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Par Ed Clark
• 3 nov. 2009
Président du Groupe et chef de la direction

Commentaires prononcés à la Chambre de commerce de Calgary
4 novembre 2009
Écrit par Ed Clark.

Cliquez ici pour voir la presentation webémission d’Ed.

Merci. Eh bien, je suis soulagé que mon responsable de la réglementation n’était pas dans la salle pendant que vous parliez d’approuver un prêt de 2,5 milliards de dollars en 45 minutes. Pour ce qui est de faire quelque chose au sujet du taux de reproduction, j’ai délégué la tâche à mes quatre enfants, et ils ont déjà un bon bout de fait. J’ai déjà quatre petits-enfants. Et j’en attends deux autres au printemps. Alors j’ai dit aux autres qu’ils doivent attacher leurs bottines et se mettre à la tâche. Nous allons donc faire notre part pour assurer la croissance de la population.

C’est très agréable pour moi d’être à Calgary. Beaucoup d’entre vous ne le savent pas, mais des liens profonds unissent la famille Clark à la province de l’Alberta. Mon grand-père a établi la propriété familiale à Lloydminster, mon père y a grandi et plusieurs de mes cousins y habitent encore aujourd’hui. C’est pourquoi je suis toujours heureux de revenir en Alberta.

Comme il est indiqué, mes commentaires d’aujourd’hui porteront principalement sur l’économie mondiale et sa transformation probable, selon moi, ainsi que sur les conséquences qu’aura cette mutation sur le Canada.

Mais étant donné la petite controverse qui a été soulevée au cours de la dernière semaine au sujet d’un certain rapport qui a été publié et que Services économiques TD et La Banque TD ont financé en partie, j’ai cru bon d’en parler un peu d’abord.

L’objectif du rapport était de faire le point sur les conséquences économiques des diverses cibles de réduction des gaz à effet de serre (GES), non seulement d’un point de vue du Canada dans son ensemble, mais aussi d’une perspective régionale et sectorielle. Le rapport a suscité beaucoup d’intérêt et, dans certains milieux, beaucoup de critiques, je crois, des critiques sévères.

En principe, je ne commente pas les rapports des Services économiques TD. Nous suivons une règle à la banque selon laquelle je ne vois pas les rapports avant leur publication et je n’exerce aucune influence éditoriale sur ces rapports. De plus, dans le cas du présent rapport, comme je l’ai mentionné, les Services économiques TD n’ont fait que contribuer à son financement; ils ne l’ont pas rédigé. Mais comme certains des commentaires qui ont été formulés à la suite de la publication du rapport me paraissent très loin de ce que conclut l’étude, j’aimerais faire quelques commentaires et peut-être essayer de remettre les pendules à l’heure.

Alors, laissez-moi passer en revue le but initial de ce rapport et la raison pour laquelle nous avons décidé de participer à son financement au départ.

Je crois qu’il faut commencer par le fait que le secteur des ressources primaires du Canada est extrêmement important pour le pays. Il nous procure un avantage concurrentiel mondial énorme, selon moi, et c’est pourquoi lorsque nous entreprenons quoi que ce soit au Canada, nous devons nous poser la question : « Quelles seront les implications pour ce secteur et allons-nous maintenir cet avantage concurrentiel en posant ce geste? »

Maintenant, tandis que les pays d’un bout à l’autre de la planète débattent des questions comme l’environnement et les préoccupations énergétiques qui y sont liées, il est important que le Canada conserve sa position de leader.

Mais le débat sur la réduction des émissions au Canada, selon moi, a eu lieu sans qu’on en comprenne vraiment l’incidence économique et sans que l’on sache qui cela touchera réellement.

Notre objectif, donc, en participant au financement de ce rapport, était d’essayer de combler cette lacune. Et qu’a fait le rapport? Eh bien, il a examiné une combinaison de mesures possibles que pourrait mettre en œuvre le Canada pour atteindre la cible proposée par le gouvernement ainsi qu’une cible plus rigoureuse privilégiée par les groupes environnementalistes. Notre financement visait principalement à établir des modèles provinciaux afin que, pour la première fois, nous puissions comprendre l’incidence de certaines propositions au niveau provincial.

Selon moi, les conclusions du rapport sont assez explicites : les mesures visant à atteindre l’une ou l’autre des cibles entraîneraient des coûts économiques notables; les coûts liés à une cible plus élevée seraient évidemment beaucoup plus importants; et ces coûts seraient assumés de façon disproportionnée par l’Alberta et la Saskatchewan.

