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Par Bharat Masrani
• 26 oct. 2017
Président du Groupe et chef de la direction
Groupe Banque TD

De la précarité à la prospérité : s’attaquer à la volatilité des revenus au Canada

Allocution de Bharat Masrani, président du Groupe et chef de la direction,

Groupe Banque TD au Economic Club of Canada, à Toronto, le 1er novembre 2017

Pour une copie imprimable de la transcription, cliquez ici

Merci et bon après-midi. Novembre est le Mois de la littératie financière au Canada, ce qui me donne une excellente occasion de parler de l’importance d’une bonne santé financière, non seulement pour chaque Canadien, mais de façon plus globale pour notre pays.

Les avantages sont bien documentés. Avoir une bonne santé financière nous aide à mener la vie que nous voulons dans l’immédiat et nous donne une plus grande confiance en l’avenir.

Nous savons également qu’il n’a jamais été aussi crucial de gérer notre argent de façon responsable.

Cependant, pour beaucoup de Canadiens, il n’est simplement pas suffisant d’avoir des connaissances financières. Ils se retrouvent dans des situations précaires où un seul événement peut absorber leur épargne au complet.

Ça peut sembler étonnant pour beaucoup des personnes présentes aujourd’hui.

Après tout, si on regarde le portrait d’ensemble, la vie semble être bonne pour la plupart des Canadiens...

Malgré un certain ralentissement ces derniers temps, notre économie nationale est en santé. Le taux de chômage est à son plus bas depuis 2008. Et nous constatons que la croissance des salaires prend de la vitesse.

Mais en regardant juste sous la surface, on peut voir que plusieurs Canadiens peinent à gérer leurs dépenses mensuelles, et à plus forte raison à planifier leur avenir.

Oui, ils ont peut-être un emploi; certains peuvent même avoir un revenu annuel décent. Mais ce qu’ils gagneront chaque mois est incertain et imprévisible.

Plus tôt cette année, la TD a mené un sondage national pour déterminer la fréquence et l’étendue du problème au Canada.

Près de 40 % des répondants ont affirmé que leur revenu avait été touché par la volatilité au cours des 12 derniers mois.

Cela correspond à environ 10 millions de personnes, soit un peu moins que la moitié de la population canadienne en âge de travailler. De ce nombre, on compte 3,3 millions de personnes dont le revenu a varié de 25 % ou plus.

Ce sont des données effarantes qui, à mon avis, démontrent à quel point la question est d’importance nationale.

Pensez à ce que cela implique pour ceux qui essaient de joindre les deux bouts.

Ils sont souvent forcés de faire des compromis qui leur offrent un peu de stabilité dans l’immédiat, mais pourraient leur nuire à long terme.

Et quel effet cela a-t-il sur la société?

Eh bien, lorsque deux fois plus de Canadiens ont l’impression de prendre du retard plutôt que de l’avance, on peut mesurer les répercussions dramatiques de ces difficultés.

Ainsi, à la TD, nous percevons la volatilité des revenus comme un obstacle à la création d’une société réellement prospère et inclusive.

Comme nous le savons, pour pouvoir régler un problème, nous devons d’abord reconnaître qu’il existe.

Et c’est précisément ce que j’aimerais faire aujourd’hui.

La question a été décrite comme une inégalité invisible parce que la santé financière des ménages a été mesurée en fonction de leur revenu annuel par le passé.

Toutefois, un nombre croissant d’études a démontré comment il pouvait être difficile et complexe de gérer ses finances sur une base mensuelle ou même hebdomadaire.

Les répondants au sondage de la TD ont indiqué que le flux imprévisible de leur revenu les rendait plus susceptibles de retarder l’achat d’articles d’épicerie ou le paiement du montant minimum d’une carte de crédit ou d’une facture mensuelle.

Des fluctuations importantes du revenu mensuel peuvent aussi nuire aux gens qui voudraient faire des investissements constants au fil du temps en prévision de leur retraite ou pour constituer un fonds d’études pour leurs enfants.

De plus, cela ajoute du stress et peut empêcher les gens de passer du temps de qualité avec leur famille ou de participer pleinement à la vie de leur collectivité.

Je m’inquiète également de la stigmatisation associée à de telles difficultés.

