Le Jour de l’émancipation commémore le jour où la Loi sur l’abolition de l’esclavage est entrée en vigueur, en 1834, dans ce qu’on appelait autrefois l’Empire britannique (et dont le Canada faisait partie).
Al Ramsay, vice-président et chef, Segments de clientèle 2ELGBTQ+ et noire à la TD, fait ici part de ses réflexions sur la voie vers l’émancipation financière et sur le travail de la TD pour appuyer l’autonomisation économique des communautés noires et d’origine africaine au Canada.
Le 24 mars 1853, moins de deux décennies après l’entrée en vigueur de la Loi sur l’abolition de l’esclavage, un journal appelé The Provincial Freeman imprimait ses premiers exemplaires au Canada.
Au centre de ce journal contre l’esclavage figurait une devise qui définirait les ambitions et les espoirs que Mary Ann Shadd, la première femme noire d’Amérique du Nord à publier un journal et à en être rédactrice, nourrissait à l’égard des anciens esclaves d’origine africaine.
La devise du journal était « L’autonomie est la véritable voie vers l’indépendance. » Après des siècles d’horreurs infligées par l’esclavage à des millions de personnes, ces mots proclamaient que le combat n’était pas encore gagné et que l’émancipation était le commencement, et non la fin, du long chemin vers la justice, l’équité et la liberté économique pour les personnes noires et d’origine africaine de ce pays.
Ce que les communautés ont subi depuis l’abolition de l’esclavage montre que l’émancipation n’a pas marqué la fin du racisme contre les Noirs, mais l’a plutôt fait évoluer.
Selon la CBC, une clause de titre foncier aujourd’hui caduque a été utilisée à Vancouver dès 1928 pour empêcher la vente ou la location de terres à des personnes d’origine africaine. En 1946, Viola Desmond, une femme d’affaires afro-néo-écossaise, a été arrêtée pour s’être assise dans la section réservée aux Blancs d’un cinéma de New Glasgow, en Nouvelle-Écosse. Et ce n’est qu’en 1965 que la dernière école ségréguée de l’Ontario a fermé ses portes (il a fallu attendre près de 20 ans pour que la dernière école au Canada ferme ses portes à Lincolnville, en Nouvelle-Écosse, en 1983).
Les traumatismes intergénérationnels subis par les communautés noires et d’origine africaine demeurent présents, et celles-ci continuent d’être confrontées au racisme systémique, peu importe leur place dans notre société, notamment dans le secteur bancaire.
Pour qu’il y ait une véritable émancipation, nous devons examiner le fonctionnement – ou le non-fonctionnement – de notre société pour les communautés qui ont droit à l’équité. Nous devons travailler avec elles, déceler les lacunes et trouver des solutions qui auront une incidence positive.
Dans ce cas-ci, l’émancipation financière des communautés noires et d’origine africaine – rien de moins – fera une différence durable. Il faut donc appuyer leur autonomisation économique en s’attaquant aux barrières systémiques auxquelles elles ont été et continuent d’être confrontées au sein de notre système financier.
Toutefois, nous savons que le changement n’arrive jamais assez vite pour les gens qui en ont le plus besoin. Nous l’avons remarqué maintes et maintes fois au cours de l’histoire : face à l’injustice, un avenir où chaque personne peut vivre en étant elle-même, peu importe qui elle est, est une chose possible à condition que les gens restent unis dans leur action collective pour contribuer au changement.
La vérité, c’est que le changement ne peut se concrétiser que par un engagement intentionnel, du travail acharné et l’implication des membres de notre société pour devenir de meilleurs alliés actifs. Toutefois, au fil des ans, les signes de ces efforts sont parfois passés inaperçus.
George Floyd et les actions pour combattre le racisme envers les Noirs
Nous nous souvenons tous et toutes de l’endroit où nous étions lorsque nous avons vu les images du meurtre de George Floyd.
Les répercussions de sa mort tragique sur le discours entourant le racisme envers les Noirs feront l’objet de discussions pendant des générations, mais le message des communautés noires et d’origine africaine était retentissant : le changement ne peut pas attendre.
Selon une étude menée au Canada en 2021 par Abacus Data, ce sentiment vise tous les secteurs de la société, y compris le secteur bancaire.
Le changement ne peut pas attendre lorsque 76 % des entrepreneurs noirs interrogés dans le cadre de l’étude d’Abacus affirment que la couleur de leur peau rend leur réussite comme entrepreneurs plus difficile. Il ne peut pas attendre lorsque les personnes interrogées par cette même étude déclarent que l’accès au capital est leur plus grand obstacle en tant qu’entrepreneurs. Le changement ne peut pas attendre lorsque seulement 19 % des répondants disent avoir le sentiment que les banques font ce qui est bon pour eux et leur communauté.