Nous avons été très surpris de la réaction suscitée par ce rapport. En fait, de nombreuses personnes en ont tiré des conclusions complètement différentes de celles que nous avions anticipées.

La plupart des médias se sont penchés sur les répercussions dévastatrices qu’auraient ces mesures sur l’économie de l’Ouest canadien. Dans plusieurs cas, les conclusions du rapport ont été présentées comme un résultat inévitable de la réduction des émissions de GES, comme un fait accompli.

Mon point de vue est nettement différent. Je ne crois pas qu’il soit acceptable de mettre en place des politiques environnementales qui imposeraient un énorme fardeau à une ou deux provinces compte tenu des conséquences économiques potentielles indiquées dans le rapport. En fait, je crois que la contribution du rapport est de mettre en relief le réel danger qui préoccupe de nombreuses personnes.

Nul doute que cette question est très importante pour le Canada. Qu’on soit d’accord ou non, le mouvement mondial vers une gestion des émissions s’accélère. À l’échelle du globe, les gens sont inquiets des coûts économiques, environnementaux ou sociaux qui découleraient de l’inaction. À tout le moins, il sera très difficile pour le Canada d’exister au nord des États-Unis et de ne rien faire, en particulier si les États-Unis passent à l’action.

Mais je crois qu’en tant que Canadiens, nous devons prendre un peu de recul et constater que nous sommes un pays très différent. Nous produisons des produits primaires essentiels, qui à leur tour produisent du C02. Peut-être que nous pouvons produire moins de C02 en tant que pays, mais soyons réalistes : nos exportations auront toujours un contenu de C02 plus élevé que celles de nombreuses autres nations.

Le fait de développer nos réserves de pétrole et de gaz de façon régulière peut contribuer grandement à l’amélioration de la stabilité géopolitique du monde en réduisant la dépendance des États-Unis au pétrole du Moyen-Orient. Cela signifie-t-il que les autres pays auront accès à nos ressources et que les Canadiens, en particulier les Albertains, assumeront seuls le fardeau associé à la réduction des émissions de C02 qui en résulteront?

Je ne le crois pas. Nous ne pouvons demander à l’Ouest de fournir au monde les ressources dont il a besoin et lui demander à la fois d’absorber tous les coûts qui en résultent. Le rapport soulève ces questions et nous lance le défi d’y trouver de meilleures réponses.

Lorsque nous contemplons l’avenir, nous devons nous pencher sur les questions cruciales et, en particulier, sur la façon d’éviter que l’Alberta et la Saskatchewan ne soient pénalisées.

Une saine élaboration des politiques ne vise pas à déterminer un ensemble de gagnants et de perdants; elle consiste plutôt à tracer un meilleur avenir. Je propose donc que nous profitions de l’occasion pour obtenir tous les faits en vue d’établir la bonne marche à suivre.

Je vais maintenant passer au sujet principal de mes commentaires. Je sais que bon nombre de personnes sont préoccupées par l’économie. Et même s’il y a des signes que nous commençons à remonter la pente doucement, ce que j’espère, il y a de grands débats sur ce que nous réserve les trois ou quatre prochaines années.

J’aimerais donc partager avec vous mon point de vue sur le sujet. Mais je dois vous en prévenir, je ne vous donnerai pas de nouvelle information sur La Banque TD. Nous sommes en période d’interdiction. Nous annoncerons nos résultats d’ici quelques semaines, alors aucun de mes commentaires ne concernera l’état de la banque.

Lorsqu’on examine plus attentivement l’année qui vient de s’écouler, ou même les deux dernières années, il est franchement incroyable de constater à quel point les événements ont été angoissants et dramatiques au milieu de la crise financière. Et je crois qu’ici, au Canada – avec la reprise actuelle du marché boursier et le boom immobilier qui continue – nous risquons de sous-estimer les difficultés économiques qui se poursuivent aux États-Unis.

Je vais donc essayer de replacer ces événements en contexte.

Il ne fait aucun doute que la crise immobilière a été beaucoup plus sévère aux États-Unis qu’au Canada. Le prix des maisons au sud de notre frontière a chuté d’environ 30 %, alors qu’au Canada, nous n’avons connu que de très légères baisses de prix. On ne fait que commencer à comprendre réellement les répercussions bouleversantes que cela a eu sur les États-Unis. Pensons aux taux de saisie. Au Canada, il y a environ 10 000 saisies par année. Maintenant, si nous avions le même taux que les États-Unis, les saisies se chiffreraient à 100 000, donc dix fois plus de saisies aux États-Unis qu’ici.

