Dans la forêt boréale du nord de l’Ontario, l’automne est une période magique. Les conifères vert foncé s’élancent vers le ciel tandis que la lumière dorée perce à travers les feuilles jaune vif des peupliers et des bouleaux.
Si vous avez la chance de visiter cette merveille naturelle, vous verrez des lacs et des rivières d’une eau cristalline bleu foncé et découvrirez un silence d’un autre monde, rompu seulement par le bruissement et le bourdonnement des insectes.
« C’est un vaste milieu sauvage qui s’étend à perte de vue, où règne une tranquillité que je n’avais jamais connue auparavant », déclare Kristyn Ferguson, directrice de programme à Conservation de la nature Canada.
Au total, selon Ressources naturelles Canada, la forêt boréale canadienne représente 28 % de la zone boréale mondiale, soit 552 millions d’hectares. Ce secteur abrite toutes sortes de mammifères et d’insectes, et plus de 150 espèces d’oiseaux, soit environ la moitié de toutes celles qu’on trouve au Canada.
La forêt boréale canadienne est par ailleurs une alliée de choix dans la lutte contre les changements climatiques, car elle emmagasine de grandes quantités de dioxyde de carbone dans ses puits biologiques.
Mais cet écosystème est de plus en plus menacé.
Pour protéger une partie de la zone boréale, Conservation de la nature Canada (CNC) – un organisme caritatif indépendant – a récemment lancé l’ambitieux projet Terres boréales, qui est selon lui le plus grand projet de conservation de terres privées du Canada, et qui sera financé en partie par Valeurs Mobilières TD.
Valeurs Mobilières TD investit en effet 10 millions de dollars dans ce projet visant à préserver 145 173 hectares de forêt boréale près de Hearst, dans le nord de l’Ontario. Cette somme financera directement le travail de conservation mené sur le terrain, dans cet habitat d’une importance capitale.
Dans le cadre de cet accord conclu avec CNC, Valeurs Mobilières TD recevra une partie des crédits de compensation de carbone générés par le projet, qui pourront ensuite être achetés par les clients de Valeurs Mobilières TD pour les aider dans leurs stratégies de réduction du carbone. Cet investissement montre à quel point Valeurs Mobilières TD est déterminée à favoriser la croissance des marchés volontaires du carbone.
En parallèle de cette participation au projet Terres boréales, Valeurs Mobilières TD a également annoncé la création de l’équipe Services-conseils en carbone, qui offrira aux clients de Valeurs Mobilières TD des conseils sur les projets et investissements en matière de compensation de carbone, ainsi que la possibilité d’acheter des crédits de compensation de carbone, comme ceux générés par son intermédiaire grâce à ce projet.
Qu’est-ce que la forêt boréale et pourquoi est-elle si spéciale?
À l’échelle mondiale, la zone boréale couvre une immense bande de terre dans l’hémisphère Nord, traversant l’Amérique du Nord jusqu’en Russie et en Scandinavie. Elle compte 1,9 milliard d’hectares, soit environ 14 % des terres de la planète, et 33 % de ses forêts.
Au Canada, la zone boréale représente 75 % des forêts et boisés du pays. Elle couvre les régions nordiques de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan, du Manitoba, de l’Ontario et du Québec, ainsi qu’une grande partie du Yukon, du Nunavut, des Territoires du Nord-Ouest et de Terre-Neuve-et-Labrador.
Considérée comme une partie des poumons de la planète, la forêt boréale du Canada renferme plus de 10 % de l’ensemble des réserves de carbone terrestres du monde. D’après CNC, sa protection est donc déterminante dans la lutte contre la perte de biodiversité et les changements climatiques.
Pourquoi le projet Terres boréales est-il important?
Situé à quelque 250 km au nord-ouest de Timmins, le territoire visé par le projet Terres boréales fait deux fois la taille de Toronto, trois fois celle de Montréal, et sept fois celle de Vancouver.
Selon CNC, ce secteur compte plus de 100 lacs et 1 300 kilomètres de rivières, de cours d’eau et de rivages. On y trouve de précieuses zones humides et tourbières, de grands réservoirs de carbone, des cours d’eau sans barrage – une rareté – et une multitude d’espèces de plantes, d’oiseaux migrateurs et d’animaux, dont l’orignal, le castor, le caribou des bois (une espèce menacée).
