Par Theresa McLaughlin
chef à l’échelle mondiale, Marketing, Responsabilité sociale et Expérience client
Groupe Banque TD
Tous les mois de mars pendant lesquels on célèbre la Journée internationale des femmes et le Mois de l’histoire des femmes, les événements conjuguent allègrement les mots d’ordre comme « Allez les femmes! » et « Le pouvoir au féminin ». Parallèlement à ces manifestations, on présente des récits portant sur des contributions remarquables de femmes à la longue carrière ponctuée de talent, de ténacité et de sagesse. Mais indépendamment de ces qualités, ces femmes font encore aujourd’hui figure d’héroïnes méconnues.
Même s’il est derrière nous, ce Mois de l’histoire des femmes m’a fait penser à un autre groupe de femmes : les milléniales. Même si ces femmes ne sont pas souvent reconnues lors de ces célébrations, étant donné qu’elles sont occupées à instaurer les fondations de leur vie professionnelle, il n’en demeure pas moins que nous pouvons apprendre beaucoup d’elles.
Voici certaines notions que j’ai apprises de mes collègues milléniales et qu’elles mettent de l’avant quotidiennement dans leur travail en visant à se faire connaître.
Elles établissent la limite travail/vie personnelle avec plus de confiance
Après avoir eu un congé parental incroyable au cours duquel j’ai pu accueillir mon fils et apprendre à le connaître, à mon retour au travail, j’ai tout de suite ressenti ce tiraillement entre mes fonctions de mère et mes fonctions au travail. J’avais beau essayer de mon mieux, j’avais l’impression, à ce moment-là, d’être dans l’impossibilité de donner le meilleur de moi-même dans ces deux sphères, et mon désir d’être une bonne mère était plus fort. À l’époque, je n’étais pas à l’aise non plus de parler de cette pression que je vivais au travail, à un point tel qu’un jour, sans vraiment réfléchir, j’ai annoncé à ma patronne que je démissionnais, parce que selon moi, c’était la bonne chose à faire pour ma famille. J’étais heureuse de ma décision, -mais mon désir d’entretenir une vie professionnelle était également très fort.
Après un moment, j’ai repris contact avec ma patronne, et elle m’a invitée à reconsidérer ma décision. Elle aurait voulu que je me sente à l’aise dès le départ de lui faire part de mes difficultés. Ensemble, nous nous sommes mises d’accord sur certains paramètres, qui m’ont permis d’établir un équilibre entre ma vie à la maison et au travail, comme la possibilité de quitter le bureau à l’occasion pour des engagements familiaux. Les femmes milléniales avec qui je travaille aujourd’hui me paraissent plus confiantes quand vient le temps de me demander une certaine souplesse lorsqu’elles doivent, par exemple, quitter le bureau plus tôt certains jours, et ne pas se sentir coupables si elles doivent modifier leurs priorités.
Leur approche du bien-être est plus globale
Prendre le temps de faire de l’exercice, suivre des cours de yoga, aller marcher ou trouver de nouvelles façons de refaire le plein d’énergie est davantage une habitude qu’un luxe des milléniales (ce qu’on ne peut que saluer). Les femmes milléniales ont compris qu’entretenir le corps et l’esprit vous rend plus efficace au travail et vous met dans de meilleures dispositions pour répondre à d’autres demandes. Dans cette optique, des lieux de travail ont commencé à mettre en œuvre de tels programmes. C’est pourquoi je ne peux m’empêcher de sourire quand je vois mon équipe convertir notre cafétéria en studio de yoga à l’heure du dîner.
Elles intègrent les gestes porteurs de sens au travail
Quand j’ai fait mon entrée sur le marché du travail, de nombreuses entreprises ne « comprenaient pas ». La responsabilité sociale de l’entreprise – un concept pouvant aller de la durabilité environnementale au développement communautaire – était considérée comme souhaitable mais non essentielle. Et si les budgets étaient serrés, ces projets étaient les premiers sacrifiés. Dorénavant, les entreprises doivent fonctionner différemment, sous peine d’en subir les conséquences. De nos jours, la façon dont les entreprises perçoivent leur responsabilité à l’égard de la société peut faire l’objet d’une analyse minutieuse, au même titre qu’un bilan financier.
Après avoir grandi en étant sensibilisées aux inégalités, à l’intimidation, à la cybersécurité, à l’écart croissant des revenus, au réchauffement climatique, pour ne nommer que ceux-là, les milléniales disposent désormais d’un choix lorsqu’elles cherchent à investir leur temps et leur énergie dans une marque qui correspond à leurs valeurs. Elles voient les événements qui se déroulent dans l’arène géopolitique, et même si certaines ont l’impression qu’elles ne peuvent pas changer les choses à l’échelle mondiale, elles savent qu’elles ont le pouvoir de faire une différence à plus petite échelle. Cela se traduit par des choix allant du recours à des bouteilles d’eau réutilisables à un emploi pour une marque en raison de ses convictions. Je ne peux qu’être encouragée quand je vois ces femmes tenir compte de la vision d’une entreprise en ce qui a trait à la satisfaction au travail plutôt qu’à la seule rémunération. Cela me permet également de croire que celles qui me suivent tentent de rendre la vie meilleure pour nous tous.
Lorsque je songe aux leçons que j’ai apprises, je pense à la bonne vieille question « Que conseilleriez-vous à la version plus jeune de vous-même? ». Mes homologues milléniales apprennent ces leçons beaucoup plus jeunes et trouvent leur voie plus rapidement aujourd’hui. Bravo!