Fils d’une mère célibataire et nouvelle arrivante au Canada, Paul Evra a grandi à Montréal dans un quartier où les gens ne choisissent pas toujours le bon chemin en raison d’un manque d’occasions.
Sa mère, une immigrante haïtienne arrivée seule au Canada à l’âge de 18 ans, travaillait dur pour subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants. Grâce à elle, il a rapidement appris l’importance de la famille et de la communauté, et les bienfaits d’un repas fait maison.
« J’ai perdu beaucoup d’amis qui ont pris un autre chemin et ont souvent fini en prison, indique-t-il. J’ai grandi avec ma mère et mes frères et sœurs. Chaque jour, je voyais les sacrifices que ma mère faisait pour nous et je ne voulais pas la décevoir. Je souhaitais également donner l’exemple à mes frères et sœurs. »
Paul Evra est aujourd’hui directeur général du Centre Lasallien, à Saint-Michel, et se dévoue afin d’offrir aux jeunes de tous les horizons qui grandissent dans une situation semblable à celle qu’il a vécue des occasions de libérer leur plein potentiel.
Prioriser les plus vulnérables
Le Centre Lasallien est un centre socioéducatif qui se consacre au développement intégral des jeunes, selon une approche inclusive qui priorise les plus vulnérables. Par son action éducative, auprès des jeunes et de leur famille, le Centre vise à réduire les inégalités et à augmenter les chances de réussite sociale et scolaire.
En proposant un milieu de vie stimulant, il aide les jeunes à devenir des citoyens engagés, ouverts, proactifs et responsables.
« Nous collaborons avec des écoles et des organismes communautaires pour créer des partenariats », affirme Paul Evra.
« Grâce à leur aide, nous offrons, entre autres, des activités extrascolaires et d’autres programmes, notamment l’apprentissage de la cuisine, de la musique, de la danse, du sport, de la culture et de saines habitudes de vie. Nous offrons aussi des camps d’été, comme le premier camp de jour sur l’apprentissage de la langue française à Montréal, pour aider les enfants des nouveaux arrivants dont la langue maternelle n’est pas le français à s’adapter. »
Paul indique que plusieurs des enfants que le Centre aide vivent une situation semblable à celle qu’il a vécue. Dans le quartier, environ 50 % de la population ne sont pas nés au Canada et 37 % proviennent de familles monoparentales. Le revenu annuel moyen par ménage y est également le plus bas à Montréal.
On doit aussi tenir compte du fait que la langue maternelle parlée par 50 % des personnes n’est pas le français. C’est pourquoi il est primordial de mettre en place des programmes pour favoriser la réussite des jeunes à l’école.
On ne peut pas apprendre le ventre vide
Selon Paul Evra, l’apprentissage de la cuisine et de saines habitudes de vie est également essentiel, en particulier lorsque 33 % des enfants de la collectivité n’ont accès qu’à un repas par jour et n’ont qu’un seul parent, qui est souvent au travail à l’heure des repas.
Au Centre, les jeunes apprennent à cuisiner des repas sains pour leur famille, comme Paul Evra l’a souvent fait pour ses frères et sœurs.
« On ne peut pas apprendre le ventre vide », indique-t-il, en ajoutant que les cours de cuisine sont aussi un excellent point de départ pour favoriser la réussite scolaire des jeunes.
De plus, Paul Evra organise chaque année un barbecue au Centre pour souligner la fin de l’année scolaire avec les jeunes du quartier. Il affirme qu’il est particulièrement important de célébrer leurs efforts et leurs réussites, car il sait que pour plusieurs d’entre eux, c’est la seule célébration qu’ils auront.
« Je suis Haïtien, et nous adorons les bons barbecues! », s’exclame Paul Evra.
Avant le début de la pandémie de COVID-19, 700 personnes ont participé au barbecue, notamment le personnel et les bénévoles du Centre, des familles du quartier, ainsi que des enseignants, du personnel infirmier, des policiers et des représentants de la collectivité.
Lorsque la pandémie a frappé, le Centre a réorienté ses objectifs afin de fournir des denrées alimentaires à un plus grand nombre de familles que jamais et a fini par coordonner plus de 20 000 livraisons de nourriture.
« Nous avons commencé avec 10 familles, mais très vite, nous sommes passés à 150 », dit Paul Evra.
Le Centre a constitué un filet de sécurité indispensable veillant à approvisionner en denrées alimentaires des douzaines de familles à faible revenu de la collectivité.
Nous avons même organisé une fête virtuelle pour aider les familles à maintenir un sentiment d’appartenance.
« Il est important d’échanger entre nous et de partager ensemble des moments joyeux, indique Paul Evra. Nous sommes vraiment fiers de ce programme. »
La reconnaissance
Cette année, dans le cadre de la campagne #TDVousDitMerci, Paul Evra et son équipe du Centre Lasallien ont reçu, en guise de remerciement, un don de 5 000 $ en équipement de cuisine et un montant supplémentaire de 10 000 $ pour soutenir les cours de cuisine organisés par le Centre.
#TDVousDitMerci est un programme annuel nord-américain conçu pour démontrer l’engagement de la TD à enrichir la vie de ses clients et de ses collectivités. Le programme récompense chaque année un nombre donné de clients qui ont contribué à améliorer la vie d'autrui en les remerciant de manière unique et emballante.
La campagne de cette année vise à remercier les clients désignés par les employés de la TD qui répandent le positivisme et accomplissent des choses extraordinaires en cette période difficile sans rien attendre en retour.
Les responsables de la TD ont effectué la présentation à Evra et à son équipe lors d’un barbecue organisé au Centre pour les membres de la collectivité. Le traiteur était Paul Toussaint, un grand chef local.
Paul Evra indique que sa mère n’est pas au courant de la reconnaissance de #TDVousDitMerci et qu’elle en prendra connaissance lorsque cet article sera publié. Il affirme que sa mère est une femme forte et de peu de mots. Elle ne lui exprimera peut-être pas directement qu’elle est fière de lui, mais il affirme qu’il le saura parce qu’il le verra dans ses yeux.
« Ce que nous faisons est une goutte d’eau dans un océan de changement », explique Paul Evra.
« Je suis très heureux pour les membres de notre équipe, car le fait que la TD nous reconnaisse représente beaucoup pour nous et compte beaucoup pour eux. Nous avons beaucoup travaillé pendant la pandémie et croyons avoir fait les bonnes choses. Mais lorsqu’on reconnaît notre travail, c’est chargé de sens. »