CNC estime que le territoire visé par son projet emmagasine actuellement plus de 190 millions de tonnes de carbone dans ses forêts et zones humides, soit l’équivalent des émissions produites par quelque trois millions de voitures.
Le site est niché entre deux parcs provinciaux et des terres publiques, créant ainsi une chaîne de forêts ininterrompues où la faune et la flore peuvent s’épanouir.
« Les grands corridors intacts et reliés entre eux seront notre meilleure chance d’enrayer la perte de biodiversité dans le contexte des changements climatiques », déclare Kristyn Ferguson.
CNC considère que le projet Terres boréales — également financé par le gouvernement fédéral et le gouvernement de l’Ontario – est un exemple remarquable de ce qu’il faut faire pour aider le Canada à atteindre son objectif, imposé au fédéral, visant à protéger 25 % de ses terres et de ses cours d’eau d’ici 2025, et à concrétiser son engagement envers le Pacte du G7 pour la nature à l’horizon 2030, qui prône la conversation ou la protection d’au moins 30 % des terres et 30 % des océans à l’échelle mondiale d’ici 2030.
« C’est un modèle, un exemple de projet que nous voudrions réaliser partout », affirme Andrew Holland, directeur des communications de CNC.
« C’est un bon exemple d’action locale à vision mondiale », ajoute-t-il.
Le secteur visé par le projet Terres boréales se trouve dans la zone du Traité n° 9 (Traité de la baie James) et sur le territoire traditionnel de plusieurs communautés autochtones. CNC collabore donc activement avec celles-ci pour déterminer comment elles pourraient interagir avec le projet.
Que sont les crédits de compensation de carbone?
Les crédits de compensation de carbone peuvent constituer un mécanisme permettant aux entités et particuliers d’atténuer leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) et de réduire leur empreinte carbone. Ainsi, une entité peut payer pour l’élimination ou la réduction de certaines quantités de dioxyde de carbone (avec vérification indépendante) pour « compenser » ses émissions de GES à court terme en attendant de mener à bien ses propres stratégies de réduction et d’élimination à long terme.
Nombreuses sont les entreprises qui souhaitent réduire leurs émissions de GES, mais qui ne peuvent le faire uniquement en changeant leurs façons de faire.
Elles peuvent donc acheter des crédits de compensation de carbone à d’autres entités qui sont autorisées à en vendre. La somme déboursée par l’acheteur sert généralement à financer un projet ayant reçu, de la part d’autorités indépendantes, une certification attestant de son caractère écologique et de sa capacité à améliorer l’environnement. L’acheteur peut ensuite appliquer la réduction d’émissions générée par ce projet à ses propres objectifs de réduction.
Il peut s’agir de projets technologiques – visant par exemple à éviter la génération d’émissions dans l’industrie – ou d’élimination des émissions dans la nature, comme le projet Terres boréales.
Un crédit de compensation de carbone correspond habituellement à la réduction ou à l’élimination d’une tonne de CO2 (dioxyde de carbone) dans l’atmosphère, ce qui représente un trajet en voiture de plus de 4 000 km (soit environ de Halifax à Calgary).
Quel est le rôle de l’équipe Services-conseils en carbone de Valeurs Mobilières TD?
Valeurs Mobilières TD compte mettre l’expérience acquise avec ce projet (et d’autres) au profit de sa toute nouvelle unité, Services-conseils en carbone, dont le but est de guider les clients dans les investissements – comme celui-ci – sur le marché volontaire du carbone, explique Andrew Hall, directeur général, Services-conseils en carbone, Valeurs Mobilières TD.
« À terme, notre objectif est de bâtir un portefeuille de crédits de compensation que nous pourrons offrir à nos clients dans le cadre de leur stratégie de carboneutralité », déclare Andrew Hall.
Grâce aux investissements dans Terres boréales, Valeurs Mobilières TD pourra commercialiser les crédits de compensation de carbone générés par ce projet de conservation des forêts auprès de plusieurs clients en pleine transition vers la sobriété carbone.
Pour garantir qu’ils soutiennent des projets de réduction et d’élimination de haute qualité, les crédits de compensation du marché volontaire doivent être vérifiés par une entité externe. Dans le cas du projet Terres boréales, cette vérification est assurée par Verra, un chef de file dans ce domaine.