Aux États-Unis, en ce moment, il y a 6 600 saisies par jour! Jusqu’à présent cette année, il y a eu plus de 2 millions de saisies, et elles se poursuivent encore au même rythme. Cela a une incidence incroyable sur les gens, la société et l’économie.

Ces pertes, combinées à la chute du marché boursier, ont fait en sorte que l’avoir net des consommateurs américains s’est effondré d’environ 12 billions de dollars depuis juillet 2007. Cela équivaut à près de cinq ans d’accumulation de leur avoir pendant la période allant de 2002 à 2007. Mais il est également important de comprendre que la croissance qu’ont connue les Américains pendant cette période était financée par l’emprunt sur ces 12 billions de dollars qui sont maintenant disparus, et les emprunts doivent quand même être remboursés. Malheureusement, il faut rembourser les 2,5 milliards de dollars. Cela explique le retrait massif de l’appui du secteur de la consommation aux États-Unis.

Alors, bien que les États-Unis soient techniquement sortis de la récession, ils en souffriront encore beaucoup. Et il est irréaliste de s’attendre à ce que le consommateur américain soit la principale source de ce redressement sans une stimulation continue de la part du gouvernement.

Les États-Unis devraient plutôt axer leur reprise sur l’exportation pour continuer à afficher une croissance durable au cours des deux prochaines années.

Mais cela nous amène à un autre problème encore plus fondamental : ce n’est pas comme ça que fonctionne l’économie mondiale.

Si on retourne encore en arrière, depuis environ 60 ans, on constate que le dollar américain a servi en quelque sorte de devise mondiale. Il se comporte un peu comme une banque centrale : à mesure que la masse monétaire américaine prend de l’expansion, il finance, d’une certaine façon, l’expansion de l’économie mondiale. Ainsi, en pratique, chaque pays a un intérêt direct à ce que les États-Unis accusent un large déficit.

En même temps, la plupart des autres pays tentent de dégager des surplus. Or, si un pays n’a pas de monnaie de réserve, il court un risque énorme de connaître de sérieuses difficultés financières ou d’accuser un déficit. Il suffit d’observer les crises financières en Asie et en Amérique latine pour constater ce qui se passe lorsqu’on se trouve du mauvais côté de l’équation. Elles déstabilisent les économies locales et les systèmes politiques.

Le monde s’est donc développé autour d’un modèle de croissance qui encourage les États-Unis à consommer plus qu’ils ne produisent, et donc à être en situation de déficit, et le reste du monde à produire plus qu’il ne consomme.

Malheureusement, ce système a fait son temps, et il devra changer.

Mais ce changement n’est pas chose facile. Nous devons complètement repenser le modèle de croissance mondial actuel, ce qui provoquera d’immenses conséquences économiques et de nombreux problèmes transitionnels.

Pour les pays émergents comme la Chine, cela se traduit par une augmentation de la production de biens pour leur propre marché et une diminution de la production de biens destinés aux États-Unis. Mais cela signifie également que les gouvernements doivent poursuivre leurs importants programmes de relance budgétaire et se préparer à permettre à leur monnaie de s’apprécier.

En fait, la Chine a fait déjà fait beaucoup, comme remettre en œuvre des programmes de relance massifs et investir dans l’infrastructure, en vue de moderniser son économie, d’améliorer sa productivité et, simultanément, de créer une demande intérieure.

Toutefois, la Chine, ainsi qu’un ensemble de pays qui y sont associés, s’est montrée réticente à laisser sa monnaie grimper, ce qui augmente davantage la pression à la hausse sur la monnaie des autres pays du monde et empêche les pays comme le Canada de s’ajuster au nouveau modèle de croissance. En effet, la monnaie chinoise a été dévaluée par rapport au dollar canadien, ce qui n’a aucun sens du point de vue des coûts et de la productivité.

Cela dit, l’essentiel à retenir est qu’il ne faut pas s’attendre au genre de reprise que nous avons connu historiquement à la sortie d’une récession.

Cette évolution des modèles de croissance mondiaux aura une incidence marquée sur le Canada.

Le taux de croissance médiocre de notre plus grand partenaire commercial nous porte à croire que les industries axées sur le marché américain subiront des pressions en matière de change et un affaiblissement de la demande. Par ricochet, ces industries seront forcées d’accroître considérablement leur productivité.

