Chaque jour, des milliers de Canadiens sont la cible de fraudeurs qui cherchent à leur soutirer des renseignements personnels et leur argent durement gagné.
En 2023, le Centre antifraude du Canada a traité plus de 62 000 signalements de fraudes commises à l’endroit de plus de 41 000 personnes. Au total, ces signalements représentaient plus de 554 millions de dollars en pertes pour les Canadiens, soit beaucoup plus que les 531 millions de dollars que les Canadiens ont déclaré avoir perdus aux mains de fraudeurs en 2022.
La réalité, c’est que tous les types d’arnaques et de fraudes financières ne sont pas nécessairement déclarés et que ces chiffres ne pourraient être que la pointe de l’iceberg. Dans le cadre d’une récente étude menée pour le compte de la TD*, 43 % des jeunes adultes participants ont indiqué qu’ils seraient trop gênés de dévoiler à qui que ce soit qu’ils ont été victimes de fraude ou d’escroquerie.
Les fraudes et les escroqueries financières peuvent prendre différentes formes, comme celle d’un message texte, d’un courriel ou d’un appel téléphonique. Bien souvent, les fraudeurs vont tenter de gagner votre confiance en se faisant passer pour une autre personne comme un employeur potentiel, un partenaire amoureux ou même un représentant d’une institution financière ou un agent d’un organisme gouvernemental.
Dans bien des cas, le but de l’arnaque est soit de voler les renseignements personnels ou bancaires de la victime pour accéder à ses comptes, soit de l’amener à faire un virement ou à acheter de la cryptomonnaie ou des cartes-cadeaux dont l’argent finira dans les poches du fraudeur.
Pour vous aider à ne pas devenir la victime d’une fraude financière, nous avons dressé une liste des escroqueries les plus courantes et les façons de les reconnaître. Pour en savoir plus sur la façon d’éviter les fraudes et les escroqueries qui ciblent les Canadiens, consultez le site Web du Centre antifraude du Canada.
La fraude de l’enquêteur bancaire
L’une des arnaques les plus courantes ciblant les Canadiens est la fraude de l’enquêteur bancaire, où le fraudeur se fait passer pour un représentant d’une institution bancaire ou un agent des forces de l’ordre pour convaincre la victime qu’elle participe à une enquête relative à la banque.
Le stratagème frauduleux peut prendre différentes formes, même si l’objectif du fraudeur est souvent d’amener la victime à faire un virement ou à acheter des cartes-cadeaux dont l’argent finira dans les poches du fraudeur. Une variante particulièrement trompeuse de cette escroquerie consiste à faire croire aux victimes qu’elles collaborent avec la police dans le cadre d’une enquête sur une fraude.
Généralement, l’escroquerie a lieu lorsque la victime reçoit l’appel téléphonique d’un fraudeur se faisant passer pour un représentant du service de gestion des fraudes d’une banque. Dans ce scénario, le fraudeur, qui se fait passer pour un employé de la banque, a souvent pour objectif de convaincre la victime de lui fournir ses renseignements bancaires afin d’accéder à ses comptes bancaires à distance.
Le fraudeur donne un faux nom et un faux numéro d’employé à la victime et lui dit que ses comptes ont été compromis ou que la banque mène actuellement une enquête sur des cas de fraude ayant été commis par le personnel à la succursale de la victime, parfois même en fournissant les noms réels de membres du personnel de cette succursale.
Comment la reconnaître
- Il faut d’abord savoir que votre institution financière ne vous demandera JAMAIS de retirer des fonds ou d’effectuer une opération financière pour l’aider dans le cadre d’une fraude ou d’une enquête interne de quelque nature que ce soit.
- De plus, votre institution financière ne vous demandera jamais vos codes d’accès pour les services bancaires en ligne, comme votre mot de passe ou un code de vérification à usage unique qui vous est envoyé par messagerie texte ou par courriel. Si on vous demande ces renseignements, raccrochez immédiatement.