Peu d’entre nous, ici, incluraient des réparations à une voiture ou un voyage scolaire dans notre définition d’un « événement marquant ». Mais pour ceux dont le revenu mensuel est incertain, ces coûts sont au-dessus leurs moyens et peuvent même représenter un immense problème.

Beaucoup de gens, bien qu’ils soient incommodés par leur situation difficile, sont réticents à faire appel à leurs institutions financières ou à d’autres organismes pour les aider à stabiliser leur vie.

Cela peut empirer leurs difficultés. Nous savons, par exemple, que certains de nos clients, qui disposent de crédit approuvé à la TD, choisissent quand même de contracter des prêts sur salaire beaucoup plus coûteux.

Tous les Canadiens peuvent vivre ce type de volatilité, peu importe combien ils gagnent. Cependant, nos résultats montrent aussi que plus le revenu individuel d’une personne est faible, plus la volatilité de son revenu est susceptible d’être élevée.

On comprend facilement que ce type de difficulté puisse empêcher des gens de vivre leur vie pleinement. En effet, les gens touchés par une volatilité élevée de leur revenu ont tendance à avoir une santé financière moins bonne, comme l’indiquent leurs réponses aux questions sur leurs comportements et leurs perceptions quant à l’épargne, aux dépenses, aux emprunts et à la planification.

Alors, à quoi est due la volatilité des revenus?

Laissez-moi vous expliquer certains des facteurs...

Premièrement : l’évolution du travail est certainement l’un d’eux.

Depuis les années 1980, nous avons vu une transition d’une économie manufacturière vers une économie des services, ainsi qu’une croissance des emplois temporaires et à temps partiel.

En effet, depuis la crise financière, les emplois temporaires ont connu une croissance presque deux fois plus rapide que celle des emplois permanents.

Chez les 25-54 ans, les emplois à temps partiel ont aussi connu en moyenne une croissance plus de deux fois plus rapide que celle des emplois à temps plein au cours des dernières années.

Un autre facteur important est la technologie. Elle permet par exemple aux employeurs de mieux gérer leur effectif en temps réel. L’économie du « travail à la pièce » crée également de nouvelles possibilités de revenu, tout en changeant la relation entre un employeur et un employé.

Ainsi, comment pouvons-nous transformer cette situation précaire en avenir prospère pour les millions de Canadiens dont le revenu varie en dents de scie?

Heureusement, de nombreuses organisations possèdent les données et l’expertise nécessaires pour répondre très en détail à cette question.

  • D’abord, tout progrès doit passer par le fait de reconnaître qu’il s’agit d’une question d’importance nationale. Pour ce faire, il faut mener plus de recherches au Canada. Par exemple, des études faites aux États-Unis ont aidé les décideurs à mieux comprendre comment les familles dont les gains mensuels fluctuent étaient moins susceptibles de pouvoir gérer une dépense inattendue et plus susceptibles d’avoir des problèmes financiers au cours des prochaines années. Certaines constatations peuvent avoir un aspect intuitif, mais nous avons besoin de plus de données concrètes pour prendre des décisions éclairées.
  • Ensuite, ce ne sont pas les options novatrices qui manquent pour aider les gens à épargner. Les organismes des secteurs public et privé au Canada devraient s’inspirer des meilleures pratiques adoptées partout dans le monde. Par exemple, Prospérité Canada, un organisme avec lequel nous collaborons, a démontré que certains types de comptes et d’incitatifs – dans d’autres territoires – ont réussi à aider des ménages à faible revenu à placer une portion de leur remboursement d’impôt dans un compte d’épargne. Cette épargne peut aider à atténuer l’écart entre le revenu et les dépenses pour les familles dont le revenu est imprévisible.
  • Enfin, des leaders d’institutions publiques et privées, d’organismes communautaires et d’autres organismes de défense devraient reconnaître que le monde du travail en constante évolution offre de nouvelles occasions de faire croître l’économie, mais que ces occasions de croissance ne représentent pas l’objectif final en soit. Elles doivent en réalité contribuer à bâtir le type de société que tous les Canadiens souhaitent. Il faut donc anticiper les défis, et nous adapter lorsque c’est nécessaire, pour nous assurer que les générations futures pourront atteindre le même niveau et la même qualité de vie que nous, sinon mieux.

Nous avons tous un rôle à jouer, y compris la TD.

