Dans le quartier Downtown East Side à Vancouver, l’un des quartiers les plus pauvres du Canada, un homme dans la quarantaine arrive au jardin communautaire où il est bénévole et aide à l’entretien des lieux pour les milliers d’abeilles qui ont besoin des fleurs sauvages afin de produire du miel.
Chaque semaine, le bénévole (dont l’identité est anonyme pour des raisons de confidentialité), fait du jardinage, récolte des graines et nettoie les cadres des ruches pour Hives for Humanity, un organisme à but non lucratif qui a démarré en 2012 dans le quartier Downtown Eastside (DTES) afin d’aider à créer un esprit de communauté, à favoriser un sentiment d’appartenance et à offrir une expérience valorisante pour les résidents sans abri et à risque du quartier.
Il y a trois ans, l’homme a commencé a participé à des programmes ouverts. « Au début, il évitait les contacts visuels et les conversations, affirme Sarah Common, cofondatrice et chef de la direction, Hives for Humanity. Il préférait rester assis et observer les abeilles transporter du pollen, faire des allers-retours dans les ruches et s’activer dans le jardin. »
Au fil du temps, Sarah Common a commencé à remarquer de petits changements dans l’attitude de l’homme.
Sarah Common, cofondatrice et chef de la direction, Hives for Humanity, prépare un fumeur d’abeille.
« Lorsqu’il a commencé à s’occuper des ruches, il s’est ouvert à l’équipe et aux autres bénévoles. Nous savions qu’il avait de la valeur et des compétences, qu’il était créatif et attentionné, et l’apiculture et la connexion avec la nature l’ont amené à partager tout cela avec les autres. Maintenant, il vient travailler chaque semaine avec nous », poursuit Sarah Common, ajoutant que l’organisme supervise plus de 200 ruches dans la région du Grand Vancouver, que ce soit sur des toits d’immeubles de bureaux ou dans des stationnements, en plus de gérer trois jardins pour pollinisateurs.
Sarah Common affirme que l’apiculture produit non seulement du délicieux miel et des chandelles de cire populaires, mais offre aussi l’occasion aux populations à risque (des résidents qui peuvent être sans abri ou aux prises avec des problèmes de santé mentale ou de dépendance) d’acquérir une précieuse expérience de travail, d’établir des relations et de gagner en confiance.
« Lorsque les gens sont en situation de pauvreté ou d’itinérance, ils se sentent souvent isolés et n’ont pas de filet de sécurité, explique Sarah Common. Entretenir les jardins produit un effet thérapeutique, car il faut être calme et doux lorsqu’on manipule les abeilles. Ça aide les bénévoles à se sentir moins seuls. »
En 2018, Hives for Humanity a reçu l’une des Bourses TD Amis des parcs pour la première année du programme, un financement conçu pour soutenir les événements communautaires dans les espaces verts du Canada. Sarah Common a utilisé la bourse pour organiser trois activités dans les espaces verts de l’organisme. L’été dernier, les marches étaient guidées par des jardiniers et des résidents de la collectivité du DTES pour montrer le travail positif qui se fait dans le quartier et combattre les préjugés. L’événement a aussi été l’occasion pour les jardiniers de s’ouvrir à la nature et d’éveiller leur curiosité et leur intérêt pour le monde qui les entoure.
« La bourse aide à soutenir le travail positif et réellement transformateur au niveau social et environnemental que nous faisons à Hives for Humanity, avance Carolyn Scotchmer, Groupe Banque TD. C’est l’une des façons dont la TD travaille avec les secteurs privés, publics et à but non lucratif afin de favoriser des collectivités plus connectées et durables et d’encourager l’inclusion au moyen de notre plateforme d’entreprise citoyenne. »
Le programme d’apiculture thérapeutique permet aux bénévoles de Hives for Humanity de développer des compétences, d’acquérir une expérience enrichissante et de favoriser des relations de soutien.
Pour Sarah Common, la confiance grandissante des bénévoles, qui arrivent souvent avec des problèmes d’anxiété et de la peur, et à qui on dit souvent qu’ils ne sont pas importants, est directement liée au fait de travailler avec les abeilles.
« Lorsqu’on travaille avec les abeilles, rien d’autre n’est important, que ce soit notre titre, notre compte en banque ou l’endroit qu’on a cherché pour dormir la veille, soutient Sarah Common. Ce qui compte, c’est le lien qu’on crée avec les abeilles pour les aider à faire leur travail. »
Il est possible d’envoyer une demande de Bourse TD Amis des parcs pour 2019 jusqu’au 4 mars. Pour en savoir plus, visitez www.parkpeople.ca/francais.