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Par Omar Abdelrahman
• 15 janv. 2018
Économiste

Par Omar Abdelrahman
Économiste

Les prix du pétrole ont continué leur chute libre durant la fin de semaine, l’Arabie saoudite ayant annoncé une hausse imminente de la production et réduit les prix offerts par son producteur d’État samedi. Les prix du Brent et du WTI (pétrole brut West Texas Intermediate) ont reculé de plus de 20 % pour s’établir à 36 $ US et à 33 $ US, respectivement. Les deux bruts de référence se négocient maintenant à leurs plus bas niveaux depuis 2016, alors que les prix peinaient encore à se remettre du choc pétrolier de 2014 attribuable à l’offre.

Ce repli s’ajoute à une baisse de prix de près de 10 % vendredi, après la 178e réunion de la Conférence de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et la 8e réunion ministérielle des pays membres et non membres de l’OPEP, qui se sont conclues par un désaccord sur la réduction proposée de 1,5 million de barils par jour (b/j).

Cette réduction proposée venait d’un comité de l’OPEP en réponse à l’épidémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). Elle représentait un million de b/j pour l’OPEP, contre 0,5 million pour la Russie et les autres pays non membres. Advenant un accord, les réductions auraient entraîné un retrait cumulatif de 3,6 millions de b/j du marché (compte tenu de la réduction en cours de 2,1 millions de b/j) et auraient probablement entraîné l’instauration d’un prix plancher. La Russie s’était montrée réticente à l’idée de limiter davantage la production après la réunion de décembre, privilégiant une approche attentiste quant à l’évolution de la demande face à la propagation de la COVID-19. En même temps, l’Arabie saoudite avait indiqué qu’elle n’était pas disposée à assumer seule une nouvelle réduction de la production.

Cette rupture des pourparlers de l’OPEP+ (l’OPEP et ses alliés) implique notamment la fin de la réduction de 2,1 millions de b/j en cours depuis décembre, qui doit cesser à la fin du mois. Il s’agit de réductions convenues avant l’épidémie de COVID-19 et qui visaient à compenser la hausse prévue de l’offre des pays non membres de l’OPEP (pétrole de schiste américain, Brésil et Norvège) en 2020.

Les producteurs de l’OPEP ne donnent encore aucune indication quant à l’ampleur des hausses prévues. Selon les plus récentes données de Bloomberg, la production de l’Arabie saoudite s’établit à environ 9,7 millions de b/j. La capacité saoudienne de quelque 12 millions de b/j pourrait vite être rétablie et ainsi faire croître l’offre de plus de deux millions de b/j.

Principales conséquences

En réaction aux chocs combinés de l’offre et de la demande, les marchés pétroliers ont entrepris de faire baisser les prix de référence de plus de 45 % par rapport à leurs sommets de janvier. Sur le plan de la demande, l’épidémie de COVID-19 a influencé les attentes pour l’année et entraîne déjà un effondrement, les mesures de quarantaine minant la demande de carburéacteur et d’essence. De fait, l’Agence internationale de l’énergie a publié aujourd’hui des estimations révisées dans son rapport de mars, laissant entrevoir une baisse de la demande de 90 000 b/j pour l’année. Si elle se concrétise, cette contraction marquera une première depuis la crise financière. L’éventualité d’une pandémie pourrait même freiner davantage la demande.

Au chapitre de l’offre, les marchés composent déjà avec des ajouts importants cette année provenant du Brésil, de la Norvège et des États-Unis. La plus récente rupture des négociations pourrait entraîner une augmentation allant jusqu’à 2,1 millions de b/j dans un marché déjà saturé.

Pour ce qui est de nos prévisions entourant le WTI, les prix devraient rester sous pression au deuxième trimestre, en phase avec les hausses de production de l’OPEP et l’accroissement des déséquilibres entre l’offre et la demande. L’accumulation prévue des stocks retardera toute remontée importante des prix, même si la demande entame un redressement au troisième trimestre. Selon nous, les prix du WTI franchiront la barre des 40 $ US à 45 $ US d’ici la fin de l’année.

L’échec des pourparlers entre les pays de l’OPEP+ implique également une volatilité accrue à court terme. Au cours des trois dernières années, des accords de l’OPEP+ ont permis de maintenir les prix dans une fourchette relativement stable de 50 $ US à 60 $ US.

Bien entendu, nos perspectives évoluent rapidement à mesure qu’émergent de nouvelles informations sur la propagation de la COVID-19. Plusieurs risques pèsent sur ces perspectives, notamment :

  • Les producteurs de l’OPEP+ pourraient retourner à la table de négociation et s’entendre pour réduire la production si la faiblesse des prix persiste.
  • Les producteurs dont les coûts sont élevés pourraient volontairement interrompre leur production de façon temporaire. Par ailleurs, le pétrole de schiste américain, principal facteur déterminant, pourrait lui aussi connaître un ralentissement. L’incertitude règne quant à l’ampleur des baisses de production de pétrole de schiste aux États-Unis en réaction à la chute des prix. Même si le forage est appelé à ralentir, bien des producteurs ont sûrement déjà couvert une grande partie de la production pour 2020. En outre, bon nombre de puits forés mais non achevés pourraient être mis en service si les prix dépassent les 50 $ US.
  • Le redressement de la demande risque de prendre plus de temps si l’épidémie de COVID-19 dégénère en pandémie et retarde ainsi la reprise de la demande et des prix.

Le Canada peut s’attendre à des répercussions nettes négatives compte tenu de sa position d’exportateur net de pétrole. Nous sommes en train de revoir nos prévisions de PIB réel pour l’ensemble de l’année et prévoyons une secousse du point de vue des échanges et des revenus. À l’échelle provinciale, les prévisions du PIB réel de l’Alberta, de la Saskatchewan et de Terre-Neuve-et-Labrador devraient être revues nettement à la baisse pour l’année. Certaines de ces provinces auront peut-être même à combler un écart important dans leurs budgets sensibles aux produits de base, vu la chute marquée des prix du pétrole.

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