Alors, s’il y a un message général que je voudrais faire entendre au Canada, le voici : une monnaie à la hausse est une bonne chose en soi, à condition que la productivité croisse parallèlement à la valeur de la monnaie. Et c’est là qu’arrive la mauvaise nouvelle : nous savons tous que le Canada connaît depuis longtemps des difficultés en matière de productivité. C’est notre point faible. Il nous faudra donc nous concentrer encore plus sérieusement sur le défi de taille que représente la productivité pour notre économie.

De plus, le repositionnement des économies du monde entier vers une augmentation de la croissance intérieure en Asie pourrait, bien que cela se passe à l’autre bout du monde, avoir une incidence positive sur certaines régions du Canada. Ces régions sont pauvres en marchandises, mais qui, comme l’énergie sera en demande, formeront bientôt de nouveaux centres de croissance, ce qui augure bien pour l’Alberta.

Par conséquent, à la lumière de tout cela, je reste optimiste pour l’avenir du Canada, à condition de rester réaliste quant aux modifications à apporter.

Entre autres, nous pouvons être fiers de notre système fiscal qui, aujourd’hui, est très concurrentiel. Nous nous plaignons beaucoup du système fiscal, de sa complexité et de son inefficacité, mais il faut voir comment les choses se passent à l’étranger. En abaissant les taux d’imposition des sociétés et, pour la plus grande partie, compte tenu de l’absence d’un impôt sur le capital, notre pays est bien placé pour attirer de nouveaux investissements et des emplois. Qui plus est, l’introduction de la taxe de vente harmonisée en Colombie-Britannique et en Ontario réduira les coûts des entreprises et les prix à la consommation, et améliorera la position concurrentielle de ces provinces.

Notre système de soins de santé nous procure un autre avantage concurrentiel. Nous sommes vraiment chanceux de vivre dans un pays qui offre une couverture universelle.

Naturellement, le Canada n’est pas à l’abri du dilemme auquel la plupart des autres pays sont confrontés en matière de soins de santé. Notre population vieillit en même temps que des traitements médicaux font leur apparition.

Les soins de santé accaparent maintenant environ 45 % des dépenses provinciales en moyenne, et ces dépenses continuent d’augmenter plus rapidement que les autres postes budgétaires. Dans le futur, nous devrons débattre de la façon dont le Canada protégera le principe d’universalité tout en limitant les hausses de coûts annuels.

Notre système bancaire constitue notre troisième avantage. Vous direz que je prêche pour ma paroisse, mais loin de moi cette intention. La réalité est que le Canada a traversé le ralentissement économique bien mieux que s’il avait eu un système bancaire différent.

Cela se traduit par deux avantages importants. Tout d’abord, le gouvernement fédéral, contrairement à d’autres, n’a pas eu à utiliser l’argent des contribuables pour sauver une banque. N’ayant donc pas drainé sa capacité fiscale, il est resté en état d’aider les Canadiens moyens à traverser cette période difficile.

Et ensuite, parce que nos banques sont restées fortes, nous avons pu continuer de prêter aux consommateurs et aux entreprises durant la crise. Comparativement aux autres pays du monde, le fait que le Canada connaisse un boom immobilier pendant une récession mondiale demeure l’un des grands secrets de 2009. Alors, au moment où ça comptait le plus, les banques étaient là pour les Canadiens.

Il est vrai que le coût d’emprunt a augmenté d’un point de vue relatif, comme partout ailleurs en raison de la conjoncture mondiale. Mais en termes absolus, le coût du crédit a plutôt baissé.

À l’heure actuelle, notre taux préférentiel s’élève à 2,25 %, soit le taux le plus bas depuis l’apparition des premiers records dans les années 30.

Alors les banques canadiennes ont fait leur part pour aider le pays à sortir relativement intact de la récession.

J’aimerais maintenant vous parler de La Banque TD : de nos dernières réalisations et de notre rendement au cours de la crise.

Alors que de nombreuses banques réduisaient leurs dépenses ou battaient en retraite, La Banque TD choisissait de faire le contraire, soit de profiter de la crise pour tenter de poursuivre sa croissance malgré la récession.

Par exemple, notre volume de prêts à la consommation a bondi de 17 % au cours des 12 derniers mois par rapport à la même période en 2008. Les prêts aux entreprises ont progressé de 7 %. Ce sont là des résultats remarquables.

Aux États-Unis, notre portefeuille de prêts a augmenté de 14 % au cours de la même période tandis que la plupart des autres banques américaines ont essuyé un recul de 10 à 20 % dans ce secteur d’activité.

