Cinq ans après avoir quitté son emploi pour élever ses trois filles, Albertina Tejeda était prête à retourner sur le marché du travail. Elle a toujours eu un plan bien défini en tête : reprendre sa carrière à titre de directrice de projet une fois que sa plus jeune irait à l’école.
Jusqu’à ce que frappe la pandémie de COVID-19.
Jonglant avec la vie familiale et la recherche d’emplois, Albertina s’est heurtée à une autre difficulté qui compromettait son retour au travail. Malgré son diplôme en génie industriel et ses dix années et plus d’expérience en gestion de projet et analyse opérationnelle, elle a été confrontée à la stigmatisation des employeurs en raison d’un vide dans son curriculum vitae.
« Je ne compte plus les entrevues que j’ai passées », confie-t-elle.
« C’était vraiment difficile. J’ai commencé à poser ma candidature à des postes en deçà de mes compétences, mais encore là, c’était toujours la même chose, le trou dans mon parcours professionnel refaisait surface. »
Après s’être inscrite à un bulletin destiné aux personnes souhaitant relancer leur carrière, Albertina a vu une annonce sur un nouveau programme de la TD lui permettant de rafraîchir ses compétences et de relancer sa carrière en technologie à la Banque.
Améliorer la représentation des femmes en technologie
Le programme pilote, qui a été lancé au Canada plus tôt cette année, vise plus particulièrement les personnes prêtes à réintégrer le marché du travail après une pause professionnelle pour des motifs comme les soins d’enfants, un congé pour obligations familiales ou une période sans emploi.
« Nous puisons dans un bassin de personnes jusqu’ici sous-exploité et qui cherchent à lancer leur carrière en technologie, » affirme Jennifer Weber, vice-présidente, Services communs, Technologie à la TD.
« C’est différent du recrutement sur les campus ou du travail avec un recruteur qui scrute LinkedIn. Ce profil captif de professionnels voulant renouer avec la vie professionnelle après une absence sur le marché du travail n’existe pas. »
Le programme pilote, bien qu’il s’adresse à toutes les personnes qui souhaitent s’y inscrire, vise à accroître la représentation des femmes en technologie dans les rangs de la TD. Jennifer a imaginé le concept du programme pendant la pandémie, alors que le taux de participation des femmes à la main-d’œuvre canadienne a chuté de manière considérable en raison des fermetures dans le secteur des services, où elles sont surreprésentées selon une analyse de Statistique Canada réalisée en 2021.
« C’est vraiment difficile de savoir par où commencer quand vous avez été à l’écart du milieu de travail et n’avez pas entretenu votre réseau », souligne Jennifer.
« Dans l’optique d’un retour à la normale post-pandémie, il m’est apparu que nous devrions faire quelque chose pour aider les femmes qui ont mis leur carrière en veilleuse, peut-être pour fonder une famille ou même en raison de la pandémie, et leur permettre de réintégrer le marché du travail en leur offrant du soutien ou des possibilités de formation ou de recyclage afin qu’elles occupent des postes en technologie à la Banque. »
Mise en œuvre des principes et des méthodes agiles
La première cohorte de professionnels qui font un retour sur le marché du travail ont suivi une formation pour devenir maîtres de mêlée et offrir du soutien aux équipes à l’échelle de la TD par la mise en œuvre de principes et de méthodes agiles.
La TD est l’une des nombreuses institutions financières à adopter de nouvelles stratégies pour répondre à la demande des clients, notamment en ce qui concerne les principes et les méthodes agiles. À la Banque, les méthodes agiles, une démarche itérative de gestion de projets souvent utilisée dans le développement de logiciels, permettent d’accélérer la mise en marché et de répondre aux besoins en rapide évolution des clients.
Le recrutement et la formation pour le programme à l’intention des professionnels de retour sur le marché du travail sont effectués par le FDM Group, un chef de marché mondial spécialisé en « recrutement, formation et déploiement ». Les participants sont des employés de FDM sous contrat avec la TD, et ils visent à accéder à un emploi à temps plein à la Banque au bout de deux années. Pour en savoir plus sur le programme, cliquez ici.
Après avoir été acceptée au programme auquel elle s’était inscrite, Albertina a fait partie de la première cohorte de 10 personnes, composée de six femmes et de quatre hommes, qui ont terminé dernièrement leur formation et travaillent maintenant comme maîtres de mêlée à la Banque.
« J’ignore si j’occuperais un emploi à l’heure actuelle si j’avais continué à poser uniquement ma candidature aux postes affichés », indique-t-elle
« Ce programme s’est avéré une excellente occasion, tant sur le plan personnel que professionnel. Il m’a vraiment offert un nouveau départ et un avenir prometteur pour ma carrière. »
Albertina et sa cohorte ont suivi une formation de huit semaines. Les participants ont commencé par rafraîchir leurs compétences générales et rehausser leur confiance en leurs aptitudes avant de passer au perfectionnement de leurs compétences professionnelles, en ce qui touche notamment les finances, l’analyse opérationnelle, la formation agile et les certifications.
« La formation nous aide à comprendre toutes les choses positives que nous pouvons réaliser en tant que professionnels en technologie, et c’était la motivation dont nous avions besoin », affirme Albertina. « Nous avions besoin de cet encouragement et de ce soutien. Cela nous a vraiment aidés à définir nos attentes, dévoiler notre nature, et renforcer notre confiance, et nous a également permis de constater les compétences que nous possédons comme le travail d’équipe, la résolution de problèmes et le leadership. »
Compte tenu du succès de la première cohorte, nous travaillons actuellement pour élargir ce programme à l’échelle de la TD et à l’étendre à d’autres groupes, comme les ingénieurs en logiciels Java.
Ce qu’elle considérait comme une mission impossible il y a un an est maintenant devenu réalité alors qu’Albertina se familiarise avec ses nouvelles fonctions à titre de maître de mêlée. Elle espère que d’autres entreprises suivront l’exemple de la TD et envisageront des programmes ou des stratégies de recrutement pour embaucher des personnes qui ont mis leur carrière en veilleuse, mais qui ont hâte de la reprendre.
« Cette pause dans mon parcours professionnel a été une forme de stigmatisation. C’est inconcevable. L’expérience et les compétences ne disparaissent pas. On pourrait avoir besoin d’un certain temps pour remonter la pente, mais on reste la même personne avec les mêmes qualités, et on a beaucoup à apporter à une entreprise », affirme Albertina.
« Le retour au travail est emballant, et mes craintes liées à ma pause professionnelle se sont envolées, car celle-ci a cessé de me définir ».