ouvert son entreprise dans sa propre collectivité.
« Je vis dans ce quartier depuis environ 25 ans maintenant. J’ai compris la nécessité d’avoir ce type de commerce parce que c’est ce que moi, j’aurais souhaité voir ici », dit-elle.
« Selon moi, les gens aiment le fait que je vends des articles de nombreux artistes locaux et le fait de me soutenir en tant que fleuriste et propriétaire d’une petite entreprise quand ils font leurs achats ici. »
Démarrer une petite entreprise
Lorsque Sarah a décidé de devenir propriétaire d’une PME, elle a commencé par créer un plan d’affaires. Comme elle savait qu’il y avait une pénurie de fleuristes indépendants dans son quartier, elle était convaincue de combler un besoin.
Elle a trouvé un local dans un centre commercial et a fait appel à un avocat pour faire enregistrer le nom de son entreprise. Pour prendre en charge l’aspect financier de son nouveau projet, elle s’est rendue à sa banque, la TD.
« J’effectue toutes mes opérations bancaires personnelles à la TD depuis mon plus jeune âge. J’ai donc rencontré une représentante des Services bancaires aux PME à ma succursale TD », explique-t-elle.
« Elle m’a grandement aidée. Comme j’avais un bon dossier de crédit grâce à ma ligne de crédit personnelle et des placements à la Banque, j’ai obtenu une bonne capacité d’emprunt sur ma carte de crédit pour PME. »
Une fois ses affaires en ordre, Sarah s’est occupée de l’aménagement de sa boutique. Son époux étant entrepreneur, il a rénové la vitrine de son commerce. Quand elle a été prête à ouvrir les portes de Cherry Bomb Mercantile, elle s’est servi des groupes de médias sociaux locaux et du bouche-à-oreille pour répandre la nouvelle.
À l’ouverture des portes de sa boutique, la province sortait tout juste d’un autre confinement imposé par la pandémie. Le milieu du commerce de détail traversait alors un dur moment, se rappelle-t-elle, mais elle ne s’est pas laissé abattre et, masque au visage, elle a continué d’accueillir ses clients.
Les affaires ont progressivement repris leur cours « normal » et le chiffre de vente augmentait sans cesse. Sarah s’est forgé une réputation dans sa collectivité grâce à la fraîcheur de ses arrangements floraux, et elle a tissé des liens fructueux avec ses clients réguliers.
« Les deux premières années où l’on dirige une entreprise sont difficiles; c’est déjà un exploit de ne pas être dans le rouge, dit-elle. Pour ma part, j’ai la chance d’avoir un commerce rentable pratiquement depuis le premier jour. »
L’importance de soutenir les PME et les entreprises locales
Il est important pour l’économie de soutenir les entreprises locales.
Selon le gouvernement du Canada, le soutien aux petites entreprises accroît le nombre d’emplois et contribue à la réussite de la collectivité. Magasiner dans des commerces comme celui de Sarah peut aussi contribuer à réduire l’empreinte carbone puisque les petites entreprises achètent souvent leurs produits chez les fabricants locaux.
Sarah a ouvert sa boutique dans son quartier en bonne partie pour permettre aux gens du coin de faire leurs achats dans un lieu différent des magasins à grande surface. Il y a plusieurs grosses enseignes de vente au détail à proximité, mais peu de détaillants indépendants.
Elle souhaitait aussi que sa boutique soit un lieu où les artistes et artisans locaux puissent vendre leurs œuvres et trouver de nouveaux publics. « Quand les gens viennent dans mon commerce, ils trouvent quelque chose d’inédit, » dit-elle, et ajoute que, pour la période des fêtes, elle a approvisionné son magasin avec plus d’articles que l’an dernier.
Elle a aussi pu embaucher du personnel à temps partiel, ce qui alimente encore davantage l’économie locale. Cette situation reflète une tendance de fond au Canada : selon Statistique Canada, en décembre 2022, le pays comptait 1,22 million d’entreprises avec employés, dont 97,8 % étaient des petites entreprises.
Leçons à retenir pour les gens qui aspirent à devenir propriétaires d’une entreprise
Sarah est ravie d’avoir osé devenir entrepreneure, mais c’est un chemin semé d’obstacles. « J’ai vite compris que je n’étais pas comptable », dit-elle.
Après une année à gérer elle-même sa comptabilité, elle a décidé d’embaucher une personne qualifiée. « Comme c’était très stressant de m’en occuper toute seule, embaucher un bon commis-comptable et un comptable pour m’aider a été un grand soulagement », confie-t-elle.
« Je suis très occupée avec tout le reste, alors mon conseil aux propriétaires de PME est de payer des spécialistes qui feront le travail pour lequel ils n’ont pas les compétences. »
Un autre conseil qu’elle donne aux propriétaires de commerces de détail : vendez des articles qui vous plaisent.
« C’est une amie qui possède un commerce à Cambridge, en Ontario, qui m’a donné cet excellent conseil. Elle m’a dit : “Achète seulement ce que tu aimes, Sarah, parce que, si ça ne se vend pas, tu pourras toujours le garder pour toi.” »
Fait important, Sarah avertit les propriétaires de petites entreprises qu’ils doivent se préparer à ne pas compter leurs heures. Posséder son entreprise est souvent synonyme de longues heures de gestion, surtout au début.
La vie quotidienne de Sarah a beaucoup changé, y compris pendant les fêtes où la demande de fleurs et de cadeaux est grande, alors que dans sa carrière précédente elle pouvait se reposer en décembre. Aujourd’hui, elle passe presque tout son temps dans sa boutique.
« Ma famille a dû s’adapter, mais tout le monde a été d’un grand soutien, dit-elle. Je suis très heureuse. »