Doris Bear
vice-présidente, Services bancaires aux Autochtones
Groupe Banque TD
Ma grand-mère était l’une des nombreuses femmes qui m’ont servi de modèles dans ma jeunesse, lorsque je vivais dans la Première nation de Peguis, au Manitoba.
D’une grande force de caractère, elle m’a toujours encouragée à travailler d’arrache-pied et à être fière de qui je suis. Elle m’a inspirée à améliorer le sort de notre peuple, à redonner à la communauté et à ne jamais oublier mes racines.
Ma mère est décédée quand j’avais six ans et les femmes de ma vie ont grandement contribué à faire de moi la personne que je suis aujourd’hui. On m’a appris à faire connaître notre culture et à rehausser l’image de notre peuple autant que possible. Et c’est en suivant ces enseignements que j’ai façonné ma carrière pour en faire ce qu’elle est actuellement.
Les femmes jouent un rôle important dans ma culture. On nous confie la connaissance de notre histoire. Nous sommes les protectrices de l’environnement et avons la responsabilité de prendre soin de nos familles et de la communauté. Il est de notre devoir d’éduquer notre peuple et d’élever et de guider les générations futures.
Aujourd’hui, je suis vice-présidente, Services bancaires aux Autochtones pour la TD, où je m’emploie à sensibiliser les entreprises du Canada aux besoins des communautés et des peuples autochtones et à donner accès au capital aux communautés autochtones.
Mon père, qui nous a élevés, mes cinq frères et sœurs et moi, nous a inculqués l’importance de l’éducation. Après avoir quitté ma communauté pour entreprendre des études universitaires, je revenais de temps en temps de la ville pour rendre visite à ma famille. Pendant ces visites, je passais du temps avec ma grand-mère maternelle et elle me rappelait l’importance de donner en retour.
Je n’avais jamais envisagé une carrière dans le domaine bancaire, mais quand j’ai vu l’effet que les banques pouvaient avoir sur nos communautés et la différence qu’elles pouvaient faire dans nos vies, j’ai su que c’était un choix de carrière à explorer.
Actuellement, plus de 50 % des Autochtones vivent dans les centres urbains, bon nombre d’entre eux ayant quitté leur foyer pour poursuivre des études de base auxquelles ils n’ont pas accès dans leur communauté. La plupart risquent de ne pas y retourner en raison du manque de possibilités d’emploi, ce qui prive les communautés de leur énergie et de leur talent.
C’est là qu’intervient notre équipe des Services bancaires aux Autochtones. Nous nous efforçons de fournir aux membres des communautés autochtones l’accès au capital dont elles ont tant besoin pour les aider à développer leur économie et à créer des emplois. Bien que nous fassions des progrès, il reste encore beaucoup à accomplir.
Même après près de 20 ans dans le secteur financier, je travaille toujours à faire connaître la banque auprès des peuples autochtones.
En fin de compte, mon père et ma grand-mère avaient raison. La solution réside dans l’éducation. Comme l’a déclaré l’honorable sénateur et ancien juge Murray Sinclair sur le rôle de l’éducation dans la réconciliation : « l’éducation nous a menés où nous sommes, et l’éducation nous en sortira. » Il appartient à chacun de nous de nous éduquer pour connaître et respecter les différences qui existent entre nos communautés.
Le monde des affaires au Canada est encore un monde d’hommes. Le secteur financier a considérablement évolué, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.
Je veux que ma fille ne passe pas par les mêmes choses que moi pour que sa voix soit entendue. Je veux qu’elle soit capable de s’assumer fièrement en tant que femme autochtone et qu’elle sache qu’elle peut tout accomplir.
J’espère que mon travail contribuera à faire tomber les barrières pour les générations futures et à ouvrir de nouvelles possibilités pour tous les peuples autochtones.