Comme prévu, la Banque du Canada a annoncé mercredi le maintien de son taux directeur à 1,25 %. Toutefois, le communiqué accompagnant cette décision semble indiquer qu’une prochaine hausse de taux pourrait se profiler à l’horizon, selon les Services économiques TD.
« Ce n’est pas surprenant », a écrit Brian DePratto, économiste principal à la TD, dans un message envoyé aux clients mercredi matin.
« Comme l’économie devrait être plus performante que ce que la Banque du Canada avait prévu, et avec les signes de vie dans tous les secteurs excepté l’habitation, les conditions économiques favorisent un autre relèvement de taux. Il est difficile de distinguer les mots "prudent" et "graduel", mais le message est néanmoins clair : préparez-vous à une nouvelle hausse de taux. »
La Banque du Canada a annoncé qu’elle maintenait son taux cible du financement à un jour, c’est-à-dire le taux d’intérêt auquel les grandes institutions financières empruntent et prêtent des fonds même jour les unes aux autres, alors que l’activité économique mondiale demeure positive malgré l’incertitude concernant les politiques commerciales, qui freine les investissements des entreprises à l’échelle mondiale.
Dans leur analyse de la décision, les Services économiques TD ont affirmé que la situation économique depuis avril est considérée comme conforme à la perception de la Banque du Canada, du moins pour la première moitié de l’année globalement, étant donné un rendement supérieur prévu au premier trimestre. Le marché de l’habitation devrait s’améliorer à mesure que l’année avance, soutenu par une hausse des revenus. Selon la Banque du Canada, la consommation continue de jouer un rôle important, ce qui laisse croire que les finances des ménages ne sont pas (selon son estimation) particulièrement affectées par les récentes hausses de taux.
Au-delà des frontières canadiennes, on observe une certaine amélioration des perspectives de l’économie américaine, mais les politiques commerciales demeurent un frein. La Banque du Canada a aussi évoqué la formation de tensions au sein des marchés émergents, alors que les fluctuations du prix du pétrole ont été caractérisées comme étant influencées par la situation géopolitique.
Rien à signaler sur le plan de l’inflation, selon Brian DePratto.
« La Banque du Canada s’attend à ce que l’inflation soit supérieure à ses prévisions en raison du prix de l’essence, mais elle nous rappelle que comme d’habitude, elle fera abstraction de ce facteur transitoire. »
Malgré tout, selon Brian DePratto, les points positifs l’emportent sur les effets négatifs dans l’annonce de la Banque du Canada.
« En effet, l’abandon de l’expression "avec le temps" pour parler des taux plus élevés est encore plus explicite que le changement d’adjectifs, et l’annonce parle une seule fois du marché du travail, en mentionnant des attentes à l’égard d’une "solide" croissance du revenu – on ne se préoccupe donc plus de la possibilité de capacités excédentaires », affirme Brian DePratto.
« Cela renforce notre perception selon laquelle à mesure que l’économie continue de connaître un bon rendement cette année, la Banque du Canada aura la confiance nécessaire pour hausser son taux directeur lors de sa prochaine décision prévue en juillet. »