Au petit matin, le 16 avril 2018, Thomas Jedrej gardait la tête baissée. Il tentait de garder son calme, avançant un pas à la fois vers le pic oriental du Lobuche, qui s’élève à 20 000 pieds, à côté du mont Everest au Népal.
Et au moment où il atteignait finalement le sommet pour voir les reflets rose orangé du soleil levant reflétés sur les pics enneigés du mont Everest, il a songé à tout le chemin parcouru avec ses camarades d’expédition, dont un groupe d’anciens combattants canadiens, pour en arriver là.
Deux ans avant l’ascension, Thomas s’était joint à un comité de collecte de fonds de la fondation La Patrie gravée sur le cœur, pour venir en aide aux anciens combattants canadiens. Il voulait contribuer à amasser des fonds pour appuyer les hommes et les femmes du Canada qui portent l’uniforme dans leur transition à la vie civile.
Après deux années de collectes de fonds réussies, Thomas a eu l’occasion de participer à l’expédition de l’organisation pour souligner le 65e anniversaire de la première ascension historique du mont Everest par Sir Edmund Hillary. Pour participer, il fallait amasser au moins 50 000 $ en dons, payer tous les coûts du voyage et s’engager à mentorer un ancien combattant pendant un an après l’expédition.
Pour souligner l’anniversaire, Peter Hillary, le fils de Sir Edmund, ayant lui-même gravi l’Everest à deux reprises, devait servir de guide pour un groupe de trekkeurs se lançant dans l’aventure d’une vie : une expédition jusqu’au camp de base de l’Everest avec la possibilité d’escalader les 20 000 pieds du pic oriental du Lobuche.
Sans expérience en alpinisme, Thomas savait cependant que l’expédition serait tout un défi et une occasion en or pour amasser des fonds afin d’aider les quelque 700 000 anciens combattants canadiens (et leurs familles) dans leur transition souvent difficile vers la vie civile, au moyen de counselling avec des pairs, de programmes de santé mentale et de rééducation physique et de services de placement professionnel.
« La conquête de l’Himalaya n’a pas été chose facile. J’ai dû jongler entre mon horaire de travail, ma vie familiale, l’entraînement et la sollicitation de généreux donateurs pour répondre à l’exigence de collecte de fonds », raconte Thomas, qui a passé un nombre incalculable d’heures en randonnée à Collingwood, en Ontario, pour s’entraîner.
Le 1er avril 2018, Thomas, Peter Hillary et 22 autres alpinistes, des anciens combattants et des sherpas, ont amorcé leur expédition, une aventure qui les a rapprochés, entre autres par le travail d’équipe nécessaire pour affronter le froid. Au fil de la randonnée, les anciens combattants ont commencé à raconter leurs histoires personnelles.
« Nous nous réunissions parfois autour du feu, et les anciens combattants nous racontaient leurs histoires et les difficultés qu’ils vivaient avec le retour à la vie civile, se remémore Thomas. C’était aussi inspirant que bouleversant de découvrir les difficultés qui attendent les anciens combattants à leur retour, particulièrement quand on sait que plusieurs d’entre eux souffrent du syndrome de stress post-traumatique. »
À mesure que l’expédition se rapprochait du sommet, la capacité et la force mentale nécessaires pour surmonter les difficultés physiques devenaient de plus en plus évidentes, et Thomas a dû consacrer toutes ses énergies à repousser ses propres limites physiques.
En tout, Thomas a amassé 126 000 $ avec l’aide de son réseau. Il a dépassé son objectif et a été le membre de l’expédition qui a amassé le plus de fonds. Cela comprend un don de 10 000 $ que la TD a fait à la fondation La Patrie gravée sur le cœur, un organisme que la TD a appuyé fièrement au fil des ans.
« Je voulais montrer à mes collègues l’importance de faire quelque chose de spécial pour attirer l’attention sur une bonne cause. Quand les gens s’intéressent à leur collectivité et participent activement à l’améliorer, des choses extraordinaires peuvent arriver. Ensemble, nous pouvons repousser les limites. »