Par Kelvin Tran
PVP et auditeur en chef, Groupe Banque TD
Dans le milieu sportif, il y a un vieil adage qui dit qu’une équipe n’est jamais aussi mauvaise qu’il n’y paraît lorsqu’elle perd, et qu’elle n’est jamais aussi bonne qu’il n’y paraît lorsqu’elle gagne. En fait, la réalité se situe probablement quelque part entre les deux.
On pourrait dire la même chose des placements. Ou du moins, de la façon dont certains investisseurs se perçoivent.
Dans un marché haussier, lorsque le marché a tendance à aller croissant, il est facile de se sentir plus en confiance et de commencer à avoir l’impression d’être invincible, et de tenter de profiter des variations pour faire de l’argent.
Mais si les choses se mettent à aller moins bien et que le marché commence à ralentir – et cela finit par arriver – cela peut devenir plus difficile de sortir du lot. Et les titres attrayants commencent à se faire plus rares.
C’est ce qui m’est arrivé. Je pensais savoir choisir les titres gagnants. Je me suis trompé.
Comme bien des gens, j’ai de beaux souvenirs de la période où j’ai profité de l’essor des entreprises point-com, à la fin des années 1990. J’étais jeune, et je m’amusais à choisir des titres. À l’époque, tout ce qui était lié à Internet semblait doubler ou tripler de valeur.
Je n’hésitais pas à prendre des décisions risquées. J’achetais des actions à petite capitalisation. On dirait qu’à l’époque, tout le monde avait une nouvelle entreprise sur laquelle il valait la peine de miser; une société Internet avec l’objectif de révolutionner une partie du monde. C’était une période exaltante et stimulante.
Malheureusement, j’étais tout nouveau dans le milieu des placements, et je n’avais pas encore assez d’expérience pour reconnaître que je n’aurais pas toujours la formule magique, que chaque action que je choisissais n’aurait pas forcément un excellent rendement.
Non seulement l’essor des entreprises point-com s’est rapidement avéré être la bulle technologique, mais j’ai aussi réalisé, après avoir examiné mes placements dans leur ensemble, que pour chaque titre gagnant, j’avais un perdant. En fait, j’exagérais l’importance des titres gagnants; je mettais l’accent sur les aspects positifs et je minimisais l’importance des titres au rendement décevant.
Si je pouvais retourner dans le temps, j’éviterais de me laisser entraîner par la fluctuation des marchés. Je me dirais qu’il vaut mieux chercher des placements de qualité que d’essayer d’exploiter chaque bon tuyau.
Je saurais qu’une stratégie de placements judicieuse peut être orientée sur le long terme, et ne cherche pas de gains rapides. Une bonne stratégie de placements peut se baser sur l’investissement dans des entreprises bien gérées qui peuvent générer des rendements à long terme.
Avec le temps, on réalise que l’une des raisons pour lesquelles tout le monde semble être un génie dans un marché en effervescence est que les autres investisseurs peuvent être réticents à parler de leurs moins bons coups. La plupart des gens se vanteront de leurs excellents placements, mais peu vous parleront de toutes les décisions malheureuses ou peu judicieuses qu’ils ont prises. De plus, quand le marché est en hausse et que tout le monde semble s’enrichir, on peut facilement avoir l’impression qu’on est le seul à ne pas en profiter.
La réalité, c’est qu’il est préférable de viser une stratégie de placement prudente et réfléchie, peu importe notre âge.
La meilleure décision que j’aurais pu prendre lorsque j’étais plus jeune aurait été d’investir à long terme au lieu de choisir des titres à la mode.
Lorsque j’entends des amis ou des membres de ma famille parler de l’occasion de placement la plus intéressante ou du titre de l’heure, ça me rappelle l’époque où j’étais un jeune investisseur et je leur précise qu’ils devraient planifier judicieusement leur stratégie de placements pour l’aligner sur leurs objectifs, quel que soit leur âge.
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