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Par Amy Hanen
• 18 juin 2019
Vice-présidente associée, Conseils en responsabilité sociale et en relations communautaires

Cette année marque le 50e anniversaire des émeutes de Stonewall, un moment charnière dans la conscience collective de la communauté LGBTQ2+. Incidemment, je célèbre moi aussi un 50e anniversaire cette année : il y a cinq décennies, j’entreprenais mon cheminement pour l’affirmation de mon identité.

27 juin 1969

J’avais 13 ans. Ma famille était rassemblée devant la télé pour regarder les nouvelles du soir à CBC quand le présentateur a annoncé que l’homosexualité avait été décriminalisée. Jusqu’à cet instant, je n’avais jamais entendu le mot « homosexuel » (et le mot « gai » n’était pas encore dans l’usage). Curieuse, je me suis tournée vers ma mère et lui ai demandé ce qu’était un homosexuel. Alors qu’elle me répondait, je me suis rendu compte que le présentateur télé parlait des gens comme moi.

Cette réalisation soudaine a changé ma vision du monde. J’ai appris qu’il existait d’autres personnes comme moi et que, jusqu’à ce jour, nous étions des illégaux. Le ton du reportage me disait que, même avec la décriminalisation, nous étions encore perçus par bien des gens comme des parias de la société qui pouvaient être tournés en ridicule, pris en pitié ou méprisés par les gens « normaux ».

À ce moment, je suis passée d’une jeune plutôt sage qui réussit bien à l’école et qui ne se met jamais vraiment dans le pétrin à une adolescente qui traîne un lourd secret. J’avais maintenant quelque chose à cacher qui me rendait différente de toutes les autres personnes que je connaissais.

Affirmer mon identité

Je me suis d’abord confiée à ma famille. Ils ont été plus compréhensifs que bien des parents à cette époque. Ils ne m’ont pas chassée de la maison ni envoyée en thérapie de conversion comme l’ont été certaines de mes connaissances, mais ils m’ont fait part de leur inquiétude pour mon avenir et m’ont demandé de consulter un psychiatre. Durant des années, ils ont gardé l’espoir que ce n’était qu’une phase.

Graduellement, j’en ai parlé à des amis en qui j’avais confiance et, quand j’ai commencé à travailler, j’en ai parlé à certains collègues. Peu importe le nombre de fois où j’ai confié mon identité au cours de ces années, c’était chaque fois terrifiant. La peur me rendait malade physiquement.

Mon parcours a connu un point tournant lorsqu’on m’a demandé de fonder le premier « groupe d’affirmation de l’identité » pour les femmes à l’Université de Toronto. Pendant les quatre années où j’ai dirigé le groupe, j’ai non seulement forgé des amitiés pour toute la vie, mais je suis devenue plus confiante dans mon identité en aidant les autres dans leur cheminement. C’est à ce moment que j’ai réalisé que je pouvais être un modèle positif pour d’autres personnes.

Une double vie au travail

En 1981, quand j’ai commencé à travailler dans le domaine bancaire, je me suis retrouvée face à un dilemme. J’étais devenue assez à l’aise avec mon identité dans d’autres milieux, mais l’univers des grandes entreprises m’inspirait la prudence. Peut-être était-ce à cause de ce collègue qui m’avait dit que tous les gais devraient être « mis en rang et fusillés »… Je ne me sentais pas encore assez en sécurité pour affirmer mon identité.

Évidemment, d’autres collègues vivaient la même situation, et la plupart d’entre nous jouions parfaitement notre rôle de personne hétérosexuelle au travail. Pendant un certain temps, j’ai essayé de jouer ce rôle, mais je ne me suis jamais sentie bien. En cachant une partie de moi-même, il m’était plus difficile de tisser les liens de confiance authentiques que je souhaitais avoir avec mes collègues.

Au milieu des années 1980, j’ai commencé à parler de mon identité à des collègues proches. C’était encore pénible, car je devais toujours me rappeler qui était au courant et qui ne l’était pas. D’un autre côté, j’étais aussi soulagée, parce que je pouvais au moins commencer à être moi-même avec certaines personnes au travail.

Pas illégal, mais pas sans danger

Même si l’homosexualité a commencé à être décriminalisée en 1969, il était encore légal de pratiquer la discrimination à l’égard des personnes gaies jusqu’au milieu des années 1990. Nous savions tous que nous pouvions être congédiés ou qu’on pouvait nous refuser un logement ou d’autres services en raison de notre homosexualité. Je vivais donc avec la peur de savoir que, si je me confiais à la mauvaise personne, je pouvais perdre tout ce pourquoi j’avais travaillé si dur.

Un changement décisif à la Loi canadienne sur les droits de la personne

Finalement, en 1995, la Cour suprême du Canada a déclaré (dans la cause Egan) qu’il était désormais illégal de faire de la discrimination en raison de l’orientation sexuelle. C’était certainement un énorme pas en avant, mais les attitudes sociales n’ont continué à changer que graduellement.

À la fin des années 1990, j’ai commencé à m’exprimer publiquement comme lesbienne, tant au travail que dans ma vie personnelle. Cela a marqué une nouvelle étape dans mon parcours d’affirmation, et bien des gens m’ont dit que j’étais la première personne gaie qu’ils avaient rencontrée. Je me suis rendu compte qu’en affirmant mon identité, je contribuais à un changement dans les attitudes dont nous avions si désespérément besoin, ce qui m’a donné du courage.

En 2005, le projet de loi C-38 a été sanctionné et a institué l’égalité en matière de mariage au Canada, et je crois sincèrement que cela a accéléré le changement dans les attitudes sociales à l’égard de la communauté LGBTQ2+ (les États-Unis ont emboîté le pas en 2015). Deux ans plus tard, l’identité de genre et l’expression de genre ont été ajoutées à la Loi canadienne sur les droits de la personne. De plus, les excuses officielles que le premier ministre Justin Trudeau a présentées à la communauté LGBT du Canada dont la carrière, la dignité ou la vie en général ont été brisées ont également reconnu les inégalités et l’oppression dont de nombreuses personnes ont été victimes.

Quand je repense à l’époque où j’ai commencé à affirmer mon identité, je n’aurais jamais cru être témoin d’autant de changements juridiques et sociaux au cours de ma vie. Et rien n’aurait pu me préparer à l’expérience que j’ai vécue à la TD, où j’ai pu contribuer à notre aspiration d’être un chef de file pour l’inclusion de tous. J’ai raconté mon histoire personnelle, mais je me considère aussi chanceuse, dans le cadre de mon travail, de pouvoir aider la Banque à concrétiser les valeurs qui me sont si chères grâce à notre plateforme d’entreprise citoyenne, La promesse Prêts à agir.

À l’adolescente de 13 ans que j’étais

Si je pouvais revenir en arrière et donner un conseil à la jeune de 13 ans effrayée que j’étais, je lui dirais de rester fidèle à elle-même. Je lui dirais aussi que le monde va éventuellement réaliser ce qu’elle sait déjà (que l’amour, c’est l’amour). J’ajouterais également qu’un jour, elle travaillera pour une entreprise où son point de vue et ses expériences seront valorisés et serviront à créer un milieu plus positif et inclusif pour les autres.

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