Pendant cette période, nous sommes devenus la première véritable banque d’envergure nord-américaine, avec plus de 1 000 points de service aux particuliers de chaque côté de la frontière. Aujourd’hui, La Banque TD est la 13e plus grande banque des États-Unis et y emploie 23 000 personnes. Nous comptons aussi 10 millions de clients au sud de la frontière si vous combinez TD Bank, la banque américaine la plus pratique, et notre participation dans TD Ameritrade, soit un bassin de clientèle de la même taille que notre bassin de clients canadiens.

À presque tous les chapitres, nous sommes devenus l’une des 10 premières institutions financières en Amérique du Nord. Qui plus est, La Banque TD reste l’une des trois seules banques à bénéficier d’une cote AAA au NYSE. Cela est le fruit de notre gestion conservatrice du risque, et d’une solide culture en matière de crédit.

Nous avons accompli tout cela de la bonne vieille manière : en bâtissant la meilleure banque un client à la fois.

Prenez par exemple le secteur de l’énergie, en Alberta. Nous y investissons des efforts incroyables. Nous avons dirigé plus de huit milliards de dollars en financement de nouveaux projets associés aux sables bitumineux au cours des huit dernières années, et participé à plus de 25 assignations de prestations de conseils en fusions et acquisitions à l’égard de clients du secteur des sables bitumineux.

Nous sommes fiers d’avoir les pieds bien ancrés ici. Nous sommes encore plus fiers de la façon dont nous y sommes parvenus : une relation à la fois.

Où en sommes-nous maintenant? Et comment poursuivre sur cette lancée?

Selon notre stratégie fondamentale, nous sommes une entreprise nord-américaine axée sur la croissance. Nous concentrons nos efforts sur les services bancaires de détail, notre principale marque, mais nous offrons aussi une vaste gamme de produits destinés aux entreprises, grandes et petites, et de gestion de patrimoine. En outre, au cœur de notre modèle, nous avons la volonté ferme d’être le leader du service à la clientèle et de la commodité.

Au Canada, nous poursuivons l’expansion de notre réseau de succursales. De 2004 à 2008, TD Canada Trust a ouvert le tiers de toutes les nouvelles succursales au Canada, 137 au total. En 2009, nous en aurons ouvert vingt autres – dont neuf en Alberta seulement. En fait, La Banque TD a plus de succursales à Calgary que n’importe quelle autre banque.

Nous offrons également des heures d’ouverture 55 % plus longues que nos concurrents. Ces avantages concurrentiels produisent des résultats remarquables. Nous avons dérobé des parts de marché dans le secteur des petites entreprises, des services bancaires commerciaux et personnels au cours des cinq dernières années, dépassant ainsi largement la concurrence au chapitre des revenus et du bénéfice à cet égard.

Mais notre service à la clientèle reste notre plus grande fierté. La Banque TD demeure le chef de file incontesté du service à la clientèle, grâce entre autres au prestigieux prix J.D. Power pour une quatrième année consécutive, et au prix Synovate pour une cinquième année consécutive.

Être à l’écoute de nos clients joue un rôle important dans notre réussite. Chaque semaine, nous sondons 7 600 clients qui, d’une façon ou d’une autre, sont entrés en contact avec la Banque, par un GAB ou un centre d’appels, pour connaître leur opinion à l’égard de nos services, et leur rétroaction est liée à la rémunération de nos employés, moi le premier.

En écoutant ce que nos clients ont à dire, nous comprenons que leurs préoccupations changent au fil de l’évolution de l’économie. Et il est clair qu’aujourd’hui, ils sont nombreux à se soucier de leur avenir financier.

Compte tenu de ce climat, La Banque TD doit aussi apporter des changements. Parce que si nous voulons rester le chef de file incontesté du service à la clientèle, nous devrons redéfinir ce que cela signifie lorsque les temps sont plus difficiles. Bref, outre les clients profitables, nous devrons améliorer le traitement que nous réservons aux clients confrontés à des problèmes.

Cette transition est en train de s’opérer. Nous avons lancé le programme TD Aide, lequel offre des solutions pratiques aux clients afin de les aider à traverser cette période difficile.

Par exemple, nous avons accru notre capacité à offrir des conseils en matière d’endettement. Nous avons dû habiliter nos conseillers à reporter des versements hypothécaires et à consolider une dette afin de réduire les paiements mensuels, tout cela avec comme objectif de faciliter la gestion de l’endettement pour nos clients et pour veiller à ce que ceux-ci soient entièrement maîtres de leurs finances, afin que leur vie retrouve un sens.

