Article d'opinion
10 novembre 2015
Écrit par Beata Caranci.
« Dans un monde en quête de croissance, ce sont les femmes qui permettront de la trouver... » C’est ainsi que Christine Lagarde a récemment exprimé son point de vue. Selon elle, les femmes sont des catalyseurs de croissance importants, particulièrement dans le contexte actuel où la croissance économique est au ralenti. La directrice générale du FMI n’est pas la seule de cet avis; le G20 a lui aussi signalé la nécessité de réduire l’écart du taux d’activité des femmes – maintenant plus que jamais – pour les pays qui cherchent un autre moyen de stimuler leur croissance économique.
Le Canada ne fait pas exception; accroître le potentiel d’emploi des Canadiennes contribuera à la prospérité de toute la nation. Pour cette raison, aucune mesure ne devrait être écartée pour soutenir les femmes dans leur intégration au marché du travail, leur stabilité d’emploi et leur réussite professionnelle.
Dans cette optique, les femmes autochtones composent une part de la population féminine canadienne sur laquelle nous devons nous attarder. Au-delà des récents progrès que ces femmes ont réalisés sur les marchés de l’emploi de notre pays, elles représentent un potentiel immense et gagneraient à contribuer davantage à notre économie.
Comme l’a soulevé une récente étude des Services économiques TD, les femmes autochtones vivant hors réserve ont été le seul groupe démographique de taille pour lequel une croissance du taux d’emploi a été observée depuis la récession, en plus d’une participation accrue aux marchés de l’emploi.
Ce n’est pas tout : les femmes autochtones font aussi des gains quant au type d’emploi qu’elles occupent. En effet, une hausse du taux d’emploi a été enregistrée dans plusieurs secteurs du savoir, dont l’éducation, les finances et les services professionnels. Ces secteurs ont tendance à offrir de meilleurs salaires, ce qui a permis à ces femmes de profiter d’une hausse salariale plus importante que leurs homologues non-autochtones. Dans la même veine, la croissance du nombre de travailleuses autonomes parmi les femmes autochtones a dépassé celle des autres groupes démographiques, ce qui dénote un essor de l’entrepreneuriat dans ce groupe.
Ces progrès encourageants des femmes autochtones sont attribuables à la hausse importante du taux d’achèvement des études au cours des 20 dernières années.
Bien qu’il reste encore du travail à faire, les femmes autochtones sont sur la bonne voie quant à l’amélioration de leur qualité de vie et à leur contribution à l’économie canadienne. Les femmes autochtones, malgré la forte croissance de leur taux d’emploi, demeurent sous-représentées dans les domaines de la finance, de l’immobilier, des services professionnels, de l’éducation et dans le secteur manufacturier. Encore aujourd’hui, elles gagnent moins en moyenne que les femmes non-autochtones, notamment en raison de leur surreprésentation dans des secteurs offrant une faible rémunération.
Les femmes autochtones mènent le bal sur le marché de l’emploi depuis la fin de la récession, et elles constituent un bassin de talent émergent pour les employeurs canadiens. En trouvant des moyens d’éliminer les obstacles sur leur chemin, nous aiderons non seulement ces femmes, mais aussi leur famille et leur communauté. Lorsque les femmes autochtones ont la chance de réaliser leur plein potentiel sur le marché du travail, les perspectives de croissance de l’économie canadienne ne peuvent que s’améliorer.