Le nœud papillon ou la carrière.
Croyez-le ou non, il y a eu une période de ma vie où j’ai eu l’impression que je devais choisir entre les deux. J’étais encore au début de ma carrière et je travaillais pour une institution financière aux États-Unis. Je venais de faire mon coming out auprès de mes parents et de ma famille, et j’amorçais un voyage passionnant, bien qu’effrayant, qui consistait à découvrir comment je voulais m’exprimer au travail.
Aujourd’hui, les gens qui me connaissent savent que je suis une fière membre de la communauté 2ELGBTQ+ qui adore porter un nœud papillon. C’est mon signe distinctif. À l’époque, cependant, je cherchais encore comment m’habiller au travail et j’avais commencé à me présenter d’une manière plus androgyne.
C’est alors que quelqu’un a fait un commentaire blessant.
Peu de temps après que j’eus adopté ce style qui me semblait beaucoup plus authentique, un responsable m’a prise à part après une réunion pour me dire que même s’il n’y avait rien de mal à ma nouvelle façon de me vêtir, si je voulais gravir les échelons de l’entreprise, je devais penser à m’habiller d’une façon que cette personne considérait comme plus traditionnellement féminine.
En d’autres termes, si je voulais gravir les échelons, je devais dire adieu à mon nœud papillon.
Ma confiance en moi s’est effondrée. J’étais dévastée et je ne voulais pas croire que c’était peut-être vrai. Dans les jours qui ont suivi, j’ai commencé à me poser des questions. Est-ce que je dois choisir entre mon identité et mon ambition, entre mon authenticité et ma carrière?
C’est un choix que personne ne devrait devoir faire. Si je n’avais pas eu le soutien d’une autre responsable de mon service à l’époque, je ne suis pas sûre que j’aurais pu prendre la bonne décision.
Heureusement, il y avait une femme dans mon bureau – une lesbienne – qui m’a aidée à traverser cette période difficile et m’a montré que je pouvais être moi-même au travail sans faire de compromis. Lorsque j’étais jeune, je ne connaissais personne qui était ouvertement 2ELGBTQ+; cette femme a été mon premier – et à ce moment-là, mon seul – modèle professionnel.
Pour la première fois, j’ai pu me voir à travers la réussite de quelqu’un d’autre. Ma mentore m’a aidée non seulement à oublier ce commentaire blessant, mais aussi à tracer ma propre voie pour l’avenir.
Trop souvent, on tient pour acquis le fait d’avoir quelqu’un vers qui on peut se tourner quand on a besoin de parler. Et bien qu’il soit extrêmement important d’avoir des alliés, on a parfois besoin d’un mentor ou d’une mentore qui a été à notre place pour acquérir la confiance nécessaire pour franchir l’obstacle auquel on est confronté.
L’importance du mentorat
Grâce aux conseils de ma mentore et à une longue réflexion, j’ai décidé que je n’avais pas à faire un choix. J’ai décidé de croire que je n’étais pas obligée de choisir entre m’exprimer de manière authentique ou avoir des ambitions professionnelles. Je pouvais et devais faire les deux, et je ne pouvais et ne devais pas accepter les limites que les autres essayaient de m’imposer.
C’est alors que j’ai appris à quel point le mentorat contribue à l’équité et à l’inclusion. Et c’est à ce moment-là que je me suis engagée à contribuer à soutenir les autres moi aussi.
Je ne doute pas que mon parcours – avoir une mentore qui a changé la donne, puis m’a convaincue d’être une mentore pour d’autres, ce qui m’a amenée à participer au mouvement 2ELGBTQ+ au travail – ressemble à celui de beaucoup d’autres.
Lorsque je suis arrivée à la TD il y a un peu plus de deux ans, j’ai tout de suite su que c’était une entreprise qui comprenait la valeur de ce parcours. Dès l’entrevue, il était clair qu’à la TD, je serais entourée de collègues qui voulaient former une véritable équipe. C’était un endroit où je pouvais m’épanouir complètement et être moi-même.
Ainsi, lorsque je suis entrée en fonction et que les gens m’ont demandé de me présenter, je savais non seulement que je pourrais leur parler de ma femme et de mes enfants, mais aussi que mon histoire serait valorisée et que mon parcours encouragerait les autres et leur donnerait de la force.
À la TD, notre culture inclusive fait de nous une entreprise plus forte. Je peux dire que lorsque j’ai enfin senti que je pouvais être moi-même au bureau, je n’étais pas seulement plus heureuse, mais j’étais aussi meilleure dans mon travail.
Cette expérience ne se limite pas aux membres de la communauté 2ELGBTQ+. La présence de personnes aux perspectives et aux expériences diverses favorise la créativité et la résolution de problèmes. Pour attirer ces collègues et leur faire comprendre qu’ils peuvent faire carrière à la TD, il faut faire en sorte que chaque personne se sente accueillie, vue et valorisée. Lorsque tout le monde a le sentiment de pouvoir être soi-même au travail, c’est toute l’entreprise qui en profite.
Grâce à la culture de bienveillance de la TD, des collègues de toute la Banque se tendent la main, qu’il s’agisse de leaders authentiques qui motivent les autres ou d’alliés actifs qui n’ont pas peur d’amorcer des conversations difficiles. À bien des égards, cet engagement nous rend plus forts, et c’est quelque chose que nous devons continuer à bâtir et à entretenir chaque jour.
La voie à suivre
En tant que nouvelle présidente du Comité directeur Toujours fiers de la TD, j’ai pour mission de contribuer aux efforts de la Banque pour continuer à créer un environnement où l’ensemble des collègues peuvent s’épanouir et à renforcer notre engagement de longue date envers les collectivités que nous servons.
Comme beaucoup de collègues, je suis très heureuse que la TD ait été la première grande banque canadienne à parrainer un festival de la Fierté. À titre d’épouse et de parent, je suis aussi fière de travailler pour la première banque en Amérique du Nord qui a offert des avantages sociaux aux conjoints de même sexe. Aujourd’hui, nous continuons à nous appuyer sur ces progrès pour bâtir l’avenir et l’un des meilleurs moyens d’y parvenir est de continuer à développer la solidarité et le mentorat.
Qu’il s’agisse du programme de mentorat 2ELGBTQ+ à l’échelle de la TD, qui aide les personnes en début de carrière à entrer en contact avec des modèles et des mentors, de notre programme de perfectionnement du leadership axé sur la formation de la prochaine génération de talents ou de notre travail auprès des organismes locaux soutenant les petites entreprises 2ELGBTQ+, la création de réseaux de mentorat demande du temps et un travail acharné.
Mais quand je vois à quel point ma vie a changé grâce au mentorat, je sais que cela en vaut la peine.
Je ne serais pas arrivée où je suis si je n’avais pas eu une mentore qui m’a montré que je pouvais à la fois être complètement moi-même au travail et réussir ma carrière. J’espère qu’aujourd’hui, je peux être ce genre de leader et cette mentore authentique pour d’autres, non seulement au sein de la communauté 2ELGBTQ+, mais aussi pour les membres de toutes les communautés qui ne se sentent pas incluses dans le courant dominant. Lorsqu’on se montre à la hauteur de la prochaine génération, les leaders de demain peuvent partager avec nous tout ce qu’ils ont à offrir, incluant les nœuds papillon.
Et cela nous rend collectivement plus forts.