Jusqu’à présent, notre programme a aidé 17 000 clients. De toute évidence, cette approche est logique pour nous du point de vue des affaires. Mais il y a beaucoup plus que cela. La plupart du temps, nos clients ont fait ce qu’il fallait – mais ils ont été confrontés à des difficultés financières, et nul ne peut leur reprocher. Nous avons pris soin d’eux. Nous les avons soutenus quand ils avaient le plus besoin de nous.

Et les employés sont incroyablement fiers de voir que la Banque se sert de son pouvoir d’institution financière pour venir en aide aux clients.

En même temps, aux États-Unis, nous avons de toute évidence choisi de prendre encore plus d’expansion au cours d’une période qui s’est révélée difficile, à la suite de l’acquisition, à la fin de 2007, de Commerce Bank. Mais notre stratégie est restée inchangée malgré la conjoncture. Je suis convaincue que les bonnes entreprises sont celles qui respectent leurs valeurs.

Nous sommes maintenant présents dans cinq des principaux secteurs métropolitains aux États-Unis : New York, Miami, Philadelphie, Washington et Boston. La population totale de ces secteurs est la même que la population canadienne.

Nous continuons d’y ouvrir des succursales, comme nous le faisons au Canada. En 2009, nous aurons ouvert 32 succursales de détail aux États-Unis. Nous offrons également des heures d’ouverture 50 % plus longues que nos concurrents dans ce pays également. Et nous offrons aussi un service légendaire qui a été désigné le meilleur par JD Power quatre années consécutives dans ce pays également. Nous sommes la première entreprise à remporter ces honneurs en période de fusion.

Comme pour le Canada, nos activités américaines sont axées sur les bons vieux services bancaires. Nous avons évité les prêts à risque et nous n’avons pas prêté démesurément en dehors de notre secteur géographique. Nous nous sommes plutôt concentrés sur les clients que nous connaissions. Cela explique pourquoi nous avons mieux performé que nos concurrents américains au chapitre des pertes imputables aux prêts.

La Banque TD détient aussi une participation de 45 % dans TD Ameritrade. Celle-ci vient au premier rang des négociations en ligne par jour à l’échelle mondiale. Et elle accapare des parts de marché de nos principaux concurrents du secteur du courtage en ligne.

Évidemment, tous les dirigeants d’entreprise savent qu’au bout du compte, la meilleure stratégie du monde ne veut rien dire sans une équipe talentueuse qui puisse l’appliquer. Naturellement, l’ensemble de notre réussite est tributaire des gens. C’est pour cette raison que notre principal avantage réside dans nos employés. Nous travaillons fort pour offrir un milieu de travail qui attire des gens passionnés. Je suis extrêmement fier de nos employés.

Alors, revenons à ma première question : qu’est-ce que l’avenir réserve à l’économie canadienne?

Certains signes positifs indiquent qu’une reprise est à l’horizon. Mais il faut rester réaliste : nous ne reviendrons pas au rythme économique que nous avons connu avant le ralentissement des marchés.

L’économie mondiale subit de grands changements structurels, et un rééquilibrage s’impose.

Je tiens à être clair : l’économie américaine sortira de ce ressac en position de force. L’économie de ce pays est trop puissante; la population est trop résiliente et dynamique pour s’attendre à autre chose, mais encore là il faut rester réaliste. La reprise sera difficile. Mais en fin de compte, les États-Unis devront consommer moins et produire davantage. Et des pays comme la Chine devront consommer davantage et produire moins. Des défis se pointeront pendant cette transition.

Certaines parties du Canada, dont l’Alberta, verront un potentiel énorme dans ce nouvel ordre économique. Des défis existent, mais à la fin de la journée, il n’y a pas beaucoup d’endroits au monde en meilleure posture que cette province.

Quant au rôle que La Banque TD jouera, nous serons toujours fiers d’appuyer nos clients pendant cette période de transition et de croissance et de les aider à bâtir un avenir meilleur.

Merci beaucoup.

Période de questions - Ed à la Chambre de commerce de Calgary

Homme :

Bon. Merci pour vos commentaires, M. Clark. J’ai trouvé votre discussion et vos commentaires particulièrement intéressants et je suis certain que votre auditoire partage mon opinion. La structure de notre économie a une réelle incidence sur les approches que nous adopterons par rapport aux défis que représentent le climat et les cibles de réduction du carbone.

