MONTREAL, le 10 avril /CNW/ - Si le Québec parvenait à combler l'écart de
prospérité qui le sépare du reste du Canada, le ménage québécois moyen
bénéficierait d'une augmentation de son revenu annuel disponible d'au moins
8 000 $ par année selon un rapport exhaustif concernant la province des
Services économiques TD (
www.td.com/economics).
Pour ce faire, le Québec doit investir davantage de ses ressources dans
les biens d'investissement, l'éducation et l'infrastructure, en plus de
réduire le fardeau réglementaire, les impôts des particuliers et des
entreprises et aider à l'intégration des immigrants sur le marché du travail;
l'ensemble de ces facteurs contribuent au niveau de vie d'une province.
Le plan pour la prospérité des Services économiques TD va au-delà des
suggestions de certains qui évoquent le besoin pour les Québécois de
travailler de plus longues heures afin d'accroître leur niveau de vie. Selon
les Services économiques TD, il s'agit d'un facteur contributif, mais qui ne
tient pas compte de nombreux autres éléments qui contribuent au niveau de
prospérité.
Selon Don Drummond, premier vice-président et économiste en chef, Groupe
Financier Banque TD : "Une économie qui investit davantage de ses ressources
dans les biens d'investissement, l'éducation et l'infrastructure a tendance
avoir plus de facilité à convertir chaque heure travaillée dans la productions
de biens et de services." Il ajoute : "Comme tel, bon nombre des défis
résident au niveau de la société plutôt qu'au niveau individuel des
travailleurs."
Le rapport note un certain nombre de développements positifs pour un
Québec plus prospère. Des initiatives gouvernementales successives ont déjà
permis de réduire les déficits et le taux de chômage, en plus de permettre des
réductions d'impôt modestes et de financer davantage les programmes
prioritaires. Aujourd'hui, le Québec bénéficie "d'une liste d'avantages
enviables", notamment une économie diversifiée et une qualité de vie élevée.
M. Drummond ajoute en ces termes : "Le Québec peut faire fructifier ses
forces comparatives en prospérité. Ce faisant, une augmentation des revenus
qui généreront d'une part des revenus disponibles pour que le gouvernement
renforce les services sociaux et qui par ailleurs permettront aux entreprises
d'augmenter les salaires et les avantages de leurs employés."
Des défis à l'horizon
Des défis se pointent à l'horizon qui menacent le niveau de vie futur de
la province.
Une population vieillissante constitue une sérieuse menace malgré la
hausse récente du taux de natalité moyen au Québec. La province compte une
part d'individus plus vieux significativement supérieure au reste du Canada et
une part de jeunes inférieure au reste du Canada. Les prévisions suggèrent que
le bassin de travailleurs du Québec commencera à décliner en 2013 et qu'il
continuera de diminuer par la suite.
Cette tendance mettra aussi beaucoup de pression sur le financement des
services de santé, compte tenu qu'on estime que le coût des soins pour une
personne âgée de 65 ans est de cinq fois supérieur à celui d'une personne âgée
de moins de 65 ans.
Un autre risque pour l'économie du Québec est attribuable à la
concurrence des pays développés et émergents. Cela aura une grande incidence
sur le secteur manufacturier, lequel a longtemps été le moteur de la
prospérité de la province. Le secteur du textile de la province a déjà été
fortement touché. Toutefois, les répercussions s'étendront à d'autres secteurs
manufacturiers exigeants en investissements, notamment le papier journal et
l'industrie pharmaceutique.
Un plan pour la prospérité
Les Services économiques TD sont optimistes et croient que le Québec peut
relever ces défis et d'autres défis à long terme en investissant davantage de
ressources dans l'éducation et les infrastructures et en améliorant le climat
d'affaires, avec comme objectif la génération d'une prospérité accrue dans
l'ensemble de la province.
Voici quelques arguments avancés par les Services économiques TD :
- en augmentant les frais de scolarité tout en concentrant l'aide
financière vers ceux qui en ont besoin, les établissements
d'enseignement supérieur (EES) seront mieux positionnés pour
prospérer et offrir un enseignement et des services de recherche de
calibre mondial;
- en harmonisant le coût des services, comme l'électricité, les eaux
usées et la collecte des déchets au prix de marché, les actifs
publics pourront être payés et gérés plus efficacement;
- en s'éloignant des subventions aux entreprises, les fonds publics
pourraient être utilisés pour des investissements qui génèrent un
meilleur rendement pour la société.
Changement de perspective
Toutefois, de telles politiques exigent des individus et des entreprises
qu'ils reconnaissent leur propre recours excessif aux grands programmes de
financement du gouvernement. Les subventions accaparent des fonds pouvant
aller vers d'autres investissements essentiels à une société plus productive
et, par conséquent, plus prospère. A titre d'exemple, Hydro-Québec estime que
le maintien des prix de l'électricité dans la province sous la valeur
marchande réelle ampute les recettes publiques de plus de cinq milliards de
dollars par année.
Un virage fondamental vers un nouveau modèle de financement axé sur une
taxe à la consommation favoriserait un système plus efficace, responsable et
équitable. Par exemple, en ce qui concerne l'électricité, la tarification au
prix du marché respecterait les objectifs de la province en matière de
conservation et de développement durable. En outre, dans le cas des
non-utilisateurs ou de ceux qui consomment moins d'électricité, ils n'auraient
plus à payer une bonne partie de la facture des grands utilisateurs d'énergie.
Cela représente également un système plus équitable pour ceux et celles et
éprouvent de la difficulté à payer leurs factures d'électricité.
Le rapport reconnaît que bon nombre de personnes pourront se rebiffer à
l'idée de payer davantage directement pour les services publics, mais l'un des
principaux objectifs d'un système privilégiant l'utilisateur-payeur est de
réduire le lourd fardeau fiscal de la province, l'un des principaux obstacles
à l'emploi, à l'épargne et à l'investissement au Québec. La réduction de ce
fardeau est essentielle à l'accroissement des revenus et du niveau de vie.
"L'idée que les gouvernements sont en mesure d'offrir de grandes
subventions doit être remplacé par celle d'une aide dirigée vers ceux qui en
ont le plus besoin." indique Don Drummond. Il ajoute : "En bout de ligne, le
gouvernement doit choisir avec minutie où et comment il dépense les impôts des
contribuables et ce afin de s'assurer que la valeur de tous ses programmes et
services soit la meilleure, considérant les montants investis."
L'histoire a montré que le Québec a apporté d'importants changements
structurels qui ont produit des résultats positifs. L'adoption d'un nouveau
modèle de financement qui incite à une autosuffisance accrue marquerait une
autre étape importante dans la poursuite du développement de la province.
Le rapport complet intitulé Convertir les atouts du Québec en une
prospérité accrue peut être consulté à l'adresse
www.td.com/economics.
Renseignements: Don Drummond, Premier vice-président et économiste en
chef, Groupe Financier Banque TD, (416) 982-2556,
don.drummond@td.com; Pascal
Gauthier, Economiste, Groupe Financier Banque TD, (416) 944-5730,
pascal.gauthier@td.com; Edith Ducharme, Directrice principale, Affaires
publiques, Groupe Financier Banque TD, (514) 289-8978,
edith.ducharme@td.com