La première fois que j’ai naïvement accepté de me joindre au conseil d’administration d’un organisme à but non lucratif, je ne savais pas dans quoi je m’embarquais.
Vraiment pas. Mais l’expérience a été extraordinaire.
J’ai commencé à faire du bénévolat au sein de conseils d’administration d’organismes à but non lucratif dès le moment où j’ai terminé mes études universitaires. Un soir, alors que je participais à un événement avec des amis, j’ai commencé à discuter avec quelqu’un du groupe de l’écart des compétences d’alphabétisation chez les adultes, y compris ceux qui fréquentent l’université. Cette conversation a déclenché quelque chose en moi. J’adore lire et si je n’avais pas eu accès à des livres, je ne sais pas ce qu’aurait été mon enfance.
J’ai donc commencé à faire du bénévolat au sein d’un organisme qui me passionnait et qui était axé sur la promotion et le développement des compétences en alphabétisation, et cette décision a changé ma vie. Au bout de quelques mois, on m’a demandé de me joindre au conseil d’administration.
Ma première réaction a été de me dire : Oh non… je n’ai pas encore trouvé ma voie, je n’ai pas d’emploi stable et je n’ai absolument pas ce qu’il faut pour accéder à un poste de direction.
Après une longue conversation avec le président du conseil d’administration, qui a insisté sur le fait que le conseil recherchait des gens passionnés par l’alphabétisation et désireux de voir l’organisation réussir, j’ai accepté le poste. Cette décision a changé le cours de ma vie d’adulte.
Aujourd’hui, après avoir siégé à de nombreux conseils d’administration d’organismes à but non lucratif, je peux dire que cette forme de bénévolat a renforcé mes compétences comme dirigeante, m’a aidée à obtenir mon poste actuel à la TD et m’a donné la confiance nécessaire pour savoir que j’ai ma place à n’importe quelle table.
Le travail auprès d’un conseil d’administration n’est pas réservé aux membres de la haute direction; il s’adresse aussi aux gens qui sont prêts à se retrousser les manches pour une cause à laquelle ils croient.
C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons lancé le Programme de formation : Diriger un conseil d’administration d’un organisme à but non lucratif destiné aux collègues de la TD, dans le cadre duquel tout membre du personnel, quel que soit le stade de sa carrière, peut découvrir les avantages du bénévolat au sein d’un conseil d’administration.
Trouver ma place dans un conseil d’administration
Au fur et à mesure que j’acquérais de l’expérience en tant que bénévole au sein de différents conseils d’administration, je me suis rendu compte qu’à l’époque, il y avait très peu de Noirs qui siégeaient à des conseils d’administration. Alors que de nombreux organismes à but non lucratif comptaient des employés issus de la diversité, beaucoup d’entre eux continuaient à être régis par des membres de conseil d’administration majoritairement blancs.
J’ai commencé à réaliser que ma voix apportait une perspective différente aux conseils d’administration auxquels je siégeais, qui n’était pas reflétée au sein de ces organismes parce que les autres membres n’avaient pas vécu mon expérience.
J’apportais un point de vue différent. Je pouvais dire, par exemple : « Si vous allez travailler dans des communautés des Caraïbes, voici quelques-uns des éléments auxquels vous devrez penser, de la nourriture que vous servirez lors des événements aux stratégies de mobilisation tenant compte de la culture ».
Cela m’a enhardie et m’a permis de croire que non seulement j’étais prête à occuper un poste bénévole au sein d’un conseil d’administration, mais que les conseils d’administration parviennent plus facilement à réaliser leurs missions et leurs mandats lorsque des personnes comme moi y siègent.
Pendant longtemps, j’ai eu une vision très étroite des communautés auxquelles j’appartenais et de celles auxquelles je n’appartenais pas, en particulier comme femme noire. Je pense que le fait de siéger à ces conseils d’administration m’a aidée à me défaire de cette fausse image et m’a permis de réaliser que j’avais ma place à n’importe quelle table et que j’avais une contribution précieuse à apporter.
On pense qu’il faut avoir beaucoup d’expérience professionnelle avant de se joindre à un conseil d’administration. À vrai dire, même si l’expérience est bien évidemment un atout, chacun d’entre nous a un vécu qui lui apporte de la valeur. Nous avons tous vu et vécu des choses et nous nous sommes forgé des opinions, et cela peut être très bénéfique pour un organisme à but non lucratif, surtout lorsqu’on apporte un point de vue que celui-ci n’avait pas envisagé auparavant.
Apprendre par le bénévolat
En acceptant différents postes au sein de conseils d’administration au fur et à mesure que je progressais dans ma carrière, j’ai non seulement pu contribuer à des organismes à but non lucratif qui me tenaient à cœur, mais je me suis également ouverte à de nouvelles occasions et à des expériences de vie que je n’aurais jamais imaginées.