- Prenez garde si vous recevez des appels non sollicités – surtout si on vous demande des renseignements personnels – et vérifiez la source de toute personne qui prétend appeler au nom de votre banque.
- En aucun cas votre banque ne demanderait d’accéder à votre appareil à distance. Si vous recevez l’appel d’une personne prétendant travailler à votre banque et que celle-ci vous demande de télécharger un logiciel sur votre ordinateur, raccrochez, puis communiquez immédiatement avec votre banque en utilisant un numéro de téléphone légitime (comme le numéro figurant au dos de votre carte de débit ou de crédit).
L’arnaque liée à l’Agence du revenu du Canada (ARC)
Avez-vous déjà eu un appel d’une personne prétendant travailler à l’Agence du revenu du Canada (ARC) vous pressant de rembourser immédiatement des impôts que vous n’auriez pas payés, sans quoi l’on vous arrêterait? Ou peut-être avez-vous reçu un message texte d’une personne prétendant travailler à l’ARC et vous invitant à cliquer sur un lien pour réclamer un remboursement ou des crédits additionnels? Ce sont deux exemples de fraude liée à l’ARC.
Bien que les Canadiens puissent s’attendre à se faire cibler par une telle fraude à tout moment, le Centre antifraude du Canada indique que ces tactiques tendent à s’intensifier pendant la saison des impôts.
Habituellement, l’escroquerie a lieu lorsque la victime reçoit un message texte ou un courriel frauduleux d’une personne se faisant passer pour un employé de l’ARC et qui lui demande de répondre ou de cliquer sur un lien. On pourrait ensuite vous demander de remplir et d’envoyer un formulaire de toute urgence pour pouvoir toucher le crédit ou le remboursement d’impôt. Dès que vous entrez vos renseignements personnels, le fraudeur pourrait les utiliser pour voler votre identité ou accéder à vos comptes bancaires.
Dans une autre version de ce type de fraude, le fraudeur affirme que vous avez des impôts impayés et que l’on vous arrêtera si vous ne les payez pas immédiatement. Le fraudeur pourrait aussi vous demander de confirmer votre numéro d’assurance sociale et exiger le paiement sous forme de cryptomonnaie ou de cartes-cadeaux, par exemple.
Bien souvent, les fraudeurs vont recourir aux menaces et au sentiment d’urgence pour inciter leurs victimes à leur envoyer de l’argent. Dans certains cas, le fraudeur peut même laisser entendre que la police est déjà en route pour vous arrêter.
Comment la reconnaître
- Tout d’abord, il faut savoir que même si l’ARC pourrait avoir des raisons légitimes de communiquer avec un contribuable par téléphone, par courriel ou par la poste, jamais elle ne vous demandera de lui envoyer des renseignements personnels ou bancaires par courriel ou message texte ou encore de la payer au moyen d’un virement électronique, de cartes-cadeaux ou de cryptomonnaie.
- Faites toujours preuve de prudence. Méfiez-vous si quelqu’un vous demande des renseignements personnels au téléphone ou vous presse d’agir très rapidement. Dans les deux cas, il y a de bonnes chances pour que ce soit une fraude.
- L’ARC a publié des conseils pour aider les Canadiens à vérifier l’authenticité d’un appel.
L’arnaque d’occasion d’emploi
Ce type de fraude cible habituellement les gens en recherche d’emploi. Dans l’une des versions de cette fraude, le fraudeur prétend être un employeur et fait des offres d’emploi frauduleuses à des victimes sans méfiance. Les fraudeurs peuvent parfois annoncer ces faux emplois sur des sites légitimes de recherche d’emploi, dans les petites annonces, par publipostage ou par message texte.
Une fois qu’il a offert un emploi à la victime ciblée, le fraudeur (le soi-disant employeur) parvient à convaincre la victime de lui envoyer des fonds, souvent en prétextant que ces derniers serviront à payer la formation, les uniformes ou le matériel nécessaire pour l’emploi. Or, rien de tout cela n’est vrai.