Nous savons que le progrès économique est la clé pour contrecarrer les effets du racisme systémique et des préjugés. Comme Mary Ann Shadd l’a évoqué quelques décennies après l’émancipation, l’appel au soutien pour l’émancipation financière des communautés noires et d’origine africaine au Canada est ancré dans l’espoir de bâtir une société plus inclusive où chaque personne peut s’épanouir.
En tant qu’homme gai et noir, et fier de l’être, qui défend sans réserve le changement, je sais ce que cela signifie pour les communautés lorsque nos institutions sociales ne se limitent pas à écouter les problèmes qu’on leur présente, mais offrent des solutions et, surtout, agissent pour changer les choses.
Diriger une équipe qui dispose de ressources humaines et financières suffisantes – et qui est composée de personnes inspirantes qui s’efforcent de donner le meilleur de la TD aux communautés noires et 2ELGBTQ+ – révèle qui nous sommes en tant qu’entreprise. Et cela souligne notre engagement à influencer positivement la vie des gens.
L’émancipation financière par l’appui de l’autonomisation économique des communautés noires et d’origine africaine
Chaque relation est basée sur la confiance. Pour offrir le meilleur de la TD aux communautés noires et d’origine africaine, nous devions penser à nos systèmes et nous demander ce que nous pouvions faire différemment pour comprendre les subtilités et les effets du racisme systémique. Nous avions aussi besoin d’un plan à long terme comprenant un écosystème de soutien.
En passant de la parole aux actes, nous avons créé la Stratégie sur l’expérience de la clientèle noire, qui vise à recommander les produits, services et spécialistes de la TD appropriés – du crédit aux services-conseils en gestion de patrimoine et plus encore –, grâce aux conseils personnalisés de directeurs régionaux qui sont profondément investis dans leur communauté.
Viola Desmond n’était que l’une des nombreuses membres de la communauté noire et d’origine africaine qui ont su, de tout temps, faire preuve d’un fort esprit entrepreneurial pour réussir, malgré le racisme envers les Noirs. Après de nombreuses épreuves et difficultés, les membres de la communauté ont appris à en faire plus avec moins et à se débrouiller seuls face aux obstacles systémiques à l’accès au crédit.
Sachant que la communauté fait face à des obstacles disproportionnés pour obtenir du financement pour ses entreprises, nous avons récemment lancé le Programme d’accès au crédit pour les entrepreneurs noirs. Conçu pour aider les propriétaires d’entreprise noirs à développer leurs activités, ce programme leur offre également une aide et des ressources spécialisées, par l’intermédiaire de directeurs de comptes et d’équipes régionales chargées de l’expérience de la clientèle noire.
Ce ne sont là que quelques-unes des choses que nous faisons pour aider à soutenir l’émancipation financière des communautés noires et d’origine africaine. Sans oublier notre appui au Fonds de prospérité pour l’avancement des communautés noires, un organisme de bienfaisance communautaire enregistré au Canada dont la mission est de favoriser la prospérité, la santé et l’épanouissement des personnes noires au Canada en luttant contre le racisme.
La TD s’est engagée à remettre 10 millions de dollars au cours des cinq prochaines années au Fonds de prospérité pour l’avancement des communautés noires, l’une des plus grosses sommes d’argent jamais octroyées au Canada à une organisation axée sur les Noirs, dirigée par des Noirs et au service des Noirs.
Travail acharné et regard sur l’avenir
L’émancipation a marqué le début d’un nouveau parcours visant à bâtir une société plus équitable et inclusive pour les communautés noires et d’origine africaine au Canada.
Sans aucun doute, la prochaine frontière s’est déplacée vers l’émancipation financière : soit fournir l’éducation financière, le soutien et les occasions nécessaires pour que les communautés puissent concrétiser le rêve de Mary Ann Shadd de parvenir à l’autonomie.
J’ai parlé avec un grand nombre de membres de la communauté noire et d’origine africaine et je suis fier de dire que le travail que nous accomplissons ici à la TD a une incidence positive réelle pour beaucoup, mais ne vous y trompez pas, nous avons encore beaucoup de travail à faire.
Comme je l’ai mentionné plus tôt, le changement n’arrive jamais assez vite pour les gens qui en ont le plus besoin.
J’espère que, en tant que société, nous allons continuer à répondre à l’appel et à faire de l’autonomisation économique une priorité pour les communautés noires et d’origine africaine au Canada.
Passons de la parole aux actes.
Cliquez sur ce lien pour en savoir plus sur le soutien de la TD à l’égard de l’autonomisation économique des communautés noires et d’origine africaine.