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• 25 août 2019

Il y a une anecdote que Glen Herbert aime raconter aux parents qui se demandent si une école privée est un bon choix pour leurs enfants. Cette histoire met en scène deux élèves, un projet de sciences et la Station spatiale internationale.

Ce rédacteur et éditeur de Our Kids Media, un site Web qui répertorie les écoles privées au Canada, explique que les élèves ont consacré une année entière à un gros projet dans leur école de filles de la région de Toronto et que leurs enseignants ont remué ciel et terre, et même décalé quelques cours, afin qu’elles puissent achever leur projet de recherche avec tous les atouts en main. Avec les encouragements de leurs enseignants, les filles ont soumis leur projet à un concours international et ont gagné le privilège de voir leur expérience réalisée par des astronautes en orbite autour de la Terre.

« Est-ce que cela aura été possible dans une autre école? Ou dans une autre école privée? »

« Probablement pas. »

Choisir pour vos enfants une bonne école privée qui nourrira leurs centres d’intérêt et satisfera leurs besoins, dans certains cas bien au-delà des limites habituelles, peut paraître une tâche colossale. Selon un décompte récent, il y a plus de 1 900 écoles privées et indépendantes au Canada et plus de 350 000 enfants inscrits.1 Dans certains cas, les droits de scolarité peuvent dépasser 35 000 $ par an, ce qui n’inclut pas nécesairement les manuels scolaires, les uniformes, les ordinateurs portables, les voyages de ski ou les autres frais parascolaires indissociables. Même au niveau le plus élémentaire, une famille peut dépenser jusqu’à 200 000 $, voire plus, pour financer les études de deux enfants dans une école privée de la maternelle à la dernière année du secondaire. On dit que les enfants sont un investissement, et ce n’est pas une expression imagée.

Si vous envisagez d’inscrire vos enfants dans une école privée, ou si vous avez déjà décidé de le faire, les décisions à prendre et les renseignements à absorber sont nombreux. Néanmoins, si vous commencez vos démarches, voici cinq questions que vous vous posez peut-être et qui vous aideront à prendre une décision éclairée et à tirer le maximum de votre investissement dans une école privée.

Y a-t-il une différence entre les écoles privées et les écoles indépendantes?

Oui. Au Canada, il existe des écoles publiques, des écoles privées et des écoles indépendantes. La différence réside dans leur mode de financement. Les écoles publiques sont financées par les contribuables. Les écoles privées ou indépendantes peuvent être financées au moyen de droits de scolarité et de dons, mais seules les écoles indépendantes sont considérées comme étant sans but lucratif. Du point de vue de Glen Herbert, ces désignations n’ont pas lieu d’être : « Il n’y a pas deux systèmes au Canada, il n’en existe qu’un seul : le système d’éducation, qui comprend l’enseignement public, privé et indépendant. » Pour faire le bon choix pour votre enfant, Glen Herbert conseille de le laisser vous guider. Pour lui, cette démarche s’apparente à l’achat d’une paire de chaussures; « Très rapidement, vous commencez à poser des questions non pas sur la paire de chaussures, mais sur la personne concernée. Participez-vous à un mariage ou partez-vous en randonnée? Êtes-vous très jeune ou très âgé? » Des gens différents, des chaussures différentes et des objectifs très différents.

Comment délimiter ses recherches?

Avec plus de 1 900 écoles privées au Canada et la multitude de programmes d’études spécialisés, de confessions religieuses, de modalités relatives à l’internat et d’autres aspects, une foule de critères entrent en jeu. Certains parents se contentent d’inscrire leurs enfants dans l’école que l’un des deux a fréquentée. Ce n’est pas une mauvaise solution, convient Glen Herbert, mais vous risquez de passer à côté d’un environnement véritablement adapté aux besoins de vos enfants. « Intégrer une communauté de gens qui leur ressemblent et qui leur permet d’apprendre par des moyens qui favorisent leur réussite peut conduire à une véritable transformation. » Le site Our Kids Media contient un répertoire consultable des écoles privées et indépendantes au Canada que vous pouvez utiliser pour filtrer votre recherche par région, par type et par programme. Vous y trouverez également des avis sur plus de 350 écoles au Canada.

Lorsque Ian Lebane, planificateur spécialiste de la fiscalité et des successions à Gestion de patrimoine TD était à la recherche d’une école pour ses deux fils Zack et Troy, sa femme Andrea et lui voulaient trouver une école adaptée à leur budget et qui donnerait à leurs enfants une compréhension de leur héritage juif. « L’important pour nous, c’était la culture, les antécédents et la langue », explique Ian Lebane. Plus tard, au secondaire, les garçons sont entrés dans le système scolaire public. « À ce stade, ils voulaient sortir de leur bulle, rencontrer de nouvelles personnes et essayer des choses nouvelles. » Tout dépend des besoins de l’enfant, dit Ian Lebane.

Quelles questions faut-il poser?