Voici une autre tactique susceptible d’être utilisée par les fraudeurs. Une fois que la victime accepte l’offre d’emploi, le fraudeur lui fait parvenir un chèque contrefait et réussit à la convaincre d’encaisser le chèque, pour ensuite lui retourner une partie des fonds. Dans ce scénario, les fraudeurs se servent surtout de leur victime pour commettre une fraude au nom de cette dernière. C’est ainsi que la victime déposera un chèque contrefait dans son compte de dépôt, puis retirera son propre argent, dont elle enverra une partie aux fraudeurs.
Comment la reconnaître
- Rappelez-vous que la plupart des employeurs légitimes font passer une entrevue (en personne ou par vidéo) avant de vous embaucher. Si on vous offre un emploi par courriel ou message texte avant même de vous rencontrer, méfiez-vous.
- Si vous avez des doutes quant à la légitimité de l’entreprise qui a communiqué avec vous, essayez de faire des vérifications sur le Web et cherchez des rapports en ligne sur des arnaques en lien avec le type d’emploi qu’on vous a offert ou l’entreprise en question.
- Méfiez-vous si on vous fait miroiter « de l’argent facile à gagner ». Parmi les autres indicateurs d’alerte, mentionnons les offres d’emploi mal rédigées ou vagues.
- N’envoyez pas d’argent. Un employeur légitime ne vous fera pas payer pour soumettre votre candidature à un poste ou pour suivre une formation. Il ne vous demandera pas non plus de lui faire parvenir de l’argent, directement ou par l’intermédiaire d’un tiers.
Fraude amoureuse
Avec ce type de fraude, le fraudeur va habituellement feindre éprouver des sentiments amoureux à l’endroit de sa victime, puis miser sur cette « relation » en ligne et profiter de la vulnérabilité de sa victime pour lui soutirer de l’argent ou voler son identité. Ces fraudeurs vont établir une relation par téléphone, courriel, message de médias sociaux ou messagerie texte et envoyer à leur victime des photos et des cadeaux et déployer de grands efforts pour gagner sa confiance.
Selon la nature de la fraude et les sommes potentielles en jeu, les fraudeurs peuvent consacrer des semaines, des mois, voire des années à bâtir une relation avec leurs victimes. D’après le CAFC, au bout d’un moment, les fraudeurs peuvent réclamer de l’argent à leur victime en prétextant une urgence, par exemple médicale. Selon le gouvernement du Canada, même si les personnes âgées sont souvent la cible de fraudes en ligne sophistiquées, personne n’est à l’abri.
Comment la reconnaître
- Soyez sur vos gardes si quelqu’un vous déclare son amour très rapidement et évite toute occasion de vous rencontrer en personne. Si c’est le cas, faites preuve d’une grande prudence.
- Méfiez-vous si cette personne vous demande des renseignements personnels ou de l’argent.
- Soyez à l’affût des scénarios couramment employés : la personne est ingénieur ou militaire en poste à l’étranger ou encore elle a perdu son conjoint ou sa conjointe et a un jeune enfant.
Si vous craignez avoir été victime d’une fraude financière
Signalez la fraude – Si vous croyez avoir été victime de l’une de ces escroqueries ou de tout autre type de fraude financière, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) vous recommande de signaler l’incident à votre poste de police local et de déposer une plainte. Vous devriez aussi communiquer avec votre institution financière dès que possible. C’est aussi une bonne idée de remplir un rapport auprès du Centre antifraude du Canada pour aider les autres.
Renseignez-vous et aidez les autres – Sur le site du CAFC, vous trouverez des listes recensant les fraudes les plus répandues au Canada.
Parlez-en – Même si vous avez honte, vous êtes loin d’être la première victime d’une fraude financière. En témoignant, vous pourrez aider d’autres personnes à ne pas se faire avoir.