Puis vous nous avez lancé des chiffres peu réjouissants sur les États-Unis, tant sur le marché de l’habitation que sur les consommateurs. Alors je commencerai par cela, en vous rappelant une chose que vous avez dite dans votre discours. Vous avez mentionné qu’il était important pour le secteur de l’exportation de mener la reprise aux É.-U. Mais environ 70 % de l’économie américaine—et c’est peut-être là que réside le défi—est axée sur la consommation, de là la dichotomie, ou la difficulté. Alors, est-il réaliste de penser que les É.-U. puissent retourner à leur état d’avant la crise d’ici peu ou doit-on comprendre que l’économie des É.-U. et la nature des exportations nord-américaines doivent changer?

EC :

Je crois que mon message général est que cela n’est pas réaliste. Mais je crois que s’ils le font, cela comportera de grands risques, à moins que le gouvernement socialise constamment la dette du consommateur individuel, d’un certain sens. Un exemple de cela serait le programme Adieu bazou. Alors là, vous voyez, le gouvernement américain devra ultimement commencer à se retirer. Mais ce n’est pas évident que le consommateur américain, qui représente 70 % du PIB, puisse ramasser la facture. C’est pourquoi je crois qu’il faut regarder vers d’autres secteurs, comme celui de l’exportation.

Pour vous donner l’autre côté de la médaille, en Chine, le consommateur représente 30 % du PIB. On voit donc nettement l’image miroir de ces deux économies. L’économie américaine doit passer par une phase où elle commencera à économiser et à produire plus qu’elle ne consomme. Quant à la Chine, elle doit passer par une phase où elle se dit : « Nous ne pouvons pas axer toute notre économie uniquement sur la vente de téléviseurs à écran plat aux Américains. » Ça ne peut simplement plus continuer.

Mais il y a de nombreuses transitions économiques qui produisent toutes sortes de problèmes, ce qui me ramène aux changements climatiques. Vous voyez, quand vous commencer à modifier les règles de base de l’économie, préparez-vous pour la transition. Ce n’est pas chose facile; les économies ne se transforment pas aussi rapidement. Alors que je crois que cela veut dire qu’en tant que Canadiens, qui sommes au centre de tout cela—les Canadiens exportent 70 % de leur PIB aux États-Unis. Soixante-dix pour cent des exportations de l’Australie vont vers l’Asie. L’Australie vit donc une situation bien différente de la nôtre, alors encore là, je crois que nous devons commencer à songer à la façon dont nous pouvons modifier notre production pour mieux profiter de ce qui est clairement inévitable. Aujourd’hui, pour la première fois, le PIB des économies émergentes du monde est équivalent à celui des pays du monde développé. Et ces mutations seront constantes pendant les 20 prochaines années.

Homme :

Parfait! Non, je suis tout à fait d’accord. Je crois qu’il existe un autre facteur qui est crucial, et c’est le fait que certaines des économies en croissance et en émergence sont également parmi les plus populeuses, avec la croissance la plus importante au niveau de la classe moyenne, ce qui se traduit par une augmentation des occasions, ce qui augure très bien.

Pour ce qui est de la productivité – un autre thème de votre discours – nous avons vu pendant longtemps des chiffres qui suggèrent que le Canada et l’Amérique du Nord sont en deçà de la moyenne en matière de productivité. Croyez-vous qu’il y ait des facteurs essentiels ou des défis précis ou des choses particulières que les secteurs public et privé puissent tous deux mettre en place pour régler la question de la productivité?

EC :

Eh bien, cette question est à l’ordre du jour au Canada depuis quelque temps déjà. D’une certaine façon, nous accusons un écart d’au moins 20 % par travailleur par rapport à la productivité aux États-Unis. Il y a un temps où nous étions à la tête de l’OCDE par rapport à la croissance de notre productivité; là, nous sommes au bas de l’échelle. Notre productivité croît donc à une vitesse d’un point de pourcentage de moins que celle des Américains. Ce n’est pas un bon moment pour notre monnaie d’être à la hausse par rapport à la leur.

En fait, je crois que les gouvernements ont essayé de faire certaines choses. Je pourrais citer la taxe de vente harmonisée comme un bel exemple. Je pense que c’est probablement difficile pour l’Ouest de bien saisir cela, mais pour l’Ontario, c’est une décision politique radicale. Vous savez, la plupart des gouvernements n’auraient pas le courage de le faire, mais c’est clairement une tactique qui vise à favoriser la productivité. Je crois que la tentative de suppression des barrières provinciales est une bonne chose, tout comme le fait d’essayer de simplifier le taux d’imposition des sociétés, 25 % est excellent entre le fédéral et le provincial.