Au cours de ma première année à la TD, j’ai participé au portefeuille d’œuvres d’art dans le cadre de La promesse TD Prêts à agir. Mon responsable de l’époque m’avait dit : « Mais tu connais tout le monde dans le domaine artistique! »
C’est seulement parce que j’ai fait du bénévolat dans de nombreux endroits et que j’ai siégé à de nombreux conseils d’administration que mon réseau s’est élargi. Je ne m’attendais pas à cela lorsque j’ai commencé à occuper des postes de bénévole au sein de conseils d’administration d’organismes à but non lucratif.
J’ai longtemps évité de faire du réseautage. Puis j’ai réalisé que le travail en réseau peut signifier tout ce que l’on veut, et que l’on peut le faire de la manière qui nous convient le mieux. Entre les comités et les conseils, j’ai fait la connaissance de nombreuses personnes qui ont joué un rôle déterminant dans ma carrière. Je ne pense pas que je serais ici, à la TD, à faire un travail que j’aime vraiment, sans l’expérience que j’ai acquise au sein de différents conseils d’administration.
On ne sait jamais où le bénévolat au sein d’un conseil d’administration nous mènera; je crois que lorsqu’on est sincère, authentique et passionné par son travail, cela ne peut qu’être bénéfique pour soi-même, ainsi que pour les organismes à but non lucratif auxquels l’on choisit de siéger.
En plus de faire du réseautage, je me suis perfectionnée comme dirigeante et j’utilise quotidiennement les compétences que j’ai apprises dans le cadre de mon travail. Je suis actuellement présidente du conseil d’administration de JAYU, un organisme établi à Toronto qui présente des récits sur les droits de la personne par le biais des arts. Pendant mon mandat, le conseil d’administration a dû recruter un nouveau directeur général (les directeurs généraux relèvent du conseil d’administration). Le fait que j’aie pu réunir un conseil d’administration solide qui a embauché la bonne personne a renforcé ma confiance comme dirigeante.
Comment trouver le bon poste de bénévole au sein du conseil d’administration d’un organisme à but non lucratif
En plus de JAYU, je siège au conseil d’administration de Soulpepper Theatre Company, la plus grande compagnie théâtrale à but non lucratif de Toronto.
Les deux conseils sont différents. Au sein du conseil d’administration de JAYU, nous participons à tous les aspects de l’organisation, même au marketing et à la vente de billets, tandis que le conseil d’administration de Soulpepper Theatre Company est davantage axé sur la gouvernance et l’orientation stratégique de l’organisme. Tous deux bénéficient du soutien de La promesse TD Prêts à agir, la plateforme d’entreprise citoyenne de la Banque.
Si vous êtes pressenti pour un poste au sein du conseil d’administration d’un organisme à but non lucratif, n’hésitez pas à poser des questions. Quelle est la fréquence des réunions du conseil d’administration? Quelle est la taille du conseil? Quelles sont les attentes en matière de collecte de fonds? Que fait le conseil d’administration? Le conseil d’administration se réunit-il virtuellement ou en personne?
Vous devez poser des questions, car tous les conseils fonctionnent différemment; tout comme lorsque vous postulez un nouvel emploi, c’est à vous de trouver le conseil d’administration qui vous convient.
Il est également important de se rappeler qu’à titre de membre du conseil d’administration d’un organisme à but non lucratif, vous n’apportez pas seulement votre expérience unique à la table; vous êtes aussi responsable de la gouvernance de l’organisme, y compris de sa bonne santé fiduciaire. Il est important de connaître et de comprendre la gouvernance du conseil d’administration afin de contribuer à une prise de décision éclairée.
Pour les collègues de la TD au Canada, le nouveau Programme de formation : Diriger un conseil d’administration d’un organisme à but non lucratif, conçu par Bénévoles Ottawa, constitue un excellent point de départ. Un programme similaire est également disponible pour les collègues des États-Unis.
Les membres de conseils d’administration doivent faire preuve de curiosité; il y a tant à apprendre des autres membres du conseil et des nombreuses personnes dévouées et bien informées qui travaillent pour l’organisme à but non lucratif que vous soutenez.
De nombreux collègues de la TD cherchent à soutenir les organismes à but non lucratif dans leurs collectivités. En fait, ce sont près de 1 200 personnes qui se sont inscrites à un webinaire pour s’informer sur le Programme de formation : Diriger un conseil d’administration d’un organisme à but non lucratif. Et j’en suis ravie! Nous croyons que le programme fournira des renseignements utiles à de nombreuses personnes et qu’il peut contribuer à changer la donne pour beaucoup d’organismes dans tout le pays. C’est un grand moment de fierté pour moi.
À une époque où de plus en plus de personnes dépendent du soutien d’organismes à but non lucratif, une bonne gouvernance du conseil d’administration est essentielle. Nous avons besoin de personnes qui sont passionnées, compétentes et qui connaissent les fondements de la participation bénévole à un conseil d’administration d’un organisme à but non lucratif. En proposant ce type de programme à nos 95 000 collègues, nous espérons inciter des milliers d’employés de la TD à s’intéresser à cette forme de travail bénévole et à saisir cette belle occasion d’améliorer leurs compétences, en aidant du même coup leur collectivité à prospérer.