Principaux points à retenir
- La Banque du Canada (BdC) vient de réduire son taux de financement de 50 points de base pour le faire passer de 3,75 % à 3,25 %.
- La banque centrale a baissé son taux de financement de 175 points de base au total depuis le début de son cycle d’assouplissement en juin. D’autres baisses de taux d’intérêt sont probables en 2025 selon les Services économiques TD.
- Chaque fois que la BdC réduit son taux de financement, il peut être plus abordable d’emprunter de l’argent pour les Canadiens.
Lors de sa dernière annonce de 2024 portant sur les taux, la BdC a réduit son taux de financement de 50 points de base pour l’établir à 3,25 %.
Cette réduction est la même que celle effectuée en octobre par la banque centrale. Elle laisse présager que la BdC pourrait s’inquiéter du ralentissement de la croissance économique du Canada. De nombreux acteurs du marché pensaient que la BdC reviendrait à une réduction de 25 points de base, puisque les récentes données sur l’inflation montraient une accélération modérée. L’inflation demeure toutefois proche de la cible de 2 % établie par la BdC.
« Quand il a fallu choisir entre réduire de 25 ou de 50 points de base, la balance a commencé à pencher en faveur de la deuxième option après la publication d’une mise à jour sur le marché de l’emploi montrant que le taux de chômage du Canada avait atteint son niveau le plus haut en trois ans, commente Marc Ercolao, économiste à la TD. La BdC a souligné lors de ses dernières réunions qu’elle s’inquiétait du relâchement de la croissance économique, de sorte que la réduction des taux à un rythme plus rapide peut être perçue comme une protection contre le risque que l’inflation ne descende trop bas sous la cible. »
Dans son annonce, la BdC affirme que : « L’inflation se situe autour de 2 %, l’économie est en situation d’offre excédentaire et les indicateurs récents penchent du côté d’une croissance plus faible que prévu. Dans ce contexte, le Conseil de direction a décidé d’abaisser de nouveau le taux directeur de 50 points de base pour soutenir la croissance économique et garder l’inflation près du milieu de la fourchette de 1 à 3 %. »
Ce que la baisse de taux en décembre pourrait signifier pour les Canadiens
Chaque modification du taux de financement par la banque centrale peut avoir une incidence sur les coûts d’emprunt.
Le taux de la BdC a une incidence sur le taux d’intérêt que les institutions financières imposent à leurs clients sur des produits financiers comme les prêts personnels et les prêts hypothécaires. Ainsi, lorsque la banque centrale réduit son taux, il peut être plus abordable d’emprunter de l’argent pour les Canadiens.
Pour les Canadiens qui ont des prêts hypothécaires à taux variable, les réductions de taux peuvent signifier qu’une plus grande partie de leur argent sera affectée au remboursement du capital plutôt qu’aux intérêts.
Pour ceux qui ont des prêts hypothécaires à taux fixe, il n’y aura pas d’impact immédiat. Marc Ercolao explique que les prêts hypothécaires à taux fixe sont basés sur les taux obligataires sur cinq ans, et les marchés financiers s’attendent déjà à ce que la BdC réduise ses taux cette année. Ces réductions attendues sont donc, dans une certaine mesure, déjà prises en compte dans les taux obligataires et se reflètent donc dans les taux hypothécaires fixes actuels.
Prévisions de baisses de taux pour 2025
La BdC ne fera pas d’annonces relativement aux taux pendant les fêtes, mais ces annonces seront de retour le 29 janvier. La banque centrale devrait faire un total de huit annonces relativement aux taux en 2025.
Marc Ercolao et ses collègues des Services économiques TD pensent qu’il y aura d’autres baisses l’année prochaine et que le taux de financement de la BdC s’établira à 2,25 % d’ici la fin de l’année 2025.
« Nous avons prévu un assouplissement de 100 points de base supplémentaires en 2025, mais nous pensons que les perspectives pour l’année 2025 sont incertaines », ajoute Marc Ercolao.
« Les politiques proposées par Donald Trump auront des répercussions au nord de la frontière, surtout s’il impose des tarifs douaniers de 25 % à l’ensemble des exportations canadiennes, comme il l’a annoncé. Au Canada, les consommateurs insufflent une certaine dynamique à l’économie, ce qui pourrait se traduire par un assouplissement moins vigoureux de la part de la BdC. »