Alors je tiens à souligner que je crois que les gouvernements ont fait un certain nombre de choses. Comme je l’ai mentionné, voici ce qui reste à l’ordre du jour : il faut commencer par l’éducation. Je crois que nous continuons d’accuser un retard par rapport au reste du monde et, lorsque vous allez à l’extérieur du pays et comparez le taux d’alphabétisation et les compétences en mathématiques des diplômés des autres pays aux nôtres, nous sommes à risque. Je sais que le taux d’abandon des études secondaires est très élevé en Alberta. Cela ne fonctionnera simplement pas dans une économie moderne si nous ne changeons rien et croyons que nous allons avoir un rôle à jouer sans avoir d’éducation. Les Chinois diront : « Nous sommes ceux qui auront une éducation » et nous savons tous qui gagnera plus d’argent en fin de compte. Je crois que la peur s’est installée dans nos universités canadiennes. Nous n’avons pas encore fait le saut vers les sciences pures plutôt que les sciences sociales, et on recherche encore les diplômes plutôt que la qualité.

Je crois donc que nous avons fait des progrès par rapport à l’éducation, mais nous en avons encore beaucoup à faire pour être au niveau que nous souhaitons.

Je crois que nous avons un nouveau problème qui attire beaucoup d’attention de la part du public, et c’est la question de l’immigration. Vous savez, il y a un temps où les immigrants au Canada réussissaient mieux que les gens nés au Canada et où leurs revenus prenaient de l’ampleur avec le temps. Maintenant, je crois qu’il est assez évident que le taux de réussite des immigrants est nettement moindre que celui des gens qui sont nés au Canada. Alors je crois qu’il faut prendre un peu de recul et se demander : « Quels sont les éléments de nos processus de sélection, d’immigration et d’intégration qui font que nous avons ici de nombreux immigrants qui ont beaucoup d’éducation et dont nous ne mettons pas à profit les compétences? Qu’allons-nous faire pour régler ce problème? »

Enfin, je crois que nous avons en effet un problème de leadership dans le secteur privé. Je crois qu’il est trop facile pour le secteur privé de dire : « Tout ça est la faute des politiciens, alors pourquoi n’ont-ils pas résolu ce problème? » Vous savez, 80 % des petites entreprises du Canada ne font pas d’exportations. Nous ne cessons de dire que nous sommes une nation d’échanges commerciaux, mais dans les faits, 50 de nos entreprises font toutes les exportations et nous n’avons pas de groupe de petites entreprises qui s’approprient des parts de marché. Si vous observez d’autres pays, comme l’Italie, ce sont leurs petites entreprises qui créent les occasions. Nous avons tous suivi le chemin le plus facile et nous sommes dit : « Pourquoi ne pas traverser la frontière, tout simplement? C’est ce qui a de plus facile. » Et je crois qu’il faut, comme je l’ai dit plus tôt, songer à la façon dont nous allons dire : « Il y a un nouveau monde ici ». Dans vingt ans, ce monde sera complètement différent. Il y a un changement radical mondial, économique et politique qui s’opère. Le secteur commercial mène-t-il ce changement ou reste-t-il en arrière en se disant : « Quelles sont les solutions faciles? » Alors, je crois que nous devrions être un peu plus critiques face à nous-mêmes, en tant que gens d’affaires, et nous demander si nous en faisons assez.

Vous savez, je dirais que, pour mon propre secteur, nous avons pris position et de nombreuses personnes disent que ça n’est pas la bonne chose, d’aller aux États-Unis. Et je me dis : « Nous dirigeons mieux nos banques au Canada que ne le font les Américains, mais pourquoi ne pas le prouver en installant des succursales à New York, par exemple, et en nous mesurant à eux plutôt que de simplement rester ici au Canada et faire de l’argent facile en continuant à faire ce que nous avons toujours fait ? »

Ce n’est pas une partie de plaisir. C’est du travail difficile. On reçoit beaucoup de critiques, mais nous bâtissons une excellente entreprise nord-américaine. Nous créons de l’emploi et de l’impôt au Canada, et c’est ce que les entreprises doivent faire, selon moi.

Homme : Excellent! Eh bien, M. Clark, j’aimerais beaucoup avoir une autre heure de votre temps mais j’ai bien peur que nous n’ayons plus de temps. Alors, au nom de tous, je vous remercie, M. Clark, pour la période de questions.

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