J’ai parlé plus tôt de la stigmatisation associée à cette question. À tous les Canadiens qui se sentent visés, laissez-moi d’abord vous dire que vous méritez de profiter de la vie aujourd’hui et de considérer l’avenir avec confiance. Vous pouvez demander à vos institutions financières et d’autres organisations de vous aider à prendre en main vos finances.

Pour de nombreux Canadiens dans cette situation, le principal défi est d’avoir de l’argent au moment où ils en ont le plus besoin. Ainsi, être flexibles dans notre façon de structurer les prêts est une façon importante dont nous pouvons aider.

Si des clients ont besoin de retarder un paiement ou de faire des rajustements, nous voulons qu’ils nous en parlent. Et lorsque c’est approprié, nous pouvons aussi les aider à établir un calendrier de paiements qui tient compte de leur réalité.

Nous comprenons également que des conseils financiers standards, qui ont aidé beaucoup d’entre nous, ne sont pas nécessairement réalistes pour ceux dont le revenu varie grandement d’un mois à l’autre.

C’est pourquoi, à la TD, nous concevons des outils novateurs qui fournissent à tous nos clients des données qui peuvent améliorer leur situation. Par exemple, nous avons constaté que Dépense TD, une application qui fournit aux clients de l’information sur leurs habitudes de dépenses, a permis à ses utilisateurs d’améliorer leurs habitudes d’épargne.

À la TD, nous considérons également la question du point de vue de nos collègues, plus particulièrement celui de nos 12 000 employés à temps partiel au Canada, qui travaillent surtout dans notre réseau de succursales.

Par exemple, nos pratiques de rémunération sont les mêmes sans égard au statut d’emploi. Ainsi, le salaire horaire d’un employé au Canada est fondé sur son poste ou son niveau, et non pas sur le fait qu’il soit employé à temps plein ou à temps partiel.

De plus, 90 % de nos collègues à temps partiel sont admissibles à nos programmes d’avantages sociaux.

Ceux-ci travaillent en moyenne 25 heures par semaine et connaissent leur horaire de travail de quatre à six semaines à l’avance, ce qui leur permet de mieux planifier leur vie.

Finalement, laissez-moi vous parler de ce que nous faisons dans les collectivités.

La volatilité des revenus peut être une force déstabilisante et perturbatrice dans la société. Entre autres parce que cela peut décourager les gens de regarder vers l’avenir et de prendre des décisions importantes qui amélioreront leur vie et celle de leur famille.

Sans surprise, quand on n’a pas l’impression de pouvoir avancer – d’espérer et d’aspirer à un avenir meilleur – on fait du sur place, ou pire, on s’empêche de participer pleinement à ce que la vie nous offre. On peut se sentir exclu. Et nous avons tous été témoins du genre de problèmes économiques et sociaux engendrés dans nos villes par un sentiment d’exclusion.

Ainsi, le but de nos investissements dans les collectivités sera d’aider à créer un avenir plus inclusif où chacun a la possibilité de vivre une vie prospère dans un monde changeant. Nous aurons des annonces à faire quant à nos engagements au début de l’année prochaine, mais notre objectif est de soutenir des idées, des programmes et des initiatives qui vont dans ce sens et de collaborer avec d’autres intervenants pour optimiser les répercussions de nos actions.

Laissez-moi résumer la situation.

Plusieurs Canadiens n’ont que peu ou pas d’épargne pour parer aux imprévus.

Ils sont empêtrés dans la gestion des impératifs à court terme, comme mettre de la nourriture sur la table ou chauffer leur maison, si bien qu’il est difficile pour eux de considérer leur avenir avec confiance.

Ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas de revenu, encore moins parce qu’ils manquent de volonté ou de motivation. Ce n’est pas forcément non plus un manque de connaissances ou de compétences pour prendre les bonnes décisions financières.

C’est simplement que leur revenu fluctue.

Mais je suis convaincu que les difficultés actuelles de beaucoup de gens n’ont pas à devenir une réalité permanente. Les Canadiens se sont de tout temps serré les coudes pour le bien commun.

Notre démarche commence par la reconnaissance de l’existence du problème et de la pertinence de le régler ensemble.

Il faut qu’il y ait des discussions et des débats éclairés. Soyons ouverts d’esprit pour voir ce que nous pouvons faire et comment nous pouvons améliorer les choses. Et commençons dès maintenant.

Merci.

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