« Je mérite de faire beaucoup d’argent. »
« Il est impoli de parler de son salaire. »
« Je me sens coupable après avoir fait un gros achat. »
« Je ne suis pas assez intelligent pour investir en bourse. »
Nous avons tous des idées préconçues sur l’argent : la plupart sont liées à des expériences qu’on a vécues, au milieu culturel dans lequel on a grandi et aux croyances que nos parents nous ont inculquées.
Si vous avez grandi dans une famille où l’on ne parlait ni d’argent ni de budget, par exemple, vous pourriez croire que parler de finances est quelque chose de tabou. À l’âge adulte, vous pourriez donc éviter d’aborder la question de l’argent avec votre partenaire.
De même, si vos parents ont perdu leur emploi pendant votre enfance et qu’ils ont éprouvé des difficultés financières, vous pourriez penser que l’argent est rare et, par conséquent, privilégier l’épargne dans toutes les situations.
« Un grand nombre de nos idées préconçues sur l’argent sont des croyances intériorisées qui existent dans le subconscient. Autrement dit, on ne réalise pas la place qu’elles prennent jusqu’à ce qu’on commence à les remettre en question ou à les démasquer à l’âge adulte », a déclaré Alyssa Davies, auteure du livre Financial First Aid et coanimatrice du balado Money Feels.
« Vous pouvez intérioriser des messages selon lesquels seules certaines personnes sont censées être riches, et vous n’en faites pas partie. Cette croyance pourrait vous mener à des comportements d’autosabotage, à éviter les occasions d’avancement et à accepter un salaire inférieur à celui que vous méritez. »
Croyances et comportements liés à l’argent
Une étude publiée dans le Journal of Financial Therapy a révélé que les émotions à l’égard de l’argent pouvaient se répercuter sur le comportement et la réalité.
Le « scénario financier » interne, un terme inventé par les psychologues financiers Ted et Brad Klontz, peut avoir une influence sur la façon dont on pense à l’argent et sur la relation qu’on a avec celui-ci dans la vie. En 2011, le duo a publié une étude sur les croyances liées à l’argent dans laquelle il a relevé quatre catégories principales de scénarios financiers : l’évitement de l’argent, la vénération de l’argent, l’argent comme marqueur de statut et la vigilance à l’égard de l’argent.
D’après leurs travaux, une personne qui évite l’argent peut penser que l’argent est mauvais ou qu’elle ne mérite pas d’en avoir; elle peut donc se sentir anxieuse lorsque des sujets liés aux finances sont abordés et, par conséquent, saboter elle-même son bien-être financier. De son côté, une personne qui vénère l’argent peut croire que plus on a d’argent, plus on est heureux.
Une personne qui croit que l’argent est lié au statut, quant à elle, peut penser qu’il existe un lien entre la valeur personnelle et la valeur nette, ce qui la pousse à essayer d’avoir plus d’argent que les gens de son entourage. Enfin, une personne qui fait preuve de vigilance à l’égard de l’argent peut avoir très peur de manquer d’argent et même craindre qu’un « péril financier » est imminent.
Selon Alyssa Davies, nos discours internes sur l’argent en général peuvent grandement nous affecter. Par exemple, si on pense qu’on ne comprend rien aux questions d’argent et qu’on évite d’en parler, on pourrait manquer de confiance pour dresser un budget, constituer un fonds d’urgence ou fixer et atteindre des objectifs d’épargne. Ou encore, si la crainte de ne pas avoir assez d’argent pour l’avenir est omniprésente, on pourrait se priver de vacances bien méritées.
C’est pourquoi, selon Alyssa Davies, la remise en question des croyances internes peut nous permettre de comprendre nos comportements ou nos habitudes en matière d’argent et ainsi de prendre des décisions plus bénéfiques pour notre bien-être financier.
La santé financière : un élément de la santé globale
L’argent peut être un facteur de stress important pour les Canadiens. Tout comme la santé physique, la santé financière contribue au bien-être général. Selon les résultats du sondage sur l’indice de stress financier de 2024, publié par l’organisme sans but lucratif FP Canada, l’argent demeure le principal facteur de stress pour 44 % des Canadiens interrogés, ce qui est supérieur aux résultats de 2023, où 40 % des Canadiens s’étaient déclarés stressés par leurs finances.
Il ressort également du sondage que les jeunes sont particulièrement stressés par leurs finances, la moitié des Canadiens de moins de 35 ans mentionnant l’argent comme principal facteur de stress, comparativement à 42 % des personnes de plus de 35 ans.
Alyssa Davies explique que l’un des moyens de réduire ce stress est d’améliorer ses connaissances financières, ce qui peut nécessiter de remettre en question l’idée que l’argent est quelque chose d’intimidant ou de compliqué. Elle recommande de se montrer indulgent avec soi-même dans ce processus de remise en question et de reformulation des idées préconçues sur l’argent.
« Si vous essayez de changer votre vision de l’argent, mon conseil est de faire preuve de curiosité avant tout, déclare-t-elle. Prenez le temps de vous demander pourquoi vous vous sentez d’une certaine manière ou si ce que vous croyez au sujet de votre situation financière est vrai. »
Par exemple, si vous vous sentez coupable de dépenser, Alyssa Davies suggère de chercher à comprendre pourquoi ce sentiment est si fort. C’est en en apprenant davantage sur nos croyances que nous sommes mieux outillés pour les remettre en question.
« Demandez-vous si ce sentiment est lié à votre éducation, à vos croyances culturelles ou à votre vécu. Une fois que vous comprenez la cause profonde, vous pouvez commencer à vous donner le droit de dépenser de l’argent pour des choses qui vous apportent de la joie et améliorent votre bien-être, à condition qu’elles respectent votre budget. »
Selon elle, lorsqu’on modifie un discours interne, on peut trouver davantage d’occasions d’économiser de l’argent, de faire croître son patrimoine ou de saisir des occasions.
« Il est essentiel de faire évoluer nos idées préconçues sur l’argent, car elles nous empêchent souvent d’atteindre le bien-être financier et l’épanouissement personnel. Beaucoup de gens ont des œillères parce qu’ils ne savent pas comment changer leur façon de penser », explique Alyssa Davies.
« Mais dès que l’on change sa façon de penser, on peut commencer à réduire la charge cognitive engendrée par les pressions financières, et ainsi prendre des décisions financières plus efficaces. »
L’une des choses positives que se dit Alyssa Davies, c’est qu’on peut lui faire confiance avec de l’argent. Elle estime que cette affirmation contribue à accroître ses capacités d’autonomisation. « En renforçant la conviction selon laquelle je suis responsable et capable, je prends confiance en ma capacité à gérer et à faire fructifier mes finances avec sagesse », conclut-elle.
Si vous souhaitez creuser votre comportement en matière d’argent et vos objectifs financiers, nous vous invitons à joindre un conseiller TD ou une conseillère TD, qui pourra mieux cerner avec vous ces objectifs. Pour prendre rendez-vous, c’est ici.