De l’avis de Glen Herbert, les meilleures questions commencent à la maison : « Je me préoccupe moins des débouchés (emplois, université, etc.) que du programme et du style d’enseignement. » Qu’il s’agisse d’une inscription à l’école primaire ou secondaire, la plupart des écoles vous donneront des renseignements sur leur philosophie d’enseignement, leurs méthodes et les diplômes décernés. Par exemple, pour les élèves les plus jeunes, les méthodes Waldorf et Montessori sont très prisées. Les écoles Waldorf peuvent promouvoir un apprentissage individualisé en petits groupes. Selon Glen Herbert, les cours Montessori se font en groupe de taille plus importante : « en partie à cause de l’accent sur le mentorat et l’apprentissage entre pairs ». Dans les classes supérieures, certaines écoles suivent des programmes internationaux, décernent des diplômes reconnus au niveau international ou se spécialisent simplement dans des environnements d’apprentissage structurés adaptés aux enfants habitués à repousser leurs limites (et les vôtres).

Dans tous les cas, Glen Herbert vous conseille de vous rendre dans les écoles qui vous intéressent. Il donne également les conseils suivants : Restez pendant la pause du dîner. « Vous verrez la nourriture servie et vous vous ferez une meilleure idée de la culture de l’école », ajoute-t-il. « Regardez autour de vous. Regardez où les gens sont assis. Où se trouvent les enseignants? Quelle est l’atmosphère? » Ce que vous verrez pourra vous aider à savoir si votre enfant s’épanouira dans cette école.

Quelles sont les considérations d’ordre financier?

Les coûts associés à l’enseignement dans les écoles privées et indépendantes au Canada peuvent être considérables. D’après Our Kids Media, beaucoup d’écoles coûtent entre 6 000 et 12 000 $ par enfant et par an, selon le niveau scolaire, la région et les services offerts. Prévoyez un coût plus important, par exemple, si les repas et l’hébergement sont inclus. Cependant, des subventions et des bourses peuvent être accordées pour réduire le coût des études, de même qu’une aide financière aux familles qui y sont admissibles. La plupart des écoles préfèrent avoir une population variée, dit Glen Herbert.

Pour ce qui est du financement des études de vos enfants, Ian Lebane suggère d’explorer toutes les options. Il est possible que votre employeur offre un financement par l’intermédiaire de l’entreprise, ou peut-être qu’il existe des rabais pour l’inscription de plusieurs enfants et des avantages fiscaux provinciaux. Ian Lebane mentionne que certaines écoles confessionnelles peuvent accepter que vous déduisiez de vos impôts une partie des droits de scolarité à titre de don de bienfaisance. De même, si votre enfant a des besoins spéciaux, vous pouvez peut-être déduire certains de ses droits de scolarité à titre de frais médicaux si la fréquentation d’une école précise est nécessaire pour répondre à ses besoins.

Une autre option à laquelle beaucoup de familles ont recours est l’ouverture d’une fiducie pour le financement des études de leurs enfants. D’après Ian Lebane, elle permet à un parent de prêter de l’argent à la fiducie et d’utiliser l’argent qu’il gagne pour payer les droits de scolarité d’un enfant. Cette option ne convient pas à tout le monde : Ian Lebane souligne qu’un investissement d’un million de dollars ou plus peut être nécessaire pour générer les revenus requis non seulement pour couvrir les paiements d’intérêts et les droits de scolarité annuels d’un enfant, mais également pour justifier les coûts juridiques et comptables liés à l’ouverture et à la gestion de la fiducie. Il peut être utile de faire appel à des spécialistes comme Ian Lebane pour déterminer la solution financière adaptée à chaque famille et s’assurer qu’elle cadre avec les objectifs globaux en matière de patrimoine. « Il est important de planifier ces coûts », indique Ian Lebane. « Ainsi, vous éviterez la panique lorsque vous recevrez la facture. »

Qu’en est-il de l’université?

Avec tous ces efforts déployés pour trouver et payer une école privée, M. Lebane admet qu’il est facile d’oublier l’université. Étant donné que certaines écoles privées affichent un taux d’acceptation à l’université de 100 %, sans compter que les droits de scolarité universitaires ont grimpé au fil des années, il est préférable de commencer tôt à planifier. Vous pourriez tout simplement cotiser régulièrement à un régime enregistré d’épargne-études (REEE), un moyen fiscalement avantageux de faire fructifier votre épargne pour les études supérieures et de recevoir des subventions gouvernementales pouvant être appliquées au coût des droits de scolarité de l’enseignement supérieur. C’est l’étape suivante du financement des études, mais peut-être pas la dernière. Pensez aussi à planifier plusieurs années supplémentaires d’études en droit ou en médecine, voire un MBA. Alors, si votre enfant se surpasse constamment, pourquoi ne pas vous préparer pour l’aider à réussir?


“Why do parents consider private schooling?” Our Kids Media, consulté le 13 août 2019. www.ourkids. net/school/about-private-